Bergsaker : Robert Bergh droit au but avec Payet En bons chauvins que nous sommes – et il n’y a pas de honte à ça – tout ce qui peut à l’heure actuelle nous raccorder aux courses françaises fait un bien fou. Ce samedi, alors que le e-Quinté se disputait à Bergsaker, où le soleil tutoie la neige, à quelque 400 kilomètres au Nord de Stockholm et 2500 kilomètres de la Canebière, nous n’étions pas peu fiers de voir Dream With Me mis à l’honneur. Ce fameux trotteur élevé par Jean-Pierre Dubois avait vu sa carrière s’envoler sous la responsabilité d’Alain Roussel pour trouver son apogée en 1998 quand il défendait avec brio son titre en compagnie de François Roussel dans le Cornulier avant de répéter un mois plus tard à l’attelé dans le Prix de Paris avec Nicolas Roussel. Les nostalgiques réaffirmeront que c’était le bon temps. Ils n’ont peut-être pas tort. Pour célébrer la mémoire de ce roc, plus de vingt ans après ses exploits, Robert Bergh est allé droit au but avec Payet, devant et méchant, comme se plaisait à gagner le fils de Tarass Boulba. Après tout, l’entraîneur suédois reste l’un des Scandinaves les plus français ne boudant jamais un déplacement à Vincennes ou à Cagnes-sur-Mer. Lets Go Ernie et Lets Go Again prenaient dans cet ordre les accessits devant Angel Ovea et Otroligosafin qui complétaient l’arrivée de notre événement du jour. Un e-Quinte rémunérateur que vous indiquait Le Veinard dans le désordre. Et l’on compte bien rééditer demain à Farjestad.
Photo archives : Robert Bergh lors d'une apparition à Enghien |
La richesse de l'export français à Singapour Louis-Philippe Beuzelin remportait son premier Quinté à Chantilly avec Tennesse Song le 8 avril dernier.
La Stewards’ Cup (Grp. II), même loin de Chantilly, de Paris-Longchamp ou de Saint-Cloud, laissait à voir ce vendredi à Singapour un joli spectacle entre chevaux prometteurs. Un choix logique que ce e-Quinté proposé par le PMU même si les concurrents, pour certains de niveau classique, sont aussi familiers aux turfistes qu’un modeste cheval de réclamers parcourant la petite province française. S’il était un plaisir pour les « faiseurs de papier », c’était bien celui de retrouver dans la colonne des jockeys ces noms bien de chez nous comme Louis-Philippe Beuzelin ou encore Marc Lerner qui ne manquent jamais une occasion de se distinguer sur l’hippodrome de Kranji. Malheureusement associés à des chances secondaires, l’un et l’autre n’intégreront pas l’arrivée de cet événement exotique. Au betting, pour beaucoup, la lutte entre Top Knight, vainqueur de Groupe l la saison dernière, et Pax Animi, un hongre aux limites inconnues qui se frottait néanmoins cette fois au gratin de sa promotion, apparaissait comme une évidence. Mais ce dernier essuyait un sérieux revers, incapable de suivre l’accélération de Top Knight qui ne concédait la victoire à Siam Blue Vanda qu’aux abords du poteau. Pour la troisième place, Aramaayo, la note de la course après un départ chaotique, devançait On Line, tous deux détachés de Real Success. Louis-Philippe Beuzelin concluait sixième sur Vittoria Perfetta, alors que Marc Lerner ne jouait aucun rôle avec River Radiance. Cela dit nos frenchies avaient déjà assuré la recette des professionnels qui leur font confiance en terres asiatiques puisque Louis participait au succès de Mr Alejandro dans une Class 4, alors que Marc l’imitait trente minutes plus tard dans une Class 5 avec Allegro. Deux fenêtres sur l’extérieur pour fuir un confinement contraint. |
Amazing Star en solide favori à Happy Valley Journée historique pour le PMU qui délocalisait pour la première fois de son existence le Quinté + hors des frontières européennes. Si quelques parenthèses ont notamment eu lieu à Mons, en Belgique, à plusieurs reprises, les parieurs devaient cette fois faute de grives manger du merle chinois sur l'hippodrome d'Happy Valley. Le favori Amazing Star, adepte de la course en tête, a constamment galopé à l'extérieur de l'animateur Moment Power sans être réellement bousculé tout au long de la ligne droite. Waldorf finissait fort second après avoir connu des ennuis de trafic, tandis que Encore Boy et Fortune Booth, bataillaient entre outsiders pour l'octroi du dernier accessit de ce Begonia Handicap. Dans une arrivée disputée dans un mouchoir de poche derrière l'intouchable lauréat, Sparkling Dragon parvenait à verrouiller la bonne combinaison d'un événement qui fera malheureusement date dans l'histoire des courses.
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Pour la santé des courses, pour la nôtre Calme plat sur Chantilly, Hyères et Enghien en ce jour de réunions. Peu ou prou d’animation sur les centres d’entraînement. La filière hippique est à l’arrêt. Seul l’élevage bénéficie encore de quelques passe-droits. Pour regarder vers l’avenir au lieu de baisser les paupières sur le chaos contemporain. Cet enfermement, entre fatalité et incertitudes, est nécessaire pour préserver la santé de tous ceux qui font tourner la boutique sur les hippodromes. Il en résultera néanmoins quoi qu’il advienne une immense fracture économique. Nos compagnons de route, eux, restent choyés, nourris, soignés, aimés avec les coûts de fonctionnement inhérents. Combien sont-ils, éleveurs, propriétaires, entraîneurs, déjà sur la corde raide, à redouter au bout de la crise une fin d’activité dont ils n’auront pas écrit le synopsis ? Comment s’organiser pour éviter ce naufrage, ce suicide collectif qui affectera chaque petite écurie dont la passion est pour beaucoup le seul salaire ? Au Veinard, nous ne lisons ni dans le marc de café, ni dans les boules de cristal, mais nous cherchons, comme beaucoup, quelques hypothèses pour limiter le pire des scenarii. Au cas où l’activité renaîtrait au courant du mois d’avril, ne pourrions-nous pas profiter des beaux jours et des plus longues journées pour rattraper le temps et l’argent perdus ? Adjoignons aux réunions à venir tous nos rendez-vous manqués, même s’il faudra durant quelques temps tenir le rythme d’une quinzaine de courses par jour. Nous possédons les forces vives, chevaux, employés et jockeys, pour soutenir un tel rythme.
Impérativement distribuer les allocations Si le « travailler plus » ne contribue pas toujours au « gagner plus » dans notre filière, cela permettrait au moins de distiller les allocations tout en se préservant d’un fort taux de chevaux éliminés qui n’aurait aucun sens au moment où la solidarité doit avant toute chose s’organiser à tous les étages. Nous militons aussi pour une résurrection des courses avec des hippodromes de province promis à la sagacité nationale par le PMU en lieu et place des réunions étrangères. Les courses internationales vont toutefois durant ces prochaines semaines combler le vide de l’offre de paris. Fidèle à sa mission d’information et à son amour pour les chevaux et les hommes, Le Veinard continuera chaque jour à vous faire partager les chuchotements entendus par nos correspondants sur les pistes et nos impressions pour les courses britanniques, du Moyen Orient ou à l’autre bout du Globe. Dans ce repli contraint, nous resterons à vos côtés. Pour la santé des courses. Pour la nôtre. Pour revivre hier au plus vite et se tenir moralement la main pour sortir économiquement et humainement indemnes de cette sordide épreuve. |
Just a Formality s'impose dans un contexte préoccupant Discret dans les deux Quintés+ qu'il avait disputés cet hiver à Cagnes-sur-Mer, Just a Formality a redoré son blason ce lundi à Compiègne dans le Prix Benjamin-Boutin. Véritable spécialiste des terrains profonds, il l'avait du reste rappelé en début de meeting sur la Riviera, le protégé du Marseillais Christophe Escuder a lancé le sprint le premier dès le début de la phase rectiligne, après avoir été préservé derrière les animateurs par Stéphane Pasquier, puis a bien prolongé son effort, comme porté par un élan de fraîcheur. Bon finisseur, Moonwalk Step ne pouvait échapper au Thriller imposé par le spécialiste des gros handicaps du Haras de la Gousserie. A l'heure où un Conseil d'administration d'urgence se tient entre les sociétés mères dans un trouble sanitaire préoccupant, Compiègne pourrait dès ce soir baisser le rideau sur toutes les courses disputées dans l'hexagone. Quid d'une filière à la santé aussi fragile que la nôtre ?
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