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2020 Semaine 27

Une Fancy Blue boudotisée dans le Diane
Publié le DIMANCHE 05 JUILLET 2020


Décidément, les Français n’auront pas pesé lourd ce dimanche lors de la  grande réunion cantilienne. Après le succès de l’élève de John Gosden dans le Prix du Jockey-Club, Fancy Blue a été sacrée meilleure pouliche de 3 ans dans le Prix de Diane. Un grand moment pour son jeune entraîneur, Declan O’Brien, 22 ans, fils d’Aidan-Patrick, qui savoure son premier classique après avoir vu sa pensionnaire battue de deux longueurs dans les 1000 Guineas irlandaises  il y a trois semaines. Tout le mérite en revient à cette petite championne, mais également à Pierre-Charles Boudot qui, à 400 mètres du poteau, luttait déjà avec Stéphane Pasquier associé à Alpine Star considérée comme la meilleure 3 ans anglaise. Une courte encolure les séparera dans une arrivée où Peaceful et Raabihah se seront également battues corps et âme pour remporter ce Groupe I de l’élégance si valorisant pour l’élevage. De chapeaux il n’y aura pas eu cette année, remplacés par les masques, mais chapeau quand même à Pierre-Charles Boudot qui se balade à mi-saison au sommet du top jockey et qui conserve un titre qu’il avait remporté pour la première fois un an plus tôt avec Channel. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde, y compris aux Britanniques !


Mishriff, un premier Jockey Club pour John Gosden
Publié le DIMANCHE 05 JUILLET 2020


Venant de se balader dans une listed-race à Newmarket, Mishriff, le préféré de votre Quotidien Le Veinard, a offert ce dimanche un premier Jockey-Club à sir John Gosden, l’entraîneur britannique au palmarès déjà impressionnant. La tenue a parlé pour ce fils de Make Believe qui avait, rappelons-le, remporté en 2015 la Poule d’Essai des poulains à Longchamp. Pourtant un peu surpris quand Ocean Atlantique lançait le sprint, le partenaire de Ioritz Mendizabal, constamment monté dans le dos des animateurs, a changé de braquet à cent cinquante de mètres du point de décision pour survoler ce prestigieux Groupe I destiné aux poulains de 3 ans et laisser de marbre The Summit, emmené par Vincent Cheminaud en remplacement d’Olivier Peslier, et le grand favori Victor Ludorum qui a bien fini à l’extérieur, après avoir longtemps patienté en avant-dernière position, sans pouvoir offrir un cinquième Jockey-Club à l’emblématique André Fabre alors qu’il avait été éblouissant dans la Poule d’Essai un mois plus tôt à Deauville. Dawn Intello fournissait de la cote dans ce Quinté en se classant quatrième devançant Port Guillaume dont le finish aura crevé les quelques paires de jumelles autorisées à passer les portes de l’hippodrome parisien.    


Delfino remporte sa troisième manche consécutive
Publié le SAMEDI 04 JUILLET 2020


Après avoir introduit hier soir le meeting estival de Cabourg, Expresso Good faisant sien le premier Quinté normand, les trotteurs convergeaient samedi vers le Plateau de Soisy pour en découdre notamment dans une belle course A, le Prix de la Manche, étage en contrebas des semi-classiques. Et s’il était un candidat qui arrivait en super forme, avec au compteur deux succès consécutifs depuis la sortie du confinement, c’était bien Delfino. La propriété de Dominique Mottier, dont l’entente avec Mathieu laisse de marbre, n’a pas souhaité perdre son invincibilité et l’opposition l’a rapidement compris. Prenant la tête à un tour de l’arrivée, condamnant la favori Calle Crown et Calou Renardière à prendre son sillage, le fils de Speedy Blue a passé la surmultipliée dans le tournant final pour parvenir à la passe de trois encore plus aisément qu’à Caen ou à Laval où il avait déjà laissé une belle impression. L’outsider Contrée d’Erable ne pouvait s’accrocher qu’à la deuxième place devant Cash du Rib, toujours à l’arrivée des courses à événement Plus disputée, la quatrième place revenait à Divine Mesloise en pleine piste devant Bachar pour une arrivée exclusivement composée des chevaux du premier poteau. Force est de constater qu’il y avait mine de rien de la concurrence en tête pour les plus riches…


Solenn Gouesnard, créatrice de SGS Agency, fait le papier comme personne
Publié le VENDREDI 03 JUILLET 2020


Avec ses fils Paul et Arthur, Solenn a fait naître 27 poulains ces dernières semaines.

L’ennui n’intègre pas son vocabulaire. Solenn Gouesnard vit sa passion au pas de course. Ex-assistante de Bernard Salvat, directeur des ventes d’Arqana, cette amoureuse des démarches administratives (si, si, ça existe) oscille aujourd’hui entre ses fonctions d’office manager pour l’écurie Normandie Pur-Sang et sa toute jeune société SGS Agency qui vise à faciliter la vie des professionnels. Portrait d’une femme inarrêtable qui pouline aussi, la nuit tombée sur le Haras d’Ombreville, en guise d’oxygène. 

En cette veille de Prix de Diane, qui place la femme et l’élégance sous les projecteurs – mais était-ce encore une nécessité tellement leur force de caractère et leur savoir-faire n’est plus à démontrer – Le Veinard est parti à la rencontre de Solenn Gouesnard. Un nom méconnu de l’extérieur, reconnu au sein-même de l’activité hippique. Une Bretonne devenue Normande, c’est dire ses facultés à s’adapter dans ce monde qu’on dit cloisonné, égoïste, où le chacun pour soi a presque naturellement supplanté la solidarité. Nous sommes bien loin de tout ça. A des millénaires de notre existence. De notre contemporanéité. Cette trentenaire est simplement d’un autre âge, forte d’une expérience qui appartient aux exceptions. Après 14 ans passés aux côtés de Bernard Salvat, alors directeur des ventes chez Arqana, qui lui a légué sa passion, enseigné ce que le métier confère de plus enivrant, Solenn abat aujourd’hui plusieurs cartes, redistribue le jeu et met ses compétences linguistiques au service de l’écurie Normandie Pur-Sang, propriétaire de Dabirsim et de ses progénitures Frohsim ou encore Celestin sur les traces de l’un des meilleurs reproducteurs que compte la discipline. Titulaire d’un Master 2 en communication internationale, il est vrai qu’elle maîtrise l’anglais, l’italien et parle allemand comme une poésie de Goethe. Une bénédiction quand on œuvre pour Simon Springer et tous ses soutiens. A Deauville, l’office manager est la reine de la paperasse. Les méandres des démarches administratives trouvent rapidement leur source.

Démarrage sur les chapeaux de roues pour SGS Agency

Incollable ! Inusable ! Elle règle d’un revers de manche ce que chacun de nous est en droit de redouter. « De la comptabilité à la facturation des saillies de Dabirsim, de l’encaissement aux ventes à l’amiable des chevaux, des déclarations de naissance aux nominations, je gère toutes ces tâches chronophages, complexes, dans le seul pays ou deux entités, France Galop et l’IFCE, tentent bien souvent en guise de solution de se renvoyer la balle » souligne Solenn. Mais c’est bien trop peu, la patience et le sérieux aidant, pour l’inquiéter. « Quand on a un bon contact, ça fonctionne plus facilement. Et puis, dès lors qu’on est sympa et déterminée, les gens vous rendent généralement  service ». Certains baptisent cela l’économie solidaire, d’autres la capacité d’adaptation en toutes circonstances. Dans son bureau, rien n’est rangé au hasard. Tout est à portée de main. Méthodique, organisée, ce bout de femme est une collectivité territoriale à part entière, un service continu, presque 24h/24, 7 jours sur 7. Comme si ses missions ne lui suffisaient pas, elle vient depuis le 1er février, en tant qu’auto-entrepreneur, et avec l’accord de son employeur, de créer SGS Agency. Pour aller plus loin, aider davantage, soutenir le plus grand nombre. Les premiers résultats sont presque inespérés « SGS Agency a grandi plus vite que je n’aurai pu l’imaginer, surtout dans le contexte Covid. Elle a démarré sur les chapeaux de roues. Elle s’adresse à des personnes qui ont un haras mais qui n’ont pas une structure suffisante pour se permettre d’avoir une secrétaire à plein temps, aux transporteurs, surtout étrangers, comme Taxi4Horses, avec qui a été signé un partenariat, notamment pour les retours des juments qui viennent à la saison en France ce qui nécessite beaucoup de formalités, mais aussi au cas par cas à tout type de personne qui aurait besoin d’un coup de main, entre déclaration de naissance  et export d’une poulinière. Ces tâches sont souvent nébuleuses et les gens ne savent pas à qui s’adresser. Je fais aussi de la facturation mensuelle (pensions et prestations) pour les haras aussi bien pur-sang que CSO, ainsi que pour des entraîneurs… J’adore mon métier, je ne fais du reste que ce que j’aime. Pour certaines personnes ça peut être contraignant, barbant  au possible, mais j’apprécie ce sentiment du devoir accompli sous mes différentes casquettes ». 

Un soleil sur le Haras d'Ombreville

N’allez surtout pas croire que ses journées de 35 heures se limitent à de « simples » formulaires et à une dizaine de coups de fil. Le soir, en rentrant, après avoir récupéré à l’école Paul, 8 ans, et Arthur, 3 ans et demi, cette maman rejoint Matthieu, son mari, sur leurs terres du Haras d’Ombreville, au cœur du Pays d’Auge. Sur place, 110 chevaux (cinquante-et-une juments et leurs foals, trente yearlings déjà inscrits aux ventes, ndlr) et une équipe de huit personnes l’attendent. « Pendant le confinement, nous avons fait naître 27 poulains. Je seconde toujours mon mari dans le poulinage, ce sont des grosses saisons, sans veilleur de nuit. Nous jouissons d’une structure à dimension humaine dans laquelle je m’affaire également à la communication, aux réseaux sociaux, mais aussi  aux  ventes avec mon mari. Lui est un bon technicien, moi une commerciale avertie. Je déteste ne rien faire. Ce n’est pas dans mon tempérament. Si vous posez la question à Matthieu, il vous dira que je suis monté sur du 220 volts », sourit-elle. Travailler en collaboration avec Solenn Gouesnard, c’est en effet l’assurance de faire une bonne prise.

Fabrice Rougier


Les Vertus ne déçoit jamais
Publié le JEUDI 02 JUILLET 2020


Déjà séduisante et lauréate sur ce parcours au mois de septembre 2019, avant de profiter d’un long break bénéfique chez son propriétaire et éleveur, Gilles Le Baron, Les Vertus avait depuis toujours figuré au niveau Quinté, que ce soit à Clairefontaine ou Chantilly, malgré huit livres de surcharge. De quoi en faire une favorite logique pour les parieurs à qui, sur ce coup, son mentor Francis-Henri Graffard a donné raison. Toujours aperçue dans le premier tiers du peloton, plutôt placée à l’extérieur, la partenaire de Pierre-Charles Boudot a amplifié ses foulées à 300 mètres du miroir pour rapidement afficher sa supériorité face à Testa à qui la rentrée du 14 juin à Chantilly avait ouvert les poumons. La course à la troisième place était bien plus disputée, Brazing la revendiquant après avoir eu bien du mal à se faufiler à cent mètres du but. Les œillères aidant, l’élève de Pia Brandt  retrouvait son coup de rein habituel, le top-weight Arise en subissant les foudres tout à la fin et n’avait plus qu’à s’appliquer pour assurer la quatrième place devant The Big Smoke. Ce qui nous laisse croire qu’il n’y a décidément jamais de fumée sans feu sur l’hippodrome de ParisLongchamp.


Constantini Magic offre un premier Quinté à Ludovic Le Drean
Publié le MERCREDI 01 JUILLET 2020


Jeune entraîneur, mais tout de même au cœur de sa neuvième année d’exercice, le Mayennais Ludovic Le Drean va savourer durant de longues heures sa première victoire parisienne. D’autant plus qu’elle émerge d’un Quinté à Enghien, le Prix de la Porte de Charenton. « What else » diront ceux qui pensaient que Constantini Magic, à 8 ans, aurait du grain à moudre face à quelques cadets de 6 ans aux dents longues. Eric Raffin aura donc fait boire la tasse à ceux qui n’y croyaient pas après avoir donné à son partenaire la course idéale dans le sillage de Eagle Meslois qui n’est jamais meilleur que lorsqu’il ouvre la route. Sans véritables velléités offensives à l’extérieur de l’animateur, si ce n’est la banderille peu aiguisée de Elite de Jiel, qui leur rendait il est vrai 25 mètres, le sulky d’or en titre a patienté, longtemps, très longtemps, presque éternellement, pour finalement gicler à cent cinquante mètres du but quand le favori Eminent d’Orgères se faisait de plus en plus menaçant avec Alexandre Abrivard en pleine piste. Mais ce soir, avec Super Raffin, Constantini était vraiment Magic, profitant d’un engagement au cordeau au premier échelon. Troisième, Eclipse d’Orient confirmait sa forme après ses deux succès normands , tandis que Eagle Meslois, concluant à son rythme, résistait d’un rien à Elite de Jiel qui, comme lui, commençait à trouver le temps long dans la longue ligne droite val d’oisienne. Dans la banlieue de « Chio », les grands gagnants seront attendus en champions… et pas seulement autour d’un café.  


Green Grass et Gu d’Héripré, les rentrées de la classe
Publié le MARDI 30 JUIN 2020


Comme l’avait réalisé Gu d’Héripré une heure plus tôt dans le Prix Phaeton (Grp. II) pour les poulains, Green Grass (notre photo) a parfaitement réussi sa rentrée dans le Prix Paul-Leguerney (Grp. II). Pour ces deux jeunes trotteurs de classe, les cartables sont bourrés d’espoir dans l’attente du Critérium des 4 ans. La pouliche entraînée par Sébastien Guarato n’a de surcroît pas eu à forcer son talent après avoir pris ses responsabilités dans le bas de la descente à moins d’un tour du but. Les quelques offensives dans la montée, comme celles de Galilée des Prés et de Goulette, n’ont jamais fait trembler Mathieu Mottier et c’est en toute quiétude que la plus titrée de ce lot enlevait ce Quinté de luxe devant l’élève de Philippe Allaire, Gemme de Busset qui s’enorgueillait de sa meilleure performance à ce niveau. Les plus malheureuses resteront néanmoins Goulette (la bonne surprise) et la cofavorite Galilea Money qui, roue dans roue au départ, partaient dernières avant de faire un bel effort dans la montée, pour la première, et de finir en trombe, pour la seconde, afin de s’afficher troisième et quatrième en attendant certainement mieux.  Glorissima fermait le ban d’un Quinté comme nous aimerions en avoir tous les jours.


Enola Gay remporte l’acte 2 sur Bounwell
Publié le LUNDI 29 JUIN 2020


Si Enola Gay orchestrait ses manœuvres dans le noir dans les années 80, quarante ans plus tard il étale sa classe en plein jour pour soigner sa « musique ». Sur un rythme constant depuis son retour en France, avec trois deuxièmes places et une victoire déjà obtenue sur l’hippodrome de Clairefontaine le 30 mai, le représentant de Yannick Fouin avait redonné rendez-vous à Bounwell au même endroit pour une revanche dans le Quinté disputé ce lundi.  L’élève de François-Marie Cottin n’aurait pour rien au monde décliné cette invitation mais, au final, même si la revanche a  bien eu lieu quelques instants seulement après le saut du dernier obstacle, le partenaire de James Reveley lui est reparti  sous le nez pour doubler la mise en toute décontraction. Bounwell perdait même à cent mètres du disque l’accessit d’honneur au profit du top weight Fou du Brésil pour un jumelé composté à 100% par l’écurie de Yannick Fouin. Saint Poursain et Bowler Hat complétaient un peu plus loin le Quinté de ce début de semaine sur l’hippodrome de Tourgeville. Où s’arrêtera le polyvalent Enola Gay que le handicapeur pensait avoir assommé de trois kilos ? Difficile à dire, surtout dans ce coin du Calvados qui est semble-t-il tracé sur mesure pour ses aptitudes.


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