En cette veille des poules d’essai qui se disputeront ici-même demain sur le mile, d’autres poulains de 3 ans aux ambitions aiguisées, dont plusieurs pourraient à court terme rejoindre les épreuves classiques, s’affrontaient ce dimanche à Deauville dans le Prix d’Ecouen. Sous Les Nuages et Pierre-Charles Boudot ont longtemps essayé de passer entre les gouttes faisant longtemps illusion le long de la lice, mais Youmdor, après une sage course d’attente souhaitée par son jockey Ludovic Boisseau est venu régler tout ce beau monde en prenant un minime avantage sur The Good Man tout aussi vif en compagnie de Théo Bachelot. Le protégé d’André Fabre s’accrochait néanmoins facilement à sa troisième place devant le local Lord Wellington, stationné chez Yann Barberot et un instant pressenti dans la Poule d’Essai avant d’être supplémenté dans ce gros handicap. Enfin, le régulier By The Way s’affichait cinquième, le jeunot de Chazey-sur-Ain n’ayant du reste jamais terminé au-delà de cette place en sept tentatives depuis le début de l’année. Un Quinté que notre pronostic unique vous délivrait en six chevaux seulement.

Passant des boxes d'Hugo Merienne à ceux de Richard Chotard à la fin du meeting d'obstacle de Cagnes-sur-Mer, Jugeotte s'est formidablement adaptée à sa nouvelle location du côté de Calas. Victorieuse peu après après son arrivée dans le Sud sur l'hippodrome de Fontainebleau, excellente deuxième il y a deux semaines à Auteuil derrière Défi Majeur, l'une des juments qui "saute" chez Pascal Journiac, la néo-marseillaise s'est imposée ce samedi de bout en bout dans le Prix Trinidad, notre Quinté pour juments de 4 et 5 ans à Clairefontaine. Ne laissant à personne le soin de montrer la direction du poteau d'arrivée sur ce parcours de 3600 mètres, la partenaire de James Reveley a repris un départ après le saut de la dernière difficulté afin de définitivement démoraliser Heaven's Night qui l'accompagnait aux avant-postes depuis plus d'un tour. La pensionnaire de Mickaël Seror ne fléchissait pas pour autant, même si elle devait s'incliner une seconde fois face à la formidable conclusion de Via Maresca qui n'a cessé de regagner des rangs avec Florent Bayle dans l'épilogue. Un peu plus loin, Alna Top réglait le sprint du peloton devant Famille Formidable pour offrir aux turfistes un Quarté uniquement composé de favorites, fait plutôt rare dans ces joutes réservées aux hurdlers. La cagnotte de 500 000 € mise en jeu par le PMU parvenait toutefois à faire progresser les rapports du Quinté ordre à près de 6 000 € ce qui finalement, en ces temps difficiles, mettra du beurre dans les épinards chez les dévoreurs de papier les plus perspicaces.

Le Prix Pythia délocalisé sur l’hippodrome lavallois aurait presque pu voler la vedette au Prix Lavater (Grp. II) qui le précédait et qui a vu le retentissant succès du cheval entraîné par Pascal Castel, Guide Moi Forgan. La voie lui semble désormais ouverte pour arriver en pole position le jour du Prix du Président de la République (Grp. I), le grand rendez-vous  des trotteurs montés de 4 ans qui se déroulera dans moins d’un mois. Mais revenons à notre Quinté avec, nous le disions, une distribution de qualité pour une course B. Rythmée d’un bout à l’autre des 2875 mètres, avec d’innombrables relais où Jean-Michel Bazire et Christophe Martens tenaient tour à tour les premiers rôles, c’est peut-être le driver le plus sage, Gabriele Gelormini, qui a dicté sa loi. Toujours à proximité des leaders, Diable de Vauvert a en effet été décalé au moment opportun pour fondre à mi-ligne droite sur Dreambreaker. Ce dernier perdait même le premier accessit sur le poteau coupé dans son élan par un deuxième démon baptisé Diablo du Noyer à qui Eric Raffin, mais c’est une habitude, a donné un parcours au millimètre avant de gicler efficacement. Alcoy, quatrième, ne déméritait pas et se préservait du retour de Nancy America.   

Aux côtés de Gold From et de Fraya d’Orge, Jérémy est en plein rêve dans le Vaucluse.

Nouvel invité dans les courses du Sud-est de la France, le Breton Jérémy Cateline est sorti par la grande porte de son confinement. Victorieux d’emblée à Cavaillon avec son cheval Gold From, deux fois placé à l’Isle-sur-la-Sorgue, le jeune entraîneur revit sous le soleil vauclusien. Une aventure qui ne fait bien entendu que commencer…

Dans le Sud-est, il faudra vous habituer à voir cette nouvelle bouille dans l’enceinte des balances. Timidement connu par les turfistes méridionaux pour ses quelques incursions cagnoises alors qu’il était au service de Mickaël Cormy, il y a de ça quelques années, Jérémy Cateline, un Breton et fier de l’être, qui a entamé sa carrière dans le quart Nord-ouest de la France, a cette fois mis définitivement les voiles pour le Vaucluse. Pour gagner en qualité de vie, mais avant tout pour gagner tout court. « Là-haut, on était souvent cinquième, sixième et toujours sous la pluie. On en a eu un peu marre de cette routine. Je savais que mes chevaux étaient bons, mais rien ne souriait. On a connu une mauvaise passe, étant toujours dans les mauvais coups. Il a fallu réagir et trancher au mois de décembre. Soit on arrêtait tout, soit on partait dans le Sud pour un nouveau challenge. Avec ma compagne, nous nous sommes alors rendus au meeting de Cagnes. Et tout s’est plutôt bien déroulé. Je ne remercierai jamais assez Stéphane Guelpa et sa famille qui nous ont accueillis et parfaitement intégrés dans notre nouvel environnement », témoigne le professionnel dont l’entraînement entre dans sa quatrième saison. Les derniers résultats parlent pour lui.

"Un autre décor que celui de Niafles à côté de Craon"

A peine débarqué, voilà qu’il passait victorieusement le poteau cavaillonnais avec Gold From mettant fin à plus de deux ans de disette. « Ce n’est que la deuxième victoire pour mon entraînement, mais surtout la première pour mes couleurs. La seule remontait à août 2018 aux Sables d’Olonne avec Fraya d’Orge qui appartient à mon moniteur d’auto-école. C’était déjà une belle histoire », savoure Jérémy après ce récent succès obtenu à dix minutes de sa nouvelle installation. « On est basé à Maubec dans le Vaucluse. On dispose d’un bel établissement chez Serge Isabella. C’est un grand homme de cheval aux multiples facettes. Il a fait du centre équestre, du rodéo, de l’attelage, du dressage,… Il est très doué pour parfaire les poulains et débourre du reste parfois les pensionnaires de Romuald Mourice ou de Stéphane Cingland. Il y a ici une grosse activité, c’est varié et sympa. Je dispose en plus d’infrastructures en sable naturel, d’une piste parfaite pour muscler les chevaux, assez vallonnée, avec de jolis virages et une belle ligne droite de 700 mètres en montée. C’est idéal et un autre décor que celui de Niafles où j’étais installé à deux pas de Craon en Mayenne.  Et puis il y a le soleil, ça change tout », poursuit-il, le sourire retrouvé, l’envie d’en découdre décuplée. Car Jérémy, s’il a connu des débuts chaotiques, a tout pour réussir après avoir été formé durant sa jeunesse dans les meilleures écuries. Fort d’un apprentissage chez Didier Dauverné,  puis chez Thierry Raffegeau, avec les chevaux de Jean-Yves Rozé, il a ensuite travaillé  aux côtés de Romain Derieux, auprès des « Gite » et de Julien Le Mer quand Valentin du Gite et Tabriz du Gite sortaient du terrier, avant de lisser son oeuvre chez Thierry Duvaldestin en compagnie de quelques-uns des meilleurs chevaux de Groupe. Des pérégrinations qui se poursuivaient un an et demi chez Nicolas Dromigny pour apprendre à gérer un effectif puis chez Antonio Ripoll-Rigo à Grosbois avant son stage de metteur au point. « Je voulais prendre le meilleur des bons avant de me lancer seul. Si l’on a retenu les bonnes bases qu’on a vues et entendues pour les mettre en application, il n’y a aucune raison d’échouer » précise-t-il désormais optimiste. De son court séjour à Saint-Aygulf chez Stéphane Guelpa, Jérémy conserve quelques beaux souvenirs et surtout un excellent driver au nom bien connu dans les contrées varoises de Jean-Christophe Sorel.

Avec Jean-Christophe Sorel et Damien Laisis au sulky

Plus qu’un allié, un appui, une chance. « Dans ce métier, c’est toujours plus facile quand on a de bons chevaux. J’ai pris mon mal en patience et le temps de garder mes bons éléments, de les économiser. Maintenant, ils pointent le bout de leur nez. En gagner une à domicile, c’est top, encore mieux quand c’est PMU. C’est en plus une belle histoire car Gold From aurait dû partir à l’abattoir. C’est un sujet que j’avais débourré. Après des débuts prometteurs chez un grand entraîneur, il avait tourné au vinaigre, le cerveau n’avait pas suivi. J’ai accepté de le récupérer et aujourd’hui il me rend cette fidélité. Jean-Christophe Sorel m’a confié qu’on pouvait même courir sans rougir des lots plus relevés. Que ce soit lui ou Fraya d’Orge qui vient de conclure deuxième à L’Isle-sur-la-Sorgue pour sa rentrée, ils devraient produire une belle année. Tant que Jean-Christophe voudra les mener, il les mènera et pour un bel engagement dans le Sud-ouest, je ferai confiance à Damien Laisis. Jean-Christophe connaît parfaitement les pistes d’ici et puis il a une bonne main. Tout ce qu’on lui demande est respecté et bien fait. Même quand les plans ne peuvent être suivis à la lettre, en fonction du déroulement de course, il avise et ça se passe généralement bien ». Avec ses huit chevaux – il n’en souhaite pas plus de dix – dont Fraya d’Orge qui tire l’effectif vers le haut, « elle a maintenu l’écurie à flots quand le bateau tanguait », son frère Harlem d’Orge « plutôt sympathique et à suivre », le petit Gold From « qui arrive à maturité », la jeune Holwenn d’Hermine « que je garde pour cet été », Fakira Anges Noirs « avec qui il manque quelques petits euros à capitaliser avant le 1^er juillet » et Haribo de Blessin « que j’estime » ainsi que Germinal Decloture « ces deux derniers passeront aux qualifs du 3 juin », Jérémy possède pour célébrer ses 30 ans en novembre quelques ressources. « C’est paraît-il l’âge où il faut y aller. Alors, le 7 juin si on n’est pas éliminés avec « Fraya » à Salon de Provence, le 10 à Borély avec « Harlem » et le 11 à Lyon avec « Gold » on ira uniquement pour être dans les cinq premiers. Je n’ai désormais que cette idée en tête ».  

Fabrice Rougier 

 

Cinquième il y a deux ans du Critérium International (Grp. I) à Chantilly, le jeune Wertheimer Ecolo s’est montré cet après-midi encore, à 4 ans, un peu « vert » pour dominer Alba Power dans le Prix du Pont au Change, un handicap relevé disputé sur le gazon de Clairefontaine. Même si le protégé de Maxime Guyon a fourni une belle prestation sur ce parcours de 1400 mètres, il n’a pour ainsi dire jamais caressé l’espoir d’inverser le résultat avec son aîné l’Anglais Alba Power appartenant à madame Fiona Jean Carmichael et entraîné par notre consultant Fabrice Chappet qui n’avait pas masqué sa confiance dans nos colonnes.  Car, c’est de coutume, le fils de Fast Company se montre généralement intraitable quand il fait parler sa fraîcheur. Vainqueur en 2018 et 2019 à Chantilly, alors qu’il revenait par deux fois après presque six mois d’absence, le partenaire de Stéphane Pasquier a réédité sans rien attendre de ses rivaux, de toute une classe, pour écrire la plus belle ligne à son palmarès. Ecolo, donc, bien qu’époustouflant dans les cent derniers mètres, concluait deuxième devant le pensionnaire d’André Fabre, Midnight Shine, et les deux outsiders Mrs Worthington et Rimini respectivement montés par Théo Bachelot et Stéphane Breux.    

Aussi vite partis qu’arrivés sur le kilomètre vichyssois, seize pur-sang expérimentés s’affrontaient mercredi dans le Prix d’Orry. Un handicap touffu de la sortie des boîtes au poteau où Nadeem Alward a fait un instant illusion côté corde, mais les dés étaient encore loin d’être jetés. Au prix d’un imparble effort, Air de Valse faisait la tourne la tête de l’opposition dans les cent derniers mètres pour rappeler que dans ce sport de vitesse il est difficile de trouver plus efficace. Cette jument de classe entraînée par l’aussi sympathique que stratège Corine Barbe enlevait ainsi son deuxième Quinté en deux participations dans les gros événements après celui obtenu à l’automne sur la ligne droite mansonnienne et s’enorgueillit de surcroît d’une cinquième victoire en treize apparitions publiques. Pour cet essai sur mille mètres, les sceptiques avant le départ devront revoir leur copie. C’était en tout cas la dernière minute de votre Quotidien Le Veinard qui vous indiquait le Quarté en seulement cinq chevaux. Derrière cette « valseuse », le combat était indécis jusqu’au gong, Tudo Bem, le protégé de Mathieu Boutin s’accaparant le premier accessit devant Pradaro et Kilfrush Memories dans la même foulée jusqu’à officialiser un dead-heat. Loin d’être désespéré au regard de sa cote, surtout avec Franck Blondel comme passager, Hopeless raflait l’ultime fauteuil de notre Quinté.

Victorieux il y a un an à ParisLongchamp, y compris sur la distance classique de 2400 mètres, Dalvini a retrouvé la voie du succès ce mardi sur l’hippodrome de Dieppe qu’il découvrait dans des conditions quasi semblables. Quand la doublette Christophe Soumillon/Alain de Royer-Dupré part favorite à 3/1, ce n’est jamais très bon signe pour l’opposition. Monté à proximité des premiers, le cheval appartenant à Antoine Fontaine a sèchement accéléré à quelque deux cents mètres du but pour décontenancer d’abord le leader de la course Breathe of Fire puis se mettre hors de portée de Goderville toutefois bonne deuxième devant l’étonnant Linardo qui, par manque de compétition, pouvait apparaitre au papier comme la plus modeste des quatre possibilités proposées par le mentor Stéphan Cerulis. La quatrième place était quant à elle âprement disputée, mais la photo finissait par accorder un minime avantage à Replenish aux dépens de Alacovia. A mi-programme, Christophe Soumillon avait déjà frappé par deux fois, remettant dans l'épreuve précédente le couvert avec Golden Wood pour Nicolas Caullery dans une Classe 3 taillée il est vrai sur mesure.

Après Top Max et High Dream, Souveraine Elusive aura à son tour été l'artisane du troisième Quinté de Pierre-Charles Boudot en moins de six jours. Pénalisée de huit livres suite à sa victoire dans le terrain très profond du Val d’Or à la mi-mars, la jument de Jacques Seror entraînée par Yann Barberot a ri au nez du handicapeur à deux cents mètres du disque alors qu’il ne lui restait plus que l’animatrice Bellariva à occulter. Cette dernière, pourtant très plébiscitée, ne s’en remettra jamais perdant le bénéfice de ses efforts dans le dernier hectomètre ainsi que sa place dans la bonne combinaison. Glysandrine aura été la seule candidate à mettre en doute la supériorité de la gagnante, même si Créative, la locale dépendant de l’entraînement très en forme de Jean-Pierre Gauvin, échouait finalement de peu au terme d’un effort final remarqué. Virka, quatrième, et Royalist suivaient pour afficher le rouge sur un Quinté lyonnais de seulement douze partants après les forfaits de Savoir Aimer et de Rostylla. Un handicap réservé aux 4 ans bien trop maigre pour que les turfistes retrouvent un réel appétit.