Difficile de trouver les mots pour qualifier Gran Diose. Comme l’avait réalisé Docteur de Ballon quatre ans plus tôt, le cheval entraîné par Louisa Carberry a réussi dimanche le doublé Grand Steeple-chase de Paris/Prix La Haye Jousselin. Cet exploit qui définit à lui seul les grands cracks. Sans Clément Lefebvre, sur la touche et à qui l’on pense vraiment, mais avec un Thomas Beaurain tout aussi décisif qui s’adjugeait son premier Groupe I dans une course prestigieuse que son papa, Jean-Yves, avait remporté sept fois entre 1993 et 1999 avec le Roi d’Auteuil Al Capone II. « C’est mon père, c’est toute mon enfance, c’est ce qui m’a fait aimer les courses » témoignera le jockey au micro d’Equidia. Une victoire pleine d’émotion devant Grandeur Nature qui était déjà mieux qu’un dauphin dans le Grand Steeple-chase de Paris en mai dernier. On prend donc les mêmes et on recommence avec deux « Grands » voire deux géants sur les « gros ». Leurs cadets Il est Français, arrêté, et Juntos Ganamos, condamné par sa maladresse sur le rail-ditch, ont dû s’incliner. Un jour exceptionnel pour l’entourage du lauréat. Un jour marquant pour Louisa Carberry qui célébrait ce dimanche son anniversaire. Un happy birthday ! 

Hussard du Landret n’a pas fini d’étonner. Agé de 7 ans, le fils de Bird Parker a conservé sa couronne dans le Prix de Bretagne (Grp. II) se qualifiant d’emblée pour le prochain Prix d’Amérique. Objectif atteint pour le champion entraîné par Benoît Robin. Avec la manière. En contrant durant toute la ligne droite un San Moteur qui avait eu le temps de souffler dans la montée bien calé dans le dos du futur lauréat. Il faudra aussi se méfier lors du dernier dimanche de janvier de ce Suédois qui, sans s’être blessé au paddock l’hiver dernier, avait les arguments pour devenir le grand favori de la plus belle course du Monde. Hooker Berry, lauréat de l’édition 2023, sera lui aussi de la partie en traçant deux cents derniers mètres prometteurs pour prendre le dernier accessit devant Just Love You également qualifié. Il y aura donc déjà du beau monde dans les raquettes de départ le 26 janvier. Mais s’ils laissent Hussard du Landret ouvrir le cortège, ils savent désormais qu’il faudra un cheval à 300% pour le dominer. Ça ne fait que commencer, tout n’est que spéculation, mais déjà si excitant ! 

On a coutume de dire que les héros ne meurent jamais. François Nicolle qui a connu deux saisons compliquées, pour ne pas dire de disette au plus haut niveau, vient de faire « renaître » sa fabuleuse écurie en remportant dimanche le Prix Cambacères (Grp. I), la Grande course de haies des 3 ans. Monté de façon plus offensive que lors des préparatoires par Angelo Zuliani, Sain d’Esprit s’est aisément imposé à l’issue d’un face à face haletant sur la portion plate avec Nietzsche Has qui n’était autre que le chef-de-file de sa génération au printemps dernier. Les autres ont fini loin, notamment Kivala du Berlais, impressionnant lauréat du Prix Georges de Talhouet-Roy, et Djin’s dont d’excellents bruits circulaient depuis la veille. Un « ouf » de soulagement général va s’exprimer dans le camion qui retournera en Charente-Maritime. L’écurie Nicolle, qui survolait la discipline depuis six ans, n’avait plus remporté de sommet à Auteuil depuis le Prix de La Haye Jousselin en 2022 avec Figuero. C’était déjà pour la casaque de Jacque Détré et avec Angelo Zuliani. Une sacrée équipe ! 

Il est toujours sympa de gagner un Quinté lors du week-end de l’obstacle à Auteuil. Surtout quand Vincennes vole l’affiche dominicale à la Butte Mortemart. Et c’est encore plus sympa pour les turfistes quand le favori ne déçoit pas. Il leur a fallu néanmoins beaucoup de patience pour voir leur préféré jouer les premiers rôles. Avec son physique généreux, à son image, Fiston de Bécon a laissé, selon les ordres de Kévin Nabet, ses adversaires s’époumoner durant le premier tour de piste. « Ils allaient beaucoup trop vite par rapport à la qualité du lot » notait après course le jockey lauréat. Il est vrai que sur cette longue distance de 4300 mètres Hipster Paradise ne s’est pas ménagé avant de logiquement demander à souffler dès le tournant final sous l’attaque de Cuncerto. Mais les attentistes apparaissaient entre les deux derniers balais et Fiston de Bécon créait facilement la différence devant le courageux partenaire de Dylan Ubeda. Just In Time Blue s’emparait du dernier accessit devant Nyiri, fin prêt pour Cagnes, et Hill of Bamboo. Kévin Nabet s’est donc « camphré » avant les Groupes du dimanche et notamment le Cambacères où il pourrait, une fois encore, faire briller l’entraînement de Mickaël Seror.

C’est un Quinté d’un niveau plutôt modeste qui nous était proposé mercredi sur l’hippodrome de Mauquenchy. Mais le gagnant n’avait rien d’un pâle figurant. En effet, Nice Present avait déjà participé à quatre Quintés à Vincennes dans sa carrière sans jamais sortir de la combinaison gagnante. Sa régularité a enfin payé dans le Prix Jacques Brion. Il fallait pourtant se défaire du favori Bitcoind’Arc dont la place à l’arrivée est également monnaie courante. D’autant plus qu’il était associé à « King Raffin ». Mais le crack jockey, après avoir fait la course en tête dès le premier tournant, n’a pu cette fois résister au partenaire d’un Romain Derieux qui a connu un excellent parcours dans le sillage de G. K. Justus avant d’aller victorieusement défier l’animateur. Derrière ce jumelé plutôt logique, les outsiders étaient à la fête avec un résistant G. K. Julius à 80/1 et un éblouissant Go Go Gigi à 68/1, qui n’a encore jamais gagné à l’attelé, quatrième après une bonne partie du trajet en épaisseur et nez au vent. Hailey d’Ourville reculait à la cinquième place emmenant dans sa perte le pauvre Santos de Castella qui n’a jamais pu s’exprimer. Arborant la casaque de Freddy Grisez, qui l’entraînait dans sa jeunesse, Nice Present aligne une dix-neuvième victoire en soixante-trois participations. Un joli cadeau !