Simona tire la première dans le Prix Exbury Souvent plus aperçue que réellement vue l'an passé au niveau inférieur, notamment dans le Prix Isola Bella sur cette piste à l'automne, Simona est réapparue après deux mois de repos avec d'autres intentions pour son année de 4 ans. Imprimant un train soutenu dans le Prix Exbury (Grp. III), premier Groupe de la saison de plat, la partenaire d'Alexis Badel, un instant approchée par Pappalino à mi-ligne droite, s'est relancée pour succéder, dans un canter, à Soleil Marin au plamarès de l'épreuve. Un "Soleil" bien pâle en ce dimanche au contraire des représentants de Jérôme Reynier puisqu'au titre d'une fin de course tranchante le rentrant Spirit of Nelson venait non loin du poteau priver son camarade d'entraînement Pappalino du premier accessit. Qu'il aura encore été difficile de lutter face aux représentants de Francis-Henri Graffard cet après-midi. Avec un bilan de dix victoires pour quinze partants depuis le 1er mars, dans le microcosme on aura fini par s'y habituer...
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Pisanello et Emoji sur la voie classique Invaincu au Val d’Or, Pisanello (notre photo) le restera après sa victoire dans l’Omnium II (listed-race), l’un des volets qui s’ouvre sur la Poule d’Essai des Poulains (Grp. I), premier test au plus haut niveau pour la génération des 3 ans. Lauréat en terrain lourd en novembre dernier, l’élève de Fabrice Chappet retrouvait des conditions similaires face à une opposition toutefois plus huppée. Memory Dream, éblouissant à deux reprises à Cagnes, et le rentrant Kenway, lauréat de Groupe III l’été dernier, ne viendront pourtant jamais contrarier les plans du poulain du haras d’Etreham. Seul The Summit - avec P.-C. Boudot - lui aura tenu la dragée haute appuyé le long de la lice, mais Tony Piccone veillait au grain pour conserver une tête. Voilà qui nous promet une sympathique revanche dans le Prix de Fontainebleau à suivre dans trois semaines. Les pouliches, quant à elles, traçaient leur chemin parallèle dans le Prix La Camargo (listed-race). Emoji, dont les débuts en France étaient attendus après un fructueux galop d’essai dans une listed à Baden Baden, a construit sa notoriété de bout en bout, Pierre-Charles Boudot faisant repartir de plus belle à 200 mètres du disque cette ambitieuse allemande entraînée par Francis-Henri Graffard. Le Prix de la Grotte, La Poule d’Essai des Pouliches, le Diane, restent autant d’options qui peuvent désormais être envisagées avec un supplément de sérénité.
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Une victoire Anecdotic... enfin pas vraiment ! Par les temps qui courent, les victoires de Nicolas Caullery n'ont plus rien d'anecdotiques. Après un meeting de Cagnes-sur-Mer moins prolifique qu'à l'accoutumée, l'écurie cantilienne a vite redressé la barre jeudi à Fontainebleau en quittant la Solle avec un coup de trois. Un sursaut, une embellie, dont a immédiatement profité Anecdotic dans le Prix de Provence ce dimanche. Le poulain élevé par Wertheimer & frères, dont les deux participations à des Quintés s'étaient soldées par autant d'échecs a rapidement relégué Yes He Can et Savoir Aimer à la simple lutte pour le premier accessit. A plus de 30/1, le jockey maison Jérémie Monteiro pourra longuement savourer l'agréable surprise d'un premier Quinté.
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Grand Messe et Ebonite : les juments au pouvoir Une réunion passerelle, avec ses belles courses préparatoires, était proposée au vide des tribunes ce samedi sur l’hippodrome d’Auteuil. Chaque forme d’art est aujourd’hui privée de ses spectateurs. A tort ou à raison ? Deo Gratias ne s’est pas posé ce genre de question dans le Quinté +, le Prix Prédicateur (Listed-race). Lauréat d’une deuxième épreuve de handicap lors de sa plus récente sortie sur la Butte Mortemart, déjà second d’un événement palois cet hiver, le représentant de Jean-Pierre Daireaux monté par Bertrand Lestrade a sagement lu le journal dans la seconde partie du peloton avant de s’intéresser à l’épreuve au milieu de la ligne d’en face et d’en démêler facilement l’intrigue sur le plat devant Yellow Field. Cette épreuve préliminaire scellée, le festin était servi sur les balais dans le Prix d’Indy. Anne-Sophie Pacault nous imposera l’hostie avec la victoire de la jument Grand Messe (notre photo) qui monte sur l’autel d’une génération à la recherche de son pape. Moïses Has, bon deuxième après lutte, ne pouvait offrir à François Nicolle un deuxième « d’Indy » après celui obtenu en 2017 par l’adulée De Bon Cœur. Rien n’est vraiment écrit avant le Prix Alain-du-Breil qui se disputera le 17 mai. Enfin, sur les « gros », dans un Prix Troytown qui fournit des renseignements précieux en vue du Grand Steeple-Chase de Paris, Ebonite a remis dès sa rentrée le couvert après une deuxième place derrière Bipolaire à l’automne dans le Prix La Haye Jousselin. La protégée d’Emmanuel Clayeux a affiché une nette supériorité pendant que On The Go, vainqueur du Grand Steeple en 2018, semblait encore bien loin de ses jeunes années. Félix de Giles, l’indissociable jockey de l’écurie de l’Allier, aura certainement à cœur de confirmer dans le Prix Murat, prochain col à gravir vers le sommet d’Auteuil pour chevaux d’âge.
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Tout le monde m'appelle Monsieur Chevaldefer A gauche d'Alessandro Gocciadoro sur la photo, Michaël s'apprête à remettre le trophée du Grand Critérium de Vitesse dimanche dernier à Cagnes
Pour faire de sa passion un travail, dans les métiers des courses, rien ne vaut l’Afasec ou les MFR. Michaël Loiseau nous confie néanmoins la preuve qu’un chaudronnier-plieur peut lui aussi passer des tribunes aux écuries. Concepteur de plaques de boxes, d’enseignes d’écurie ou d’élevage et de trophées en tout genre, cet Isérois plus connu sous le pseudo de « Mic Chevaldefer » est en passe de réussir son pari. Qui veut, peut ! Une volonté de fer en somme. Dans son petit bled de l’Isère, entre Lyon et Grenoble, même le facteur le connaît sous son nom d’artiste et ça l’amuse. « Fréquemment je reçois des courriers au nom de Monsieur Chevaldefer ». A 46 ans, Michaël Loiseau vit un rêve de gosse. En à peine 3 saisons, ce chaudronnier-plieur a signé une entrée fracassante dans le milieu des courses. Oui celui que beaucoup pensent impénétrable. Mais la passion reste le meilleur incubateur d’idées. Le départ de chaque belle aventure. En mettant ses compétences au service du trot, Mickaël enchaîne les épisodes insolites alors que rien ne l’en prédestinait. « Quand j’avais 12 ans, mon grand-père jouait aux courses. Il faisait le papier et je regardais par-dessus son épaule pour comprendre. Je l’entendais écouter à l’époque la radio pour avoir l’arrivée du Quinté. Puis, Général du Pommeau a été mon cheval de cœur, ce détonateur qui m’a vraiment rapproché du trot. Il y a quatre ans, comme je possède un bout de terrain et que ma fille et ma femme montent un peu, j’ai décidé d’acheter deux chevaux. Le hasard a voulu qu’on récupère Viking Jisse, un fils de Défi d’Aunou. Au début je n’avais pas fait le rapprochement, mais quand j’ai vu le pédigrée, quelle surprise. Il s’était sectionné le tendon au-dessus du boulet, ce qui avait prématurément mis fin à sa carrière. J’aurai quand même bien aimé le voir avec un sulky au derrière (rires). Je leur ai construit deux boxes pour les accueillir du mieux possible et, comme je travaille dans la métallurgie, j’ai voulu acheter deux belles plaques de box. Cependant, aucun modèle ne m’a intéressé sur le net. J’ai donc commencé à créer. Tout est parti de là ». De Général du Pommeau à Bélina Josselyn Mais c’était encore trop peu pour satisfaire son appétit. L’ouverture d’un compte sur les réseaux sociaux et quelques belles rencontres nées sur les hippodromes le propulsent rapidement à l’étage supérieur. « J’ai pu faire la connaissance de Didier Drouilly, notamment propriétaire de Vroum Vroum, de Kévin Tebirent, propriétaire de Ready Cash, deux personnes qui m’ont ouvert énormément de portes, acheté des enseignes pour leurs haras et leurs écuries. J’ai lancé dans la foulée ma page Facebook, puis la viralité des publications a immédiatement fonctionné. J’ai conçu des plaques de box pour Général du Pommeau, Général du Lupin, Bélina Josselyn, Aubrion du Gers,… des trotteurs qui trônent dans les mémoires collectives. Mais je n’ai aucune préférence. A partir du moment où les gens sont satisfaits, ça suffit à me rendre heureux. C’est que du bonus », poursuit un artisan de plus en plus fréquemment invité sur nos champs de courses. Pour d’abord embellir chaque patrimoine, mais également pour la confection de trophées. A commencer par celui d’Angoulême. « Martine Brossard m’a contacté pour me proposer de monter un stand sur place lors d’une réunion. J’ai acheté dans la minute mon petit barnum, quelques tables, je me suis fait un stock de pièces à exposer et c’est parti de là. Les Charentais ont été si charmants qu’ils avaient même organisé ce jour-là un Prix Mic Chevaldefer. Pour moi, c’était inimaginable. J’en ai eu les larmes aux yeux ». Depuis, de nombreux champs de courses ont emboîté le trot. En Europe comme à Wolvega où Michaël attribuait une de ses réalisations au vainqueur du Prix Victoria Park ou à Mons pour le Grand Prix de Wallonie. Hyères, Vincennes, où il était partenaire des frères Mouheb dans le Prix Gélinotte/Wedge Institute, puis Cagnes-sur-Mer où il remettait dimanche une originale production dans le Grand Critérium de Vitesse confirmaient cet enracinement au plus proche des pistes. Pour autant, « Mic Chevaldefer » ou « Mic » pour les intimes, ne court pas forcément après les Groupe I. "Mes stars ne sont pas Zidane et Deschamps" Si son activité demeure en plein essor, le bonheur se trouve ailleurs. « Mon ami Dominik Cordeau m’a permis un jour, alors que nous étions chez Franck Leblanc, de découvrir Grosbois en sulky. Ce fut une journée inoubliable et je les en remercie. Pour certains, les stars s’appellent Zidane ou Deschamps, les miennes sont tous les entraîneurs de trot sans exclusive. Quand on voit tout le boulot abattu sans qu’une majorité ne parvienne à joindre les deux bouts, on comprend mieux qu’il s’agit d’un métier de dingues, difficile, sans concession, qui n’est pas suffisamment mis en relief. Mon investissement n’est rien à côté des sensations que le spectacle hippique m’a apportées depuis une trentaine d’années ». Mickaël sait d’où il vient. Chez les trotteurs, pour son talent et sa bonne humeur, personne n’a surtout envie de le voir repartir… |
Zerozerosette Gar... un Bond spaghetti Dire que Zerozerosette Gar a "mouché" l'opposition ce jeudi serait vraiment malvenu dans un contexte sanitaire préoccupant. Et pourtant ses adversaires caennais dans le Quinté+ risquent d'avoir des courbatures dans les prochaines heures, poussés dans leurs derniers retranchements pour suivre le représentant du Napolitain Vitale Ciotola. "Dangereusement vôtre" semblaient même souffler certains de ses concurrents du côté des balances. Rien que pour vos yeux, même si demain ne meurt jamais, Franck Nivard s'était en effet annoncé en troisième épaisseur dans le tournant final pour prendre rapidement un avantage décisif (un permis de tuer ?) auquel First de Montfort et un autre transalpin méconnu en France répondant au nom de Zecchinodoro Fks ne pourront répliquer. A 5 ans, Zerozersette Gar est sans conteste au zénith d'une prometteuse carrière. A lui désormais de démontrer qu'aux courses, aussi, les diamants sont éternels.
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Viking d'Hermès, la marque d'un champion En ce mercredi sur l'hippodrome lavallois, après dix-huit victoires, dont trois Quintés + pour atteindre la barre des 500 000 € de gains, Viking d'Hermès a fait à 11 ans ses adieux à la compétition française. Une sortie gravée à jamais dans le marbre du Grand Prix du Conseil Départemental de la Mayenne au-dessus d'un ligne de prestige occupée par le doué Looking Superb. Superbe... une parfaite transition pour illustrer ce cavalier seul d'Eric Raffin seulement contesté par Fun Quick qu'Alexandre Abrivard n'a jamais tenté de décaler de son sillage. Le trotteur arrivé à Fuveau il y a 3 ans avait visiblement un braquet de plus que ses camarades et son chrono de 1'10''8 précédemment affiché lors du Prix de Munich à Vincennes abonde en ce sens. Préparé avec soin par Jean-Marie et Sylvain Roubaud pour sa cérémonie de clôture, ce fils de Sancho Pança, accompagné dans dix de ses succès par David Bekaert, aura près de trois ans durant été l'un des chouchous du public sur la Riviera remportant même quatre succès consécutifs lors du meeting d'hiver 2017/2018. Fin décembre 2019, il s'y manifestait encore dans le Prix François de Blanchetti, une épreuve aux portes des semi-classiques. Alors, bravo et merci "Viking" pour cette carrière qu'il aurait à n'en pas douter désiré poursuivre chez lui. Lieven et Christophe De Groote, ses futurs propriétaires, ramèneront en Belgique un trotteur au moteur tout neuf qui fera vite l'unanimité à Mons ou ailleurs. Il restera cependant immatriculé 13 dans nos coeurs pour toujours...
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Kylhead sans prise de tête Dans un Prix Otto fourni, avec ses seize pouliches et poulains de 4 ans, le handicapeur n'avait pas forcément avant le coup le meilleur rôle. Cela dit, si les arrivées sur 1500 mètres pour les chevaux aguerris restent souvent indécises, le Quinté disputé pour les jeunes pousses ce mardi sur le sable cantilien n'a pas dérogé à cette majorité. Il faut aussi savoir reconnaître une forme de talent. Et quand les chances de chacun s'équilibrent au mieux souvent jaillit du peloton des handicaps celui que beaucoup n'attendaient pas. Comme Kylhead, dont il s'agissait du premier Quinté, évoluant pour la casaque de Jean-Claude Seroul, mais entraîné loin de Calas chez Jean-Pierre Gauvin. Piloté à la perfection derrière les animateurs par Eddy Hardouin, déjà victorieux à deux reprises ici-même la veille, le fils de Dream Ahead a bondi une fois l'ouverture trouvée avant de repousser le tonitruant Once a Citizen lancé en pleine piste. Le lauréat remerciera néanmoins son compagnon d'écurie Casive, sous la responsabilité de Jérôme Reynier, qui avait donné naturellement du rythme à l'épreuve avant de rentrer dans le rang à cinquante mètres du disque. Sur l'autoroute du soleil, le retour en "Otto" des orange et gris sera moins pénible.
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Le Jockey-Club attend déjà Waltham Véritable alternative à l’Omnium II (listed-race), pour ceux qui craignaient le terrain pénible prévisible au Val d’Or dimanche, le Prix Maurice-Caillault (listed-race) hébergeait quelques 3 ans aux ambitions classiques. Concernant Mkfancy, pourtant lauréat dans un terrain pénible lors du Critérium de Saint-Cloud (Grp. I), Pia Brandt avait par exemple préféré la PSF cantilienne. Mais pour la rentrée de son jeune crack, elle ne pouvait s’attendre à affronter un extraordinaire Waltham dont les limites étaient néanmoins inconnues après deux démonstrations à Lyon et Pau. Aux alentours de 15h10, en ce lundi, nous étions cette fois fixés. Bouche bée. Sous le choc devant autant de facilité. Placé à l’arrière d’un mince peloton de six mâles, l’élève de Christophe Ferland s’est annoncé en pleine piste en début de ligne droite pour finalement se mettre hors de portée de son principal adversaire sans même l’appui de Christophe Soumillon relégué au rang de spectateur... en selle VIP. Tout aussi facilement que dans le Béarn où il avait déjà bouclé avec Julien Augé une prestation peu commune, Waltham n'en finit pas d'impressionner et séduit chaque jour un peu plus son entourage. Son habile entraîneur est quant à lui désormais catégorique. Il y aura une dernière préparatoire, en l’occurrence un Groupe III, puis le Jockey-Club. Le 31 mai, à la rencontre de ce beau bai, quelques poulains risquent - et on les comprendra - de trembler dès le rond de présentation.
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