Davidson du Pont prêt pour le grand jour Le Prix de Belgique, sixième et ultime joute qualificative en vue du Prix d’Amérique, dont beaucoup craignaient la physionomie avant le départ, aura surtout rassuré les observateurs et les pros « JMB » sur le retour en grande forme de Davidson du Pont. Il aura aussi affirmé les ambitions de plus en plus aiguisées de Délia du Pommereux. Travailleuse et dure à la tâche, l’élève de Sylvain Roger s’est pourtant retrouvée le nez au vent au moment de l’emballage final, quand Moni Viking parvenait à effacer l’animateur Looking Superb, puis a attaqué sèchement l’associé de Pierre Vercruysse avant de subir la loi de Davidson du Pont qui n’a fait que la ligne droite. Splendide épilogue ! Délia, ferrée ou plutôt plaquée, Davidson, retrouvé mais qui en a gardé sous le pied, voilà deux challengers que Face Time Bourbon devra respecter dans les raquettes de départ le 31 janvier. Déjà qualifié via le Bourbonnais, Moni Viking, bien que sèchement battu, obtenait une nouvelle troisième place que Billie de Montfort et Feliciano n’ont pour leur part jamais pu envisager. L’apéritif, consommé sans modération, est maintenant terminé. On peut passer à table.
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Colonel met ses adversaires au garde-à-vous Le Prix du Forez accueillait samedi des trotteurs d’âge non pas dans le Chaudron mais sur le joli tapis neigeux de Vincennes, les paysages franciliens s’habillant de blanc comme ce fut aussi le cas sur l’hippodrome de Chantilly. Des conditions de course particulières, notamment pour ceux qui craignent les projections comme Express Jet, un accrochage dans le dernier tournant entre Coach Franbleu et Balzac de l’Iton,… qu’importe les aléas, Eclat de Gloire reste impérial. Loris Garcia glaçait dans la portion montante l’élève de Pierre Vercruysse, que Carioca de Lou avait déjà fait trotter dans le premier kilomètre, puis tenait au respect Et Voilà de Muze dans la ligne droite sans pouvoir contenir l’effort final de Colonel qui mettait tout le monde au garde à vous. Be One des Thirons se préservait de justesse derrière ce trio du retour de Blues d’Ourville. Ce bon vieux Colonel renoue donc avec un succès qui le fuyait depuis un an tout en capitalisant une troisième bataille dans les Quintés. Avec Colonel tout se passe bien… en général. Repos !
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Galius comme à ses plus beaux jours Sa contre-performance du 1er janvier dans le Prix d’Angoulème n’est plus qu’un lointain souvenir. Après tout, ce n’est pas parce qu’on est un fils de Love You qu’on n’a pas le droit de s’amuser la nuit du Réveillon. Galius, qui débarquait dans le Meeting d’hiver invaincu après onze sorties, a retrouvé tout son mordant ce vendredi dans le Prix du Cantal. Très tôt en tête cette fois, selon ses préférences, le partenaire de Yoann Lebourgeois a pris suffisamment le large en début de ligne droite pour endiguer, finalement de peu, les assauts multiples d’Alcide Roc, de Gondole Jenilou, penchant une fois encore à droite (la coquine sait où se trouvent les écuries) et de Gloria du Gers, lancée à toute vitesse côté corde. Gimy du Pommereux était quant à lui aperçu en léger retrait. Affichant désormais un bilan de treize succès en quinze participations, le lauréat entraîné par Séverine Raymond essaiera désormais de gravir la pyramide des meilleurs à commencer par le Prix Ovide-Moulinet (Grp. II) programmé le 7 février. Il pourrait y retrouver l’adroit Gelati Cut face à qui il avait fait, bien que devancé, jeu égal le 12 décembre dernier pour un premier essai à ce niveau. Sans Gu d’Héripré, engagé dans le Prix d’Amérique une semaine plus tôt, les cartes seront redistribuées dans cette épreuve pour les seuls 5 ans. Galius ne manquera pas d’atouts, ni de supporters.
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Fakir du Lorault aux initiales de François Lecanu Voilà tout juste vingt ans que le cash driver François Lecanu arpente les bleds sans jamais négliger une occasion de se distinguer à Vincennes. A la veille de la dernière joute qualificative pour le Prix d’Amérique, le Prix de Belgique, le professionnel du Calvados n’a désormais plus qu’un objectif, celui de réserver sa place dans la « Belle » avec Fakir du Lorault pour la petite écurie de Mickaël Charuel. Sans folie des grandeurs.
Ils ont paraphé plusieurs de leurs tours en « FL ». Quel beau rapprochement que celui permis entre un champion et un driver que la province adule depuis deux décennies. Fakir du Lorault et François Lecanu arguent en effet un bilan commun de huit succès, dont deux Quintés et récemment un Groupe II, le Prix Doynel de Saint-Quentin. Au gré de ses folles remontées et de ses lignes droites, le pensionnaire de Mickaël Charuel a réussi à (re)propulser son pilote en haut de l’affiche sans parvenir à masquer ses presque 800 victoires glanées depuis ses premières gammes chez Xavier Thévenet, puis en compagnie de Bruno Marie. A cette époque, se souvient François « quand on perdait une course dans une réunion, on savait qu’on en gagnerait deux le lendemain. Je ne sais pas si on a eu de la chance. Je dirai plutôt qu’on a su la saisir. Comme moi, Bruno est parti de rien. Cela a contribué à nous donner de la force. Alors oui, approcher les 800 victoires ce n’est déjà pas si mal. Surtout quand on arrive de nulle part. Les mille arrivent gentiment, rappelle-t-il la plaisanterie ambitieuse. Si on les atteint, cela voudra dire qu’on a bien travaillé ». Avec au passage quelques épopées pour des casaques aussi connues et reconnues que celles d’Albert Cayron, de Jean-Rozé sans omettre un éventail de deux cents victoires pour l’écurie Danover. Aujourd’hui, Sébastien Leblond et Emmanuel Ruault, pour ne citer que les plus fidèles, s’attachent ses services. « C’est grâce à des écuries comme celles-ci, heureusement, que nous sommes encore là » adresse-t-il en forme de clin d’œil. Puis de préciser, « notre fond de commerce reste néanmoins la province », ce dernier n’hésitant pas mardi à poser quelques heures ses valises au Bouscat, non sans avoir débloqué quelques jours auparavant son compteur 2021 du côté d’Argentan. Des années à soixante-quinze gagnants François écume nos régions. Avec pour partenaire Gabrielle, une épouse qui dans le secret des dieux organise sa carrière. « Durant trois ans, de 2017 au premier confinement du printemps dernier, l’agent de jockey Laurent Slama nous a vraiment rendu de bons services avec des années à soixante-quinze gagnants. Cela a eu pour effet de libérer du temps à ma femme qui au-delà d’être mon meilleur soutien, est aussi la maman de nos trois enfants. Souvent, du reste, quand je rentre des courses, la moitié de la famille est déjà au lit ». L’envers du décor. Mais derrière chaque grand homme ne se cache-t-il pas une femme ? Depuis l’avènement de Fakir du Lorault, sans en faire un pied de nez, François Lecanu semble rappeler à ceux qui n’osent pas marcher dans la boue de nos petits hippodromes régionaux qu’il est à l’épicentre de sa trentaine au sommet de son art. Même si, à l’image de cette génération de « F » derrière Face Time Bourbon, il faut jouer des coudes pour se faufiler en une de la presse spécialisée. Et pourtant, comme François, notre Fakir mériterait son heure de gloire et son passeport pour l’Amérique. Dimanche, le Prix de Belgique offrira trois nouveaux billets. Les derniers. A quinze jours de la plus belle course au trot du Monde, difficile d’établir un scenario alors qu’il lui faudrait impérativement du train. "Si ça barde, il va rouler" « Il n’y aura pas de séance de rattrapage. C’est dimanche ou jamais. On aura l’avantage de se présenter sur son parcours. Le problème des courses qualificatives, que ce soit celle-là ou une autre, c’est que certains vont rouler et d’autres pas. Beaucoup sont déjà qualifiés et ne seront pas mis dans le rouge. Au mieux deux ou trois adversaires sont susceptibles de déverrouiller la course. On peut craindre une épreuve plus tactique que sélective. En l’absence de combat, nous ne serions pas avantagés. Il reste pour moi l’un des meilleurs 6 ans dans l’ombre de l’indétrônable tenant du titre. En maniabilité il a beaucoup progressé. Bien souvent il est mal embarqué dans un parcours car ce n’est pas un débouleur. Avec ses grandes allures, il n’aime pas trop les changements de vitesse. Mais si ça barde, il va rouler. C’est un dur ». Quatrième et finissant en trombe dans le « Bretagne » après des soucis de trafic, échappé et forfait dans le Prix du Bourbonnais suite à un accrochage à la première tentative de départ avec le représentant de Pierre Vercruysse, animateur contre son gré dans le Prix Tenor de Baune où cet attentiste n’a pas compris ce qu’on lui demandait,… les préparatoires du fils de Vaillant Cash ont jusqu’alors accouché de malchance. Le « Graal », comme François Lecanu résume justement l’Amérique, n’est toujours pas atteint. Les vents ne seront pas toujours contraires et « Fakir » ne lâchera rien pour être au grand rendez-vous du 31 janvier. « Vous imaginez un tandem Lecanu/Charuel dans l’Amérique ? Ça redonnerait un peu d’espoir à tous ceux qui chaque matin se lèvent pour atteindre ce but ». Décidément, où qu’il aille, François Lecanu distille de l’optimisme. Fabrice Rougier |
Philippe Allaire et David Thomain sur le pont Avec le Grand Prix du Département des Alpes-Maritimes et le Critérium de Vitesse, le Prix de la Côte d’Azur figure historiquement parmi les murs porteurs de la maison cagnoise. Et ça se sait. Jean-Michel et Nicolas Bazire, Eric Raffin, David Thomain, Gabriele Gelormini,… les meilleurs pilotes étaient de la partie pour défier les locaux avec en fil rouge la présence de Valzer di Poggio. Si l’élève de JMB a vu ses rêves d’Amérique s’éloigner, il devenait jeudi sur la Riviera l’objet de tous les regards. Nanti d’une position au plafond du premier poteau, pour ne rien gâcher, le partenaire de Nicolas est cependant tombé sur plus fort, battu dans les dernières enjambées par Golden Bridge, le seul 5 ans au départ de ce semi-classique. Même loin de Vincennes, Philippe Allaire et David Thomain étaient là pour donner la réplique. Alcoy, sur un bout vite, avait auparavant poussé Freyja du Pont à la faute dans le tournant final, mais la vivacité du protégé des frères Martens s’élimait au fil des mètres pour ne conclure que quatrième, dépassé sur la route du poteau par la régionale Bulle de Laumont, une jolie jument qui mériterait sa statue sur le boulevard Kennedy. Cinquième, Dona Viva s’invitait presque surprise dans la bonne combinaison suite à la disqualification de Eden Basque. Si les incursions de Philippe Allaire restent éparses sur le pourtour méditerranéen, elles ne manquent jamais d’intensité. Nicolas Bazire, qui sortait invaincu de ses sept associations avec « Valzer », ne pourra qu'acquiescer.
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Bakoel Koffie et l'addition ! Perché à l’extérieur dans les boîtes de départ lors de ses plus récentes tentatives dans les Quintés de vitesse avec tournant, Bakoel Koffie en avait perdu de son arôme. Mais Mauricio Delecher-Sanchez veille toujours au grain. Enfin bien logé - stalle n°6 - dans le Prix de la Maison de Sylvie, l’événement du jour, le fils de Naaqoos a enfin pu employer sa tactique préférée et imprimer un train soutenu que seuls Baileys Blues, Rimini et The Big Smoke parvenaient à suivre au début de la ligne droite. Puis ensuite… Eddy Hardouin l’a assisté jusqu’au poteau dans son cavalier seul, Rimini ne parvenant jamais à lui exercer un semblant de pression. Pour sa rentrée, la jument Funny Valentine livrait une prestation aussi prometteuse qu’éblouissante pour régler tout à la fin côté corde le coriace Magic Vati et le méritant Baileys Blues. Sous la charge de plomb de 63,5 kg, Dark American échouait quant à lui d’un nez pour une place dans le Quinté. Après Bodydargent à Deauville, Eddy Hardouin remporte à Chantilly son deuxième Quinté en cinq jours. Comme dirait l’autre, il n’y a jamais de fumée sans feu !
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Une seconde jeunesse pour El Santo Haufor Sans les Européens, bien placés au premier poteau, de surcroît avec leurs aînés de 8 et 9 ans, El Santo Haufor et Eberton n’avaient pas besoin de faire la roue pour séduire les turfistes dans le Prix du Limousin disputé ce mardi. Même leur pire adversaire, un certain Espoir Wic, devait leur rendre la distance et leurs plans se voyaient simplifiés dès la volte quand le partenaire de Jean-Michel Bazire commettait l’irréparable. Ce qui n’était du reste pas sans conséquences pour Cabernet un instant gêné. Dès lors, en plein bain de jouvence, les deux 7 ans déroulaient, Junior Guelpa emmenant le peloton et bien entendu l’associé de Christian Bigeon. Ce dernier lançait véritablement la course dans le tournant final sans que personne ne puisse réagir. La table était mise pour que le fils de Paris Haufor puisse déguster son deuxième succès du Meeting et son premier Quinté. Eberton, pris de vitesse, préservait en roue libre sa place de dauphin même si Douxor de Guez et Cectar, aux prises, terminaient honorablement dans cet ordre. Duc de Castelle, pour son premier bel engagement de l’hiver, se contentait d’une fâcheuse cinquième place, stoppé net dans son action derrière Cyrus de Cayola au point mort. Partie remise pour l’élève de Romain Derieux…
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