Neuvième de la Poule d’Essai des Poulains, objet de réglages sans faire de bruit, Puchkine comptait sur la sagacité d’un grand homme, Jean-Claude Rouget, et l’expérience d’un jockey de confiance qui sait répondre présent le Jour J. Dimanche, dans le Prix Jean Prat, premier Groupe I de l’été normand, sur les 1400 mètres ligne droite, c’était le Jour J pour douze 3 ans, tous à la recherche d’un premier titre classique. Seul Puchkine en est sorti décoré après avoir profité du train sélectif de Zandy, leader désigné du favori Kikkuli, en se calant dans ses postérieurs pour s’en extraire à quatre cents mètres du but et aller au bout de ce court voyage sans la moindre opposition. « Il avait pour lui la distance, le terrain, le parcours, il ne fallait pas rater le coche. Alors je l’ai monté sans le contrarier, après j’avais grande confiance en lui tout comme j’ai grande confiance en Jean-Claude Rouget » exprimait Ioritz serein comme toujours, décisif comme souvent. Derrière lui, la bataille faisait rage pour les accessits avant d’être remportée par Havana Cigar sur Beauvatier devant Sajir. Bien que l’opposition d’Outre-Manche semblait féroce, les quatre premiers sont bel et bien français avec un couplé gagnant « Rouget » qui fait grand bien à toute une écurie.   

Prometteur dans les Quintés du 15 avril et du 7 mai à Chantilly avant de décevoir ensuite sur la distance un peu trop courte de 1000 mètres à ParisLongchamp, Purest Time a enfin trouvé son jour dimanche dans le Prix de la Place Morny pour le premier grand dimanche deauvillais de l’été. Stéphane Pasquier, à qui on ne la fait plus, d’autant plus dans cette catégorie, et qui connaissait son partenaire par cœur, a pris son temps dans la première partie du parcours, où il était pointé parmi les derniers, avant de demander à son associé de progresser dans les autres pour aller chercher Ismael Paint, bien calé le long du rail, qui raccourcissait ses foulées dans les dent derniers mètres. Tertius, dans son terrain et sur sa vraie distance, en profitait pour s’intercaler entre eux. Forchester, revenu de loin, comme le lauréat, chipait la quatrième place à Tudo Bem pour officialiser un événement sur les 1200 mètres ligne droite qui mettait déjà les turfistes à rude épreuve. Il faudra s’y habituer à Deauville. Stéphane Pasquier reste alors pour eux une valeur sûre, lui qui a accueilli en ce dimanche le 230^ème Quinté de sa carrière.   

Sébastien Baude et Fabrice Souloy au sommet de la pyramide samedi en s’imposant dans le Quinté, le Prix du Louvre (Grp. III). Au bout de la longue ligne droite d’Enghien, Just a Midi est en effet venu déposséder sur le poteau Jiosco de Phyt’s d’une victoire qui lui semblait promise à mi-ligne droite. Eric Raffin a peut-être perdu la course à un tour du but quand Desiderio d’Esi lui a fortement contesté le pouvoir. Une lutte acharnée sur deux cents mètres où le favori, bien qu’ayant réussir à se rabattre en tête, a laissé quelques plumes dans la bataille. Du reste, derrière ce jumelé, Desiderio d’Esi payait lui aussi ces efforts en abandonnant le dernier accessit au profit de Kaviarissime. Jet Express, ferré comme à son habitude, achevait son parcours cinquième. Une arrivée sans véritables surprises si ce n’est l’absence de Jamin de Brion, le vainqueur au niveau supérieur du Prix Jean Le Gonidec (Grp. II) lors de la journée des Champions. Mais comme le rappelait Matthieu Abrivard, « il a gagné la belle ! ».  

Antoine Wiels n’avait pas caché avoir fait un long déplacement à Vichy pour Glycina Bella. Et comme Julia Bella, sa compagne d’écurie, avait elle aussi remporté sa course deux heures plus tôt, ça en disait long sur la motivation de la team Marmion qui n’était visiblement pas venue dans l’Allier pour se dorer la pilule aux thermes. Seulement, face à une « Glycyna » en fleurs bien qu’en appel après sa contre-performance de Pontchâteau où elle s’était présentée un peu défraîchie après son long périple au Croisé-Laroche, il y avait Gai Matin qui espérait bien rendre Jean-Michel Bazire heureux en fin d’après-midi dans ce Prix éponyme. Surtout que notre « JMB » national avait réalisé un coup de quatre la veille à Bellerive. La bataille entre ces deux trotteurs très joués a bel et bien eu lieu, mais Glycina Bella a eu le dernier mot après avoir donné chaud au protégé de Guillaume Gillot dès la ligne d’en face. Gavroche de l’Iton confirmait un tiercé uniquement composé de favoris devant Genêt de Boitron et Falko de Nouville. Jean-Michel Bazire n’aura pas pu se consoler avec Hooker Berry dans le Grand Prix du Conseil Municipal remporté de bout en bout par It’s a Dollarmaker. Un Groupe II que le multiple sulky d’or avait pourtant dominé à six reprises sur les dix dernières saisons.