Le meilleur a gagné. Ecrasé d’argent, débarrassé de Idao de Tillard et de Just Love You qui l’avaient précédé le dernier dimanche de janvier, Go On Boy a enlevé avec maestria le Prix de France, cette épreuve que beaucoup considèrent comme la revanche du Prix d’Amérique. Aidé par les circonstances de course, avec la faute de Hussard du Landret, qui aurait pu lui contester la tête, puis avec la disqualification de Justin Bold, qui n’était pas dans un grand jour, Romain Derieux a propulsé avant-postes son champion en sortie de la plaine et s’est ensuite amusé avec ses adversaires. Go On Boy repartait de plus belle dans la ligne droite sans avoir recours aux artifices et devançait une Inmarosa, enfin bienheureuse, qui avait vite pris place dans son sillage. Don Fanucci Zet, Emeraude de Bais et Working Class Hero, qui finissait fort malgré une course sans train, formaient la bonne combinaison de cette « speed race ». « Je suis content pour lui. Il la méritait. Je suis soulagé. On est des compétiteurs, dans le Prix d’Amérique on venait pour gagner. Ce qui donne quelques regrets » confiait l’entraîneur-driver du lauréat ému devant le talent de son protégé quelques secondes après l’arrivée. L’élevage Mary brille lui aussi de mille feux. Comment ne pas s’émerveiller devant ce trotteur tout neuf de 9 ans dont le compteur gains dépasse maintenant les 2 millions d’euros. 

Des femelles de 5 ans, uniquement, se rassemblaient samedi dans les raquettes du Prix de Verneuil, une course qui souriait depuis deux ans à des candidates européennes. Jamais deux sans trois. Après deux Italiennes, c’est une Danoise désormais entraînée par Thierry Duvaldestin, qui s’est présentée devant le photographe. Une victoire de justesse mais tellement méritée après un départ calamiteux qui la condamnait à subir l’épreuve. Tout s’est par contre bien déroulé ensuite pour la partenaire de Théo Duvaldestin qui profitait du rapproché de Elise Ana avant d’attaquer dans la ligne droite l’associée de Jean-Michel Bazire qui perdait certainement la course en penchant terriblement sur sa droite. Cela n’enlève cependant rien au finish de la lauréate. Kash Lady s’emparait du dernier accessit devant Kiphyle Desbois et Konfinée pour un Quinté sans grandes surprises si ce n’est l’absence aux balances de la favorite Killer Queen. On regrettera aussi la faute dans l’épilogue de Krackmania qui jouait les premiers rôles.  Just a Lady s’impose pour la première fois dans l’hexagone dès sa seconde apparition et totalise désormais onze succès en vingt productions. Avec des allocations récoltées demeurant sous la barre des 150 000 € et un équipage de rêve, il va certainement falloir s’habituer à parler le danois dans les travées de Vincennes. 

Difficile de savoir où en était vraiment Good Gift, un cheval qui avait grandi en Pologne avec de nombreuses interruptions de carrière. Arrivé à bonne adresse chez Henri-Alex Pantall, on l’avait aperçu deux fois plutôt bien courir cet hiver sur la Côte d’Azur dans des lots préparatoires au Grand Prix. Ce n’était donc pas un hasard si on le retrouvait top weight du Quinté qui s’est déroulé mercredi avec 62,5 kg sur le dos. Et il a montré qu’il était bien le cheval du lot. Fallait-il encore savoir quelle portion du parcours emprunter dans un terrain inégal ? Tony Piccone, en connaisseur des lieux, a donc choisi la corde. Option payante pour rivaliser avec Grand Balcon et au final le dominer. Les principaux favoris n’ont du reste pas déçu et Morsan, ingambe depuis le début du Meeting, s’octroyait le dernier accessit devant les deux représentants de Jérôme Reynier, Henry The Lion et Veules, qui effectuaient une très bonne rentrée. Pour son premier handicap, en 42 de valeur, Good Gift a confirmé qu’il était vraiment bon. Pas que dans son nom. A lui désormais de faire aussi bien à l’étage supérieur. 

Où s’arrêtera-t-elle ? Depuis son arrivée chez Alexis Grimault Jalendra de Malac n’a jamais connu la défaite. Mardi, dans le Prix de la Chartre-sur-le-Loir, la six ans signée par Singalo a aligné un cinquième succès consécutif avec en prime un premier Quinté. Mais au-delà de la victoire, c’est bien la facilité avec laquelle la partenaire d’Eric Raffin s’est imposée qui laisse supposer que cette belle série peut se poursuivre.  Emmenant le wagon de la troisième épaisseur dans la montée puis contrée par les animateurs, Jalendra de Malac a attendu la ligne droite pour mettre fin à tout suspense. Même Journée Rêvée, qui s’était fait gentiment ramener par la future lauréate et qui n’est pas la moins douée des sprinteuses, n’a jamais pu inverser la tendance. L’entraîneur de Kalif Landia et de Kyrielle des Vaux n’a donc pas que des bons « K » dans ses boxes. Troisième, après avoir été pris de vitesse en sortie de tournant final, Jewel de Banville se ressaisissait bien pour arracher le dernier accessit au favori Jotunn du Dôme, quant à Julia Quick et Jour de Fête ils ne parviendront pas à se départager pour la cinquième place et n’ont certainement pas envie de retrouver cette « Jalendra » sur leur route.