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2020 Semaine 26

Way to Paris le bien nommé
Publié le DIMANCHE 28 JUIN 2020


Deuxième du Prix d’Harcourt (Grp. II) le 11 mai à ParisLongchamp, vainqueur du Grand Prix de Chantilly (Grp. II) le 31 mai à Deauville, deuxième du Prix Ganay (Grp.I) le 14 juin à Chantilly, Way To Paris a poursuivi entre sérieux et élégance son Tour 2020 des grands hippodromes parisiens en paraphant, ce dimanche à l’âge 7 ans, son premier Groupe I dans le Grand Prix de Saint-Cloud. Qui mieux que ce beau gris méritait une telle consécration ? Qui mieux qu’Andrea Marcialis, un jeune entraîneur pétri de talent, était digne de connaître les premières joies du plus haut niveau de la compétition ? Et qui pouvait leur permettre ? L’infatigable Pierre-Charles Boudot bien sûr ! Positionné à l’arrière d’un petit peloton de cinq unités, le fils de Champs Elysées n’a pas gagné d’une avenue, mais s’est mis ventre à terre à cinquante mètres du poteau pour prendre l’ascendant sur Nagano Gold et Ziyad dont l’explication avait débuté deux bons hectomètres plus tôt.  Après avoir tout donné depuis le déconfinement, ce champion lustrant le jaune de la casaque de Paolo Ferrario va désormais profiter d’un break estival pour recharger ses batteries avant les plus belles échéances de l’automne. Cette période où les feuilles prennent la couleur d’une casaque qu’il sera dur de faire tomber.


Ces Dubois qui font rêver
Publié le DIMANCHE 28 JUIN 2020


Au trot comme au galop, les « Dubois » réveillent rarement les cauchemars des turfistes. Après High Dream à Deauville, Dream Memory a composté un nouveau Quinté de galop pour Jean-Philippe, sous la casquette d’entraîneur, ce dimanche au Val d’Or. Si cet excellent metteur au point ne saute jamais du sulky à la selle, il peut dormir sur ses deux oreilles en s’appuyant  sur un Pierre-Charles Boudot qui tire la quintessence des protégés de l’écurie Victoria Dreams. Car si  le travail de technicien est à saluer, il n’existe jamais de grandes victoires sans jockey. Ménagée le long de la lice, la fille de Charm Spirit a mis ko Minnipa à 200 mètres du miroir pour s’envoler vers son premier gros handicap. Battue à la régulière, San Valentina fournissait une excellente deuxième, rappelant son assentiment pour une piste de Saint-Cloud où elle avait déjà triomphé dans une épreuve à conditions à l’automne. Partie parmi les derniers, Vivi Bonnebouille traçait quant à elle une formidable ligne droite, faisant presque aussi bien que sa compagne d’écurie Zoé la Fripouille, lauréate samedi à Chantilly. Reux accusait ses trois kilos de pénalisation suite à son succès de Clairefontaine tout en se classant quatrième devant le Deauvillais Wheel of Chance.


Lover Boy sans romantisme pour les Français
Publié le SAMEDI 27 JUIN 2020


For You Madrik lui a tenu la dragée haute jusqu’aux abords du poteau mais Lover Boy, qui avait pu perforer le peloton sans emprunter les boulevards extérieurs, s’est montré le plus coriace dans le Quinté, le Prix de l’Observatoire, organisé ce samedi sur l’hippodrome de Soisy. Comme les années précédentes, les chevaux d’origine étrangère ont eu raison de nos petits frenchies. Notre chauvinisme ne sera toutefois pas affecté  puisque le lauréat, en gros retard de gains, est aujourd’hui entraîné en France chez Philippe Allaire. Desservi il y a un moins par une course  cadenassée par le « Dubois » Fidelity, le partenaire de David Thomain a donc retrouvé avec appétit un anneau d’Enghien sur lequel, il faudra s’en souvenir pour les joutes à venir, il n’a jamais déçu en trois tentatives. Battu sans démériter, l’élève de Jean-Luc Bigeon confirmait quant à lui avec Eric Raffin ses bonnes dispositions actuelles après avoir enlevé la course rouennaise référence il y a trois semaines. Timide favori, Holly Water n’a pas pris l’eau et a pu conserver sa place dans le tiercé grâce à un parcours sur mesure donné par Yoann Lebourgeois dans le sillage de la locomative City Guide qui a rapidement manqué de charbon dès le début de la phase rectiligne pour sa remise sur les rails  après huit mois d’absence. Firello, enfin sage après deux disqualifications, et Zerozerosette Gar, qui n’avait plus été revu depuis sa démonstration caennaise en mars suivaient tout près.


Gladys des Plaines, cette Présidente qui déjoue les sondages
Publié le VENDREDI 26 JUIN 2020


De gauche à droite autour de Gladys des Plaines, Julien Coulon, Augustin Radu, Gilles Curens et Tony.

Dimanche dernier , Gladys des Plaines imprimait dans le Prix du Président de la République à Vincennes un premier Groupe I sur la carte de visite de Gilles Curens. Un moment tout aussi unique pour ses deux copropriétaires, Augustin Radu et Julien Coulon, qui misaient avant tout sur le plaisir d’être ensemble et la convivialité sans penser un instant qu’ils concentreraient un jour tous les suffrages.

 « Glagla », tel est son surnom. N’y voyez pas une once de frilosité. Bien au contraire, elle réchauffe les cœurs de son entourage. Lauréate inattendue dimanche dernier de la plus belle course au monté pour la génération des 4 ans, le Prix du Président de la République (Grp. I), Gladys des Plaines s’est élancée bien mieux qu’à son habitude en découvrant son jockey Mathieu Mottier. La suite, on la connaît tous. Le favori Guide Moi Forgan et Grâce de Faël aussi. Ses deux propriétaires en ont du reste perdu la voix plusieurs jours. Deux amis que l’activité professionnelle a rapprochés et qui, six ans plus tôt pour Augustin Radu et à peine deux ans pour Julien Coulon ne connaissaient rien du monde hippique. Du reste, quand on s’ose à appeler ce dernier monsieur le Président, il rétorque aussitôt la voix encore éraillée « Ce n’’est pas moi le Président c’est Gilles Curens, son entraîneur. Je ne suis qu’un trouffion, ministre des finances à la rigueur. Je n’en reviens toujours pas. Ces moments d’excitation, vous n’en vivez plus beaucoup dans votre quotidien. Si on prend un peu de hauteur, quels sont les épisodes d’une existence aussi enthousiasmants si ce n’est une naissance ? Quand on remporte un contrat professionnel c’est réjouissant, mais ça n’a pas la même intensité, ce quelque chose au fin fond de soi qui explose comme un feu d’artifice ».

"C’est quoi ce machin, ça ne vaut même pas un réclamer de petite province"

Le conte remonte aux ventes de Deauville en 2018. Augustin Radu, jeune et petit propriétaire dans les deux disciplines a une pulsion avec son ami Tony, un passionné depuis des décennies, quand Gladys des Plaines passe sur le ring. Avant que le marteau tombe pour l’adjuger à 22 000 €, il lève soudainement la main. L’affaire était dans le sac, Gladys devenait sa propriété. Mais si le jeune entrepreneur n’était pas peu fier de présenter son acquisition, les premiers retours d’expérience avaient de quoi tiédir l’ambiance, comme il s’en souvient. « Stéphane Rouxel l’avait qualifiée en vue de son passage aux ventes avant de la mettre au pré. Quand Gilles lui a donné son premier travail à Grosbois, elle lui a fait bien des frayeurs ayant peur des tracteurs, de tout du reste. Elle tirait dans tous les sens. On s’était déjà fait bien remonter les bretelles quand on lui avait présenté notre achat, mais après avoir participé à son premier lot du matin, Gilles nous avait dit c’est quoi ce machin, ça ne vaut même pas un réclamer de petite province. Si on la débute, on va prendre une balle entre les deux yeux. Puis, à force de boulot, elle a pris de l’assurance et c’est réellement lors de ses débuts à La Capelle avec Franck Ouvrie au sulky, plus précisément  au moment du heat, qu’elle nous a donné raison. D’ailleurs je me souviens qu’un journaliste du Parisien avait dit à Gilles, c’est à toi la petite pouliche, mais c’est une extra-terrestre ». Il ne croyait pas si bien dire. Un objet trottant bien identifié sur la piste auquel son copropriétaire Julien Coulon se retrouvait associé par le pur des hasards. « Un jour, alors que j’étais en réunion, le téléphone sonne et Augustin me dit t’es propriétaire. Je ne m’y attendais pas. On avait bien parlé d’acheter un trotteur un jour ensemble, mais c’était une vraie surprise. C’est pourquoi les histoires d’hommes sont magnifiques. Le but n’était pas d’avoir un champion, mais de passer de bons moments ensemble autour d’un repas et d’une bonne bouteille. Au lieu de placer des sous dans le CAC 40, mettre de l’argent dans un canasson c’était quand même sympa. Je me suis très vite pris au jeu et ce milieu si particulier entre euphorie et déception est quand même plutôt drôle, mais toujours dans le plus grand respect de l’animal. Cela donne envie d’être porte-parole d’un secteur trop méconnu par rapport au bonheur qu’il procure. Un bonheur de surcroît accessible. Les grands entraîneurs qui prennent les meilleurs chevaux et qui gagnent, ça crée un family business, c’est-à-dire que plus t’es dans le métier, plus tu as d’argent et plus tu peux préempter les gains sur tout le monde. Même si Augustin est bien plus au fait que moi, ce qui n’est pas compliqué, avec Gilles Curens, outsider chez les entraîneurs, on démontre que l’accès dans la cour des grands n’est pas verrouillé. En dix-huit mois, j’ai dû ramener une cinquantaine de gens qui n’avaient jamais mis les pieds sur l’hippodrome. C’est un vrai axe de com pour un sport hippique en souffrance », savoure Julien rejoint dans les propos par son compère Augustin.

Indigo des Plaines, le petit frère bien aimé

« L’un comme l’autre nous sommes de nature très modestes. La clé du succès c’est un tout. Il faut bien entendu que les planètes soient bien alignées, conserver sa modestie et garder la tête sur les épaules. Quand on réussit un tel coup, on pourrait s’empresser d’acheter deux, trois, quatre chevaux  et c’est là que vous faites couler la taule car l’équation n’est pas organique. Ça part aussi vite dans un sens que dans l’autre. Il faut garder l’équilibre entre l’émotion et l’aspect financier. Ne pas s’enflammer même si le Prix de Cornulier est à portée de rêve. Nous en sommes loin. Nous ne précipiterons rien. C’est la jument qui dira à Gilles si l’on peut y aller, mais certainement pas en janvier prochain », prévient un homme au paroxysme de l’enchantement. Avec Julien, sans s’emballer, ils ont néanmoins fait l’acquisition du petit frère de Gladys, Indigo des Plaines, qui, une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, s’est qualifié jeudi en 1’19’’7 sur l’hippodrome du Mans. « Il est d’un tempérament un peu inquiet comme sa sœur, mais ce n’est pas du tout le même gabarit. C’est Mike Tyson. C’est un joli poulain avec un  sacré moteur. Prêt à poursuivre notre belle aventure ». A ces deux propriétaires si naturels, si vrais, si simples, quelque part hors du commun, souhaitons des années « Plaines » et d’envisager plus loin qu’un quinquennat présidentiel.

Fabrice Rougier


Koskov avec monsieur Quinté
Publié le JEUDI 25 JUIN 2020


Après Alba Power et Ego Dancer, Stéphane Pasquier s’est emparé d’un troisième Quinté en moins d’un mois ce jeudi à ParisLongchamp, profitant de son bon numéro dans les boîtes.  Alors que The Good Man, battu récemment d’un rien à Deauville, et Milam, vainqueur au Mans au début du mois, avaient tour à tour eu la tête de potentiels gagnants à une centaine de mètres du poteau, Koskov s’est brillamment annoncé à leur extérieur pour mettre fin à ce qui ressemblait à un bras de fer entre Théo Bachelot et Christophe Soumillon, finalement deuxième et troisième. L’expérience du jockey, mais également celle d’un poulain de 3 ans qui participait à sa déjà septième course, a parlé même s’il s’agissait d’un premier handicap pour cet élève de Markus Münch qui ne devrait pas s’arrêter en si bonne piste. Courageux, Sous les Nuages reste un « soleil » s’affichant pour la deuxième fois consécutive à l’arrivée d’un Quinté. Il se préservait de l’excellent finish de Lionel revenu du diable vauvert en pleine piste pour arracher le dernier ticket de la bonne combinaison… en attendant, selon l’impression visuelle laissée, certainement mieux.


Le Drop inspiré de Serge Peltier en terrain vichyssois
Publié le MERCREDI 24 JUIN 2020


A Vichy, les locaux ne sont pas tous les jours souverains. Mais le Bourguignon Serge Peltier reste une référence sur laquelle les turfistes peuvent s’appuyer. Manquant certainement d’une course lors de sa tentative dans le Quinté du 2 juin sur les bords de l’Allier, Drop des Duriez, ferré très léger par son mentor Grégoire Raffestin, a rattrapé le temps perdu en jaillissant du Bois du Bouc, nom du Prix de l’événement du jour. Le départ assuré, c’est à un tour du but que le futur lauréat a subtilisé les commandes de l’épreuve au favori Diamant Roc pour ne plus être par la suite inquiété par Clyde Barrow, le partenaire de Jean-Michel Bazire, dont l’effort avait été remarqué en pénétrant dans le tournant final. Certes le mieux titré au départ, celui que Séverine Raimond avait confié au multiple sulky d’or cédait même sa seconde place aux abords du disque, surpris par le rush final en pleine piste de Bérénice du Loisir avec qui Georges Fournigault avait déjà conclu quatrième de cette course l’an passé. Les professionnels du Centre-est composaient donc le jumelé auquel Diamant du Roc pouvait encore prétendre à mi-ligne droite, mais le fleuron de Bertrand Le Beller, victime d’une seime lors des heats, n’avait vraisemblablement pas son mordant habituel. Il devait même se résoudre à laisser filer sa place dans le Quarté à la faveur de Dandy du Bourg. Le « Drop » passe décidément souvent entre les poteaux à Bellerive. Le fils d’Olimede est repassé par les balances à douze reprises en treize apparitions sur cet anneau. En couvrant les 2950 mètres en 1’13’’2, il améliore même son record sur le parcours. Mieux qu’un Drop, un nouvel essai transformé.   


Exupery, Gabriel Leenders et Clément Lefebvre petits princes d’Auteuil
Publié le MARDI 23 JUIN 2020


Le Ferdinand-Dufaure n’est pas la course d’un jour. Depuis, le redoutable tandem  Gabriel Leenders et Clément Lefebvre a su garder le sourire. Le Prix de Chantilly, promu au rang de Quinté, poursuit la vie de château des deux professionnels. L’un entend devenir un jour tête de liste des entraîneurs, comme il l’a toujours souhaité, l’autre combat pour asseoir sa première place au top jockey devant les menaces Angelo Zuliani et Kévin Nabet, tous deux auteurs d’un doublé ce mardi sur la Butte Mortemart. Inutile de vous dessiner un mouton, cette doublette de l’obstacle a réussi une sortie princière grâce à Exupery qui, à l’occasion de son premier handicap, est venu sur le fil priver du succès Fahawro avec qui Bertrand Lestrade avait lancé le sprint entre les deux derniers obstacles. Seule l’expérimentée et régulière Heaven’s Night, pour sa quatrième participation à ce niveau, avait réussi à les suivre sans jamais jeter l’éponge pour s’inscrire troisième à une encolure du jumelé. Quatrième, Fun des Mottes apportait un peu de cote devant Courch Viréenne. Exupery a donc fait de Gabi Leenders et Clément Lefebvre les petits princes d’Auteuil. Juste à côté du "Parc". Et ce n’est plus un conte…    


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