Seulement cinquième dans la course préparatoire à la Poule d’Essai des Poulains (Grp. I), le Prix de Fontainebleau (Grp. III), Metropolitan n’est pas resté à quai dimanche. Emmené par un Alexis Pouchin à qui tout réussit depuis l’exercice 2023, le poulain entraîné par Mario Baratti a bénéficié d’un parcours millimétré, le long du rail et derrière le leader, Orne, avant de prendre le chemin le plus court à son intérieur pour dominer à la lutte Dancing Gemini, Alcantor  et Diego Velazquez. Comme chez les pouliches, un outsider secoue le cocotier après un violent orage qui avait retardé les opérations d’une demie heure tout en arrosant la piste qui passait d’un état bon à souple. De bons il ne restait que ce jockey prometteur qui enlevait, déjà, son second Groupe I de la saison, après Haya Zark dans le Prix Ganay, et un jeune entraîneur victorieux pour la première fois au plus haut niveau. Les Poules d’Essai ont donc été transformées deux fois par des professionnels basés sur notre territoire. Cette saison 2024 est vraiment lancée sur de bons rails…

Maxime Guyon n’avait plus gagné pour la casaque princière de Son Altesse Aga Khan depuis une bonne dizaine d’années. Francis-Henri Graffard qui cueille les Groupes comme des trèfles à trois feuilles n’avait encore jamais remporté la Poule d’Essai des Pouliches (Grp. I). Mais dimanche, Rouhiya a balayé toutes ces statistiques en damant le pion aux visiteuses dans le premier classique de la saison française. Et heureusement que la pouliche entraînée dans l’hexagone était là pour hisser haut le drapeau tricolore car les accessits tombaient dans l’escarcelle de Kathmandu, une animatrice qui a failli créer une grosse surprise, et de Vespertilio. Demoiselle qui apprécie les pistes fermes, mais surtout pas lourdes comme le jour de sa rentrée dans le Prix du Louvre, Rouhiya a trouvé un passage providentiel entre Kathmandu et la Godolphin Romantic Style, pour placer sa pointe et franchir le poteau dans le bon timing. Du grand Guyon, du grand Graffard. « G-G » pour les initiales… Outre-Manche cela signifie « Good Game ! ».

Un terrain léger à sa convenance, un petit numéro de corde qui lui permettait de se placer très vite dans le sillage de l’animateur Central Park West, un jockey très souvent efficace dans les Quintés, en l’occurrence Eddy Hardouin, et un entraîneur plutôt optimiste, tous les ingrédients étaient réunis dimanche pour que Anctot renoue avec le succès pour son retour sur le gazon de ParisLongchamp. Et quand, en bonus, l’open stretch vous permet de trouver une piste neuve côté corde, ça faisait beaucoup pour les adversaires du fils de Ectot. Ils ont été nombreux à sa poursuite, sans pour autant envisager la victoire, mais Dalmanndi venait subtiliser l’accessit d’honneur au peloton au prix d’une très belle conclusion pour son premier handicap. Lorcan, My Fancy et Népalais suivaient dans un mouchoir de poche. Abonnés aux places d’honneur, les représentants de Sylvain Dehez ne s’étaient plus imposés depuis le 3 avril. Anctot leur a montré le chemin… et de belle manière !  

Que ce fut compliqué. Après six faux départs et douze minutes de retard, le Prix des Ducs de Normandie (Grp. II) libérait enfin les seize concurrents du Quinté de samedi parmi lesquels le champion Idao de Tillard, qu’on n’avait plus revu depuis plus de deux mois, Hohneck, le tenant du titre, et son dauphin de l’an passé Hokkaido Jiel. Quel plateau ! Et ces trois vedettes figureront au bout des 2400 mètres à l’arrivée, mais sans pouvoir faire plier le rentrant Izoard Védaquais, un animateur qui ne s’est pas laissé déloger de sa pole position en étant déferré, ce qui ne lui était plus arrivé depuis près d’un et demi. Son compagnon d’écurie, Hohneck, a bien tenté de conserver son titre mais devait abandonner sa montée sur le podium aux abords du poteau dominé par un étonnant Gaspar de Brion, à qui Matthieu Abrivard a donné du moral sans jamais quitter la corde, et par Idao de Tillard qui n’a pas eu le parcours le plus aisé sans être à 100%. Hokkaido Jiel revenait lui aussi de très loin pour compléter l’arrivée d’un Quinté normand de gala. Philippe Allaire reste le Grand Duc et fait le plein de confiance avant Solvalla…

Le Grand Prix de Lyon-Parilly, affiche du mercredi 8 mai, a vu la victoire de Heliopolis, une jument entraînée par Patrice Cottier pas mécontente de quitter provisoirement la piste de Vivaux où elle évolue pourtant comme à domicile. Montée à la perfection, comme toujours, par Mickaël Barzalona, sans brûler de carburant le long du rail en suivant l’animateur Kozakenzipfel, la future lauréate marseillaise a longtemps laissé René Piechulek en découdre avec Tony Piccone, associé au favori Kaneshya, puis est sortie de son sillage au bon moment pour régler tout ce beau monde. On notera l’excellente troisième place de Treatwood, seul concurrent à revenir de l’arrière à près de 40/1 et qui échouait somme toute de peu en pleine piste pour un meilleur classement tout en devançant Giraffe, qui n’a pu lui tordre le cou, et Kozakenzipfel, courageux et qui aurait donné chaud à ses adversaires avec un terrain plus léger. Il faut toujours se méfier des « Cottier »… et pas seulement sur la Côte méditerranéenne !

Le mardi 7 mai, on reprenait (presque) les mêmes que dans le Prix de Roissy, le 15 avril dernier, pour recommencer… sur le même parcours cantilien des 1200 mètres en ligne droite. Ce jour-là, Wild West s’imposait devant Whistle and Flute et Purest Time. Neuf des dix premiers se retrouvaient pour un résultat tout à fait différent, fait courant dans les handicaps de vitesse. Raysteve en a donc profité pour remporter le troisième Quinté de sa carrière. Cheval qui aime avoir ses aises dans un parcours, le représentant de Jean-Marie Béguigné s’est librement placé en tête aux côtés de Pradaro et de Purest Time avant de vite créer la différence en toute décontraction devant Drogo, le spécialiste du parcours, Forchester, Purest Time, toujours là, et Pradaro qui a perdu les accessits tout à la fin. Soit cinq des concurrents du 15 avril et des cartes totalement rebattues avec un Raysteve en liberté qui, visiblement, avec l’aide de Mickaël Barzalona, n’aura pas pris dur.