La météo girondine a fait basculer toutes prévisions pour Le Prix Le Journal Le Veinard. Alors qu’un bon terrain était envisagé, la pluie a rendu la piste plutôt pénible lors de la réunion dominicaine. A tel point qu’on se demandait si Get Set, pas spécialement identifié comme un cheval de terrain profond, ne perdait pas de son aura. Mais aux courses, la forme est prédominante et celui qui venait de s’imposer de toute une classe dans une épreuve pour cavalières à Chantilly est arrivé en terres testérines avec le moral gonflé à bloc. Accompagné par Maxime Guyon dans le groupe de tête, calquant une partie de son parcours sur celui de Belle Anse, Get Set amplifiait ses foulées au poteau des deux cents mètres pour croiser le premier assaillant Nights on Broadway, finalement affiché quatrième. Entre eux s’intercalaient le favori et excellent finisseur Morphewan, dont la cote avait fondu dans les dernières minutes, et Nikolaj pour pimenter les rapports. Longtemps vu à la pointe du combat, Belle Anse reculait cinquième tout en ayant pu prétendre à un bien meilleur classement sur un tapis plus léger. Arrivé en fin d’année chez Ludovic Gadbin, Get Set intègre ainsi le cercle des vainqueurs de Quinté. Une sorte de jet-set des courses.   

Et de trois ! Après Enghien le 15 juin et Vincennes le 28 juin, Edgar Saba a remis le couvert samedi à Soisy pour réussir la passe de trois. Le Prix de Milan, épreuve de vitesse, revient donc à un trotteur italien entraîné par Eric Bondo. Et il se pourrait que cette série ne soit pas stoppée dans les prochaines semaines au regard de la supériorité d’un lauréat qui a remporté son premier Groupe III comme un rouleur enlève son contre-la-montre au Tour de France. C’est-à-dire sans besoin de personne. Contraint de trotter en troisième épaisseur toute la ligne d’en face et dans le tournant final, soit sur plus de mille mètres, l’associé de Gabriele Gelormini n’a visiblement pas eu besoin de puiser dans ses ressources pour dominer Knockonwood qui s’est quant à lui pleinement réhabilité. Hormis le représentant de Romain Larue à la deuxième place, ce Quinté n’échappait pas aux favoris avec la présence ensuite de Keep Going, King Opéra et de Kanto Avis. « Son père était un crack qui adorait la France » justifiait Gabi Gelormini en référence à Exploit Caf, le géniteur de Edgar Saba. Le trotteur transalpin semble s’en inspirer.

On savait ce Prix Impératrice Eugénie, deuxième Quinté de la Grande Semaine du Galop à Vichy, difficilement déchiffrable au papier. Un lot de 3 ans très homogène avec des habitués des handicaps, mais qui ont subi les foudres du handicapeur, face à des adversaires peu expérimentés voire délicats. Comme par exemple Natural Gift, une représentante de Henri-Alex Pantall dont personne ne doute de la qualité, mais qui a la fâcheuse manie de tirer comme un treuil. Et comme souvent, la fille de Frankel n’a pas épargné Mickaël Barzalona qui a dû batailler comme un lion pour détendre sa partenaire. Néanmoins, à 300 mètres du but, Natural Gift mettait le nez à la fenêtre et s’imposait en petite championne devant La Harengère, tandis que Chess et Wit Perd se disputaient le dernier accessit pour arriver respectivement dans cet ordre laissant la cinquième place à Day Trader. « C’est bien de l’avoir gagnée », soulignait Mickaël Barzalona en revenant aux balances. Soulagé et usé. Etre jockey c’est être un sportif de haut niveau ? Les nageurs de l’équipe de France olympique présents à Bellerive ne diront pas le contraire.