Face Time, Bold, Gladys et tous les champions Sans public, la journée des champions aura néanmoins tenu toutes ses promesses avec en point d’orgue le retour à la compétition de « l’Américain » Face Time Bourbon, après 4 mois d’absence, dans le Prix René-Ballière. Entre monte et préparation, Sébastien Guarato en a pris soin, son champion martelant sur la cendrée sa suprématie en s’imposant en 1’09’’4, nouveau record de la piste de Vincennes, devant un incroyable Drôle de Jet qui concluait dans son sillage (ou presque). Si le partenaire de Björn Goop magnifiait son come-back, Bold Eagle, lui, quittait à jamais Vincennes par la petite porte pour rejoindre dans quelques semaines les Etats-Unis ou le Canada. Bonne continuation l’artiste ! « Gentil, beau, bien né, c’est le cheval parfait » résumait après course l’entraîneur du lauréat à qui l’on souhaite une vie aussi harmonieuse que celle de son vieux compagnon d’écurie. Le Prix du Président de la République s’imposait comme l’autre monument de ce prélude à l’été avec la victoire surprise de Gladys des Plaines qui cueillait le premier Groupe I de l’entraîneur Gilles Curens. « Un rêve absolu » commentait le sympathique mentor de Grosbois qui confirme l’après Ulka des Champs, sa première merveille. Les 3 ans étaient également de l’aventure avec à l’attelé un nouveau succès dans le Prix Albert-Viel de Helgafell, incontestable épouvantail de sa génération alors que dans l’autre spécialité, Hudson Vedaquais enlevait le Prix d’Essai pour mettre une fois encore en exergue l’élevage de Jean-Pierre Guay, l’entraînement de Philippe Allaire et la monte experte de Yoann Lebourgeois. Dix ans plus tôt, cette même association avait déjà emmené au poteau dans le Prix des Elites un certain Thorens Vedaquais, autrement dit le père de ce prometteur jeunot.
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Bellariva dans une belle arrivée Sa cinquième participation à un Quinté aura été la bonne. Bellariva, entraînée par Christophe Ferland et montée par Mickaël Barzalona s’est imposée ce samedi dans le Prix de la Fondation Claude-Pompidou sur l’hippodrome de Compiègne. Placée en tête de cortège dès l’ouverture des stalles, comme elle l’avait déjà fait dans un récent quinté lyonnais, puis accompagnée par la rentrante Kaiserperle, le petit poids de la course, la demoiselle qui défend les couleurs de LG Bloodstock a repris un départ dès l’entame de la ligne droite puis s’est montrée intraitable jusqu’au poteau malgré la bonne fin de course de Port Deauville qui réalise une superbe performance pour Franck Forési dans un terrain insuffisamment profond pour ses aptitudes. Dans un événement pour les stayers, long de 2800 mètres, il est assez rare d’assister à une arrivée aussi disputée, puisque juste derrière ce jumelé Karlstad, Goderville et Tennessee Song, à près de 100/1, débattaient ensemble pour le dernier accessit et composaient finalement un Quinté rémunérateur. Personne n’oserait cracher dessus, comme on dit vulgairement, et encore moins le parieur qui, dans le réseau en dur, ira récupérer dans les heures qui viennent quelque 580 000 euros. De bien belles vacances en perspective.
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Fidèle Royal… comme Eric Raffin Fidèle des balances, royal quand il s’agit de remettre un cheval au trot en plein effort dans le tournant final, Eric Raffin a encore réalisé un grand numéro ce vendredi sur l’anneau de Rouen-Mauquenchy. Le néo-sulky d’or, grand favori de l’épreuve au service de Fidèle Royal, a su rééquilibrer l’élève de Jean-Michel Bazire pour fondre aux abords du poteau sur Free Man avec qui Alexandre Abrivard avait semble-t-il fait le plus compliqué à mi-ligne droite. Face à Eric Raffin, rien n’est jamais acquis. Ce Prix Lydia s’est en tout cas résumé à ce mano a mano, Fidèle du Goutier sachant depuis bien longtemps que son nouvel objectif se limitait à remporter le sprint du peloton. Clément Duvaldestin n’a pas failli dans sa mission en dominant Festif Charmant et Fakir de Mahey qui s’affichaient dans cet ordre devant Fifty Black qui a supporté le poids de la course avant de plafonner dans les deux cents derniers mètres. Les chevaux plébiscités n’auront donc pour ainsi dire pas déçu alors que le départ avait été repris plusieurs fois, Fidelity éjectant même du sulky lors d’une énième tentative Jean-Philippe Dubois. La fille de Prodigious, qui s’était imposée sur l’hippodrome normand il y a moins d’un mois, multiplie décidément les mésaventures après son exécrable parcours dans le Quinté du 5 juin.
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A Royan, David Gallon déménage sans changer d’adresse Gunflight célébrait à Dieppe, il y a huit jours, l’arrivée de David Gallon chez Guillaume Macaire.
Après un septennat chez François Nicolle, David Gallon a traversé la forêt royannaise pour s’imposer un nouveau challenge au cœur de l’écurie de Guillaume Macaire. A bientôt 30 ans, tout en restant au sommet de la pyramide de l’obstacle, le jockey souhaite découvrir une autre méthode de travail et investir davantage les balances. Echange avec un Royannais ambitieux qui a rapidement trouvé ses repères chez le voisin. François Nicolle et Guillaume Macaire se disputent chaque année, depuis déjà six exercices, le titre du meilleur mentor français sur les obstacles. Un combat sans merci avec un profond respect mutuel. Une rivalité purement sportive entre voisins de l’agglomération royannaise. « Seule une forêt les sépare », rappelle David Gallon. A bientôt 30 ans, le jockey connaît parfaitement les lieux. Si bien qu’après un presque septennat chez l’actuel leader de la discipline, David a voulu sortir du bois, sauter la barrière, franchir le Rubicon pour rejoindre l’écurie concurrente. Abandonner L’Autonomie et Bipolaire pour Sottsass ou encore Tawkeel . Face au professionnel un dilemme cornélien . Un choix pesé, puis emballé. «Il fallait opérer un choix pour mon avenir. Du coup j’avais envie d’ailleurs pour tenter de toujours plus progresser. Je suis dans la fleur de l’âge. C’était le bon moment. Après six ans et demi passés chez monsieur Nicolle, j’étais tombé dans une sorte de routine. Je connaissais tout par cœur au niveau du travail. C’était devenu redondant. Il me fallait du changement, j’avais envie de nouveaux challenges, qu’on me donne aussi davantage ma chance. Au-delà des lots du matin, montrer qu’on est là et bien là sur les hippodromes, ça fouette le moral. On s’est néanmoins quitté en très bons termes avec mon patron. Quand j’ai fait mon premier gagnant à Dieppe pour l’entraînement de monsieur Macaire, il a du reste été l’un des premiers à m’envoyer un message de félicitations », souligne David qui reconnaît lui devoir beaucoup en se passant et repassant les merveilleux moments partagés avec C’est le Bouquet, le représentant du Haras de Saint-Voir, lauréat du Prix Montgomery (Grp. III) à l’automne dernier. C'est le Bouquet, Porto Pollo et les autres « C’était tellement magique, tellement beau. Gagner un Groupe III à Auteuil après avoir triomphé dans tous les grands prix de province, c’était inimaginable. Le Prix Aguado (Grp. III) avec Porto Pollo n’était pas mal non plus » déguste-t-il encore affamé par le fumet d’un premier Groupe I. « C’était passé si près avec Dalia Grandchamp. Une courte tête », peste-t-il encore, battu du minimum dans le « Ferdinand-Dufaure » par son compagnon d’écurie Srelighonn. Ne serait-ce pas reculer pour mieux sauter ? Et si l’expression prenait dans ce contexte tout son sens ? Fraîchement arrivé chez Guillaume Macaire, Gunflight a en tout cas rappelé à Dieppe le talent de ce Nantais d’origine. Première monte, premier gagnant sous la casaque Papot. De quoi simplifier l’adaptation même si ce n’est pas forcément ce qui préoccupe le pilote. « J’ai été très bien accueilli dans ma nouvelle écurie. Tout le monde a vraiment été sympa. A la base, je connaissais déjà tous mes nouveaux collègues. Ici, on se croise forcément tous les jours. On évolue dans le même monde, seules les méthodes de travail varient. Et les chevaux (rires). J’ai eu l’honneur et la chance de sauter Al Cuerto, deuxième du « Congress », un petit cheval sympa du reste, de monter Fandango, j’ai déjà travaillé de bons éléments comme la petite jument Want of a Nail, vainqueur elle aussi de Groupe II. Ça fait du bien. J’espère avoir l’opportunité de monter quelques bons chevaux plus régulièrement en compétition. Retrouver le Top 10 est un objectif, même si mon ambition première reste de progresser » poursuit David qui n’a même pas connu cette joie de faire ses cartons en vue d’un déménagement. "Les chevaux et l’adrénaline nous rattrapent toujours" « Je n’ai jamais réellement eu envie de déserter la côte Atlantique pour aller travailler à Maisons-Laffitte. La vie parisienne ce n’est pas ma tasse de thé. Avouez qu’on est quand même beaucoup mieux en Charente-Maritime avec la plage à proximité. C’est une région qu’on n’a pas envie de quitter ». Comme ce métier exigeant qui demande pourtant énormément de sacrifices pour ce jeune papa. « Quand je suis arrivé à l’Afasec, je ne connaissais personne. Ma famille n’était pas du métier. J’ai souvent été seul, j’ai même failli tout arrêter à la sortie de mon apprentissage, quand j’étais chez monsieur Fertillet, pour intégrer l’armée. Mais les chevaux et l’adrénaline nous rattrapent toujours. Même après des accidents assez graves, après des fractures, on a toujours cette envie de remonter et de revenir plus fort. Il faut être un peu cinglé, aimer se faire mal. On est conscient du danger, mais on y retourne quand même. Avec du recul j’ai bien fait de persister ». Plus c’est ténébreux, plus ils adorent. Le Grand Steeple-chase de Paris n’est pas devenu une course mythique via un simple effet de mode. Guillaume Macaire l’a du reste déjà remporté à cinq reprises. En tout cas, si David peut lui rendre service afin d’égaler le record détenu par Bernard Sécly (six succès), il ne se dérobera sûrement pas. Fabrice Rougier |
Personne ne vient à bout de L’Indomptable Un Marseillais était attendu de pied ferme dans le Quinté girondin ce jeudi. Entraîné par le survolté Frédéric Rossi, monté par le jockey que personne n’arrive à stopper, en l’occurrence Pierre-Charles Boudot, Chailloue pouvait envisager, pris en 38, de se faire remarquer d’emblée dans la catégorie des handicaps. Seulement, il faut toujours se méfier de ses voisins. Facile lauréate d’un réclamer à Compiègne au mois de mars, L’Indomptable a en effet revu ses ambitions à la hausse, plutôt aisément, en enlevant le Prix du Bassin d’Arcachon sur la piste de la Teste-de-Buch. A Calas, les bonnes cartouches ne manquent pas. Surtout quand elles proviennent du barillet de Christophe Escuder. Sagement placée par Maxime Guyon dans le premier tiers du peloton, la belle phocéenne a attendu l’ouverture en pleine piste avant de replonger côté corde à deux cents mètres du but pour laisser sur place, presque impuissants, Senor Charly et Chailloue qui avaient pourtant voyagé en classe affaires dans l’ombre de l’animateur Deacon. Le représentant du sympathique Frédéric Pardon, vainqueur de cette épreuve trois ans plus tôt, s’accrochait à la seconde place tandis que Breath of Fire concluait gaillardement pour déloger le favori du podium. Comme à Parilly à la fin du mois de mai, Créative verrouillait un peu plus loin la bonne combinaison du Quinté.
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Et revoilà... le Diable ! La fête a été gâchée. Les Bretons, pourtant si fiers d’accueillir dans la périphérie rennaise un Groupe III, ont quelque part manqué leur premier rendez-vous avec le GNT. Les tribunes, sans bagads, sans même une cornemuse, renvoyaient un silence qui ne ressemble pas à ce coin de Bretagne. Plus déçus, encore, de ne pas voir en chair et en os Cleangame sur le chemin de la rédemption après sa deuxième place dans le Prix Chambon P (Groupe II) à Laval. Malheureusement, en quittant Les Bruyères des doutes subsisteront du côté de la Sarthe. En sortie de tournant final, le champion de Jean-Michel Bazire se désunissait brusquement alors qu’il s’apprêtait à passer à l’offensive. L’orage couvait pour les Quintéistes. Le tonnerre avait déjà grondé deux cents mètres plus tôt quand Etonnant, qu’on pensait sauvé après un départ volant, avait disparu des radars. Le tapis rouge semblait se dérouler pour Diable de Vauvert, l’opposition directe au grand favori, mais Et Voila de Muze, qui avait lancé le sprint, et Fashion Queen allaient lui donner du grain à moudre. Si Eric Raffin voyait son associée abdiquer la première, Hugues Monthulé a longtemps cru résister à tous les assauts avant d’être foudroyé par l’éclair de classe, comme arrivé du Diable, du partenaire de Gabi Gelormini qui s’octroie son deuxième Quinté consécutif. Derrière ce trio déclassé, Comtesse du Clos réglait dans un dernier effort Diablo du Noyer.
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Coeur de Pierre, un coeur solitaire Cheval tout aussi qualiteux que fragile, souvent écarté des pistes pour des raisons de santé, Cœur de Pierre a mis ce mardi le palpitant sur la piste pour enlever le Quinté dieppois. De Pierre ou plutôt un roc, repartant sous les assauts conjugués de concurrents qui comprendront rapidement que le partenaire d’Alexis Badel ne finira pas en poudre de roche. Le seul qui aura tenté de l’effriter, en vain, sera son compagnon d’écurie Simply Striking condamné à la deuxième place comme le jour de sa rentrée post-confinement. Mauricio Delcher-Sanchez ne s’en plaindra surtout pas. Derrière ce jumelé, Tudo Bem et On the Sea batailleront, pour finir dans cet ordre, jusqu’au poteau pour le dernier accessit, alors que Hopeless s’abonne quant à lui à la cinquième place des gros événements après un résultat similaire lors de sa dernière prestation à Bellerive.
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Crack Money ne craque pas celle des matelassiers Matraqué d'argent en pari simple gagnant, Crack Money a rempli sans donner trop de sueurs froides aux parieurs son contrat ce lundi dans le Quinté sur la piste de Vichy. Rabattu en tête à un tour de l'arrivée, le partenaire de Cédric Terry allait ensuite mettre aux ordres un peloton trop frileux pour combattre un favori si solide. Dimmidisia, rapidement en tête pour attendre la bonne locomotive, bénéficiait du dos idéal et il fallait attendre la réaction d'Ananda dans la ligne d'en face pour faire exploser un paquet surpris par un subit changement de rythme. Crack Money résistait facilement jusqu'au bout à l'élève de Jonathan Cuoq qui devait se résoudre à abandonner dans les cinquante derniers mètres le premier accessit à l'écurie très en verve de Loris Garcia. Benoît Royal, le quatrième larron du gruppetto d'échappés, n'avait plus qu'à soigner sa conclusion même si Black Jack La Nuit, pas très heureux sur ce coup, revenait de loin sans jamais le menacer.
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