Testa... de Buch Pour ainsi dire co-favorite, avec Pevensey Bay dans le Quinté dominical, Testa qui n’avait été battue que par Les Vertus dernièrement à ParisLongchamp n’a pas laissé passer une seconde fois sa chance. Bloquée derrière un mur d’adversaires jusqu’à deux cents bons mètres du poteau la dernière fois, la jument entraînée par Stéphane Wattel a préféré prendre son destin en main en s’emparant très tôt des commandes sans que personne ne parvienne à la déloger. Un changement de stratégie payant pour Théo Bachelot qui a néanmoins dû lutter pour contenir le finish acéré de Rizzichop toujours aperçu à proximité des animateurs. Une position qu’il valait mieux occuper puisqu’aucun des attentistes ne se rapprochera efficacement. Featuring et Malayan Tiger, que la photo a dû départager pour la troisième place, en sont les principaux témoins, eux qui figuraient déjà dans le sillage du futur lauréat au quart du parcours. Une arrivée composée d’outsiders en banlieue girondine sauf pour votre Quotidien Le Veinard qui vous indiquait Rizzichop en tuyau et Featuring en dernière minute. Deux outsiders à 20/1 qui conduisaient notre prono unique à vous livrer le tiercé en seulement quatre chevaux pour un rapport de 728,50 €. Etre Veinard n’appartient plus au hasard !
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Deux drôles de Jets planent au dessus de Washington 1’09’’8 en étant simplement déferré des postérieurs, Drôle de Jet a encore fait étalage de toute sa classe ce samedi dans le Prix de Washington (Grp. II) disputé sur le mile d’Enghien. Déjà impérial tout récemment à La Capelle en dominant de la tête et des épaules Billie de Montfort, qu’il retrouvait, et Bold Eagle, le protégé de Pierre Vercruysse a contré dès le départ sa dauphine des Hauts de France, puis a rejoint le poteau en roue libre sans que son driver n’ait réellement eu besoin de le solliciter. Inoxydable à 9 ans, ne refusant jamais un contrat, la petite championne de Sébastien Guarato, toujours dans son dos, abdiquait néanmoins dans les cent cinquante derniers mètres, doublement frappée par les conclusions de Violetto Jet, soutenant bien son effort après avoir avalé le dernier virage en troisième épaisseur, et de Ce Bello Romain qui n’en finit pas de surprendre son mentor Sylvain-Gérard Dupont, y compris sur une distance dont il n’est pas coutumier. Lauréat dans le Prix de la Chaussée d’Antin (Grp. III) et du Prix de Bruxelles (Grp. III) sur cette piste, il y a un an presque jour pour jour, le fils de Coktail Jet, également triomphateur dans l’UET en Suède à l’âge de 4 ans, n’a sûrement pas fini, vu le style, d’étoffer son palmarès. Sa saison de monte terminée, cette victoire pourrait à son tour faire des petits en attendant de rééditer l'an prochain comme l'avait concrétisé son père dans cette épreuve en 1995 et 1996.
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Cyrus d'Alci, Gelormini par là Il y a trois ans, la même équipe était déjà montée sur le podium cabourgeais du Quinté. Bénedicte Deramecourt à la tête du cheval, Christian Douillet à la baguette et Gabi Gelormini à la cravache sont en effet des habitués des lieux. Une sorte de pélerinage pour récompenser le petit de Rolling d'Héripré qui n'y vient pas forcément pour goûter aux joies de la station balnéaire, mais au sable de la piste du Calvados et à cette fameuse corde à droite qu'il affectionne. Il suffit presque de lui murmurer à l'oreille, avant qu'il ne monte dans le van, que Gabriele Gelormini sera son partenaire pour qu'il s'élance psychologiquement avec cinquante mètres d'avance. Pour leur quatrième participation commune, le driver et ce sympathique hongre de 8 ans ont en effet encore tout raflé à l'occasion du Prix Henri-Ballière, le Quinté, et restent invaincus. De quoi promettre la fièvre du vendredi soir dans cette petite écurie de la Somme. Sur un anneau où les représentants des 25 mètres sont généralement obligés de se retrousser les manches, Elfe Atout et Yoann Lebourgeois n'ont alors pas amusé le terrain comme pour déchirer leur billet retour. Véloce, mais tout aussi tenace, le pensionnaire d'Adrien Pereira réussissait à essouffler ses poursuivants sauf Cyrus d'Alci qui a constamment roulé en première classe sur son fauteuil arrière. Dans l'ultime tournant, Duang Taa a tenté de réagir, accompagné comme son ombre par le favori Expert de la Cote, mais l'un et l'autre devront se satisfaire des troisième et ciquième places, Dame de la Coudre s'intercalant entre eux dans les derniers mètres.
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Dominique Boeuf : Mon job a toujours été de faire kiffer les turfistes Dominique Bœuf livre en expert ses analyses pour la chaîne Equidia. Jockey vedette dans les années 90 et au début du siècle, avec quatre cravaches d’or posées sur l’étagère, Dominique Bœuf a quitté les pelotons il y a déjà presque dix ans. Une déchirure pour des générations de turfistes qu’il a constamment choyés. Aujourd’hui, le pilote qui a remporté de nombreux trophées pour Elie Lellouche et l’écurie Wildenstein crève l’écran sur la chaîne Equidia tout en limitant ses montes au concours hippique.
« On a vécu tellement de choses ensemble que je ne retiens que de bons souvenirs. Il a toujours été un garçon formidable. J’ai eu cette chance de participer à mon petit niveau à ses premières montes, mais sa carrière il ne la doit de toute façon à personne. Il se l’est forgée seul. Il a toujours été motivé à mort. C’est un jusqu’au-boutiste. Il ne renonce jamais dans tout ce qu’il fait ». Rolland Halfon, un observateur avisé du monde hippique plus connu que le loup blanc sur les champs de courses, a de l’amitié plein la bouche quand il évoque Dominique Bœuf. S’il ne veut surtout pas se substituer à Pierre Biancone ou à Jean-Paul Gallorini, deux maîtres d’œuvre, des géants, qui ont fait éclore l’un des meilleurs jockeys de tous les temps (33 Groupe I et 4 cravaches d’or), il avait néanmoins permis à l’apprenti de moins de 18 ans qu’il était d’être associé à Beauté Divine ou à Fast Love et de le rapprocher d’Elie Lellouche pour monter dans le Grand Prix des Apprentis à Longchamp. La suite, chaque turfiste s’en rappelle, tout comme des nombreux succès de Groupe de Dominique Bœuf pour la plupart glanés sous la casaque de l’écurie Wildenstein.
La vie en bleu « Avec Elie Lellouche on a passé de supers moments. Quand j’ai commencé à mettre mes fesses sur une selle de course c’était la grande période de Allez France avec Yves Saint-Martin. Alors, quand tu as la chance de revêtir une casaque aussi prestigieuse, de côtoyer ces gens-là, de bénéficier d’excellents chevaux comme j’ai eu la chance d’en monter, tu vois la vie en bleu ». Dix-sept ans plus tard, Dominique se souvient encore de ses pérégrinations à Hong-Kong où il avait cloué le bec au monde entier. « Nous participions à la Hong-Kong Vase avec Vallée Enchantée. La jument faisait un mètre dix les bras levés, elle était épaisse comme une crevette et quand on a débarqué là-bas, on a vite remarqué que tout le monde se foutait un peu de notre gueule. Il y avait les Australiens bodybuildés, les Anglais qui faisaient deux mètres de plus qu’elle. Mais à mi-ligne droite, la crevette les a traversés » en sourit-il encore. Une fierté pour sa partenaire plus que pour lui. Pour Dominique, qu’importe l’exploit, l’équidé en demeure la pierre angulaire. « Ça m’a toujours davantage traumatisé de casser un cheval à l’entraînement ou en course que de perdre un Arc », poursuit-il. Un peu plus loin des hippodromes aujourd’hui à 52 ans, le top jockey qui a régné sur deux siècles reste toutefois sur le devant de la « selle ». « Galoper le matin, je n’en ai plus les capacités. Je monte par contre souvent en concours hippique dans la catégorie amateur élite. J’ai retrouvé plein de copains d’enfance du poney-club. C’est vachement sympa. J’ai également regoûté aux prémices de ma carrière, même si à 4 ou 5 ans tu ne sais pas que tu vas devenir cravache d’or. Réintégrer une discipline où je ne suis pas un génie m’a fait remonter des souvenirs plein la tête et m’a rappelé pourquoi j’aime autant les chevaux ». Un dur au cœur tendre. Un ami sur lequel on peut compter. L’homme paraît vrai, fidèle, attentionné envers qui l‘aborde. A deux ou quatre jambes. « On m’a beaucoup donné et je me suis battu pour le rendre. C’est un peu ma marque de fabrique. Dans ma carrière de jockey j’ai toujours eu beaucoup de contacts. J’ai construit mon métier à travers l’amitié d’ailleurs plus qu’à travers la performance ». Au sein de sa corporation au même titre qu’avec le turfiste lambda croisé en bord de piste. Ce qui lui a valu de devenir naturellement le chouchou des parieurs. "Aujourd'hui les jockeys sont des extraterrestres" A son interruption de carrière, Equidia réalisait alors un gros coup en l’enrôlant. Dominique continuait alors de crever l’écran, distillant de la science au coeur du spectacle. « J’adore raconter mon métier, j’adore parler des chevaux. Quand on m’a proposé de bosser à Equidia, j’ai sauté dessus les pieds joints. J’apprécie le partage et sans m’envoyer des fleurs, j’ai eu une vraie relation, sincère, avec les joueurs. Mon job a toujours été de faire kiffer les turfistes ». Entendre la voix de Dominique Bœuf permet de le conserver dans nos pelotons. Même s’il confesse que la profession a bien changé depuis une quinzaine d’années. « Le niveau des jockeys actuels est nettement supérieur à celui que j’ai connu. Ma génération était déjà supérieure à celle d’avant. Aujourd’hui, les mecs sont des extraterrestres. Ils sont beaucoup plus sportifs que nous ne l’étions. On faisait un peu de cardio en début de saison, mais on comptait surtout sur l’entraînement du matin pour nous maintenir en forme. Maintenant, ça ne suffit plus. Il faut voir les efforts consentis par des jockeys comme Boudot, Guyon, Barzalona, Soumillon ou Demuro pour rester au top. Ce sont des machines de guerre. On est même parvenu à rattraper le retard que nous avions sur les Anglais pour y compris les dépasser ». Les Jarnet, Asmussen, Peslier, Mossé et bien d’autres auront à l’instar de Dominique Bœuf posé des fondations solides à une corporation qu’on ne peut plus seulement résumer à de simples cavaliers, mais à des sportifs à part entière. Au Veinard, nous accorderons donc volontiers la médaille de la sagesse et des sports à Dominique pour services rendus à l‘art hippique. Fabrice Rougier
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Le double Axelle de Plantove Dans la foulée de Pauline Dominois et de Coralie Pacaut, Axelle Nicco s’est offert cet après-midi à ParisLongchamp la troisième édition du Grand Prix des femmes-jockeys avec Plantlove. Oui, oui, cette jument entraînée par Stéphanie Nigge qui n’était autre que la tenante du titre. Sans son terrain lourd de prédilection cette fois, chapeau bas ! Appréciant galoper parmi les chevaux de tête, la propriété de l’écurie Louis d’Aur a été positionnée dans le dos des leaders par sa jockey, puis a fondu mètre après mètre sur la courageuse Kaiserperle qui avait tout tenté avec Léa Bails pour construire son succès de bout en bout. Comme elles, les locataires du Quinté avaient toutes ou presque opté pour la marche en avant, Astrologia ayant conclu fort en pleine piste pour reléguer Rousse et La Poutanesca, déjà cinquième de cet événement au mois d’octobre, aux portes des accessits. Les favorites Special Appeal et Lady Sidney ne devaient quant à elles leur absence à l’arrivée qu’en raison de mauvais numéros dans les boites. Alors que les licences de femmes jockeys demeurent en perpétuelle augmentation, que les écoles Afasec ont été prises ces dernières années d’assaut par la gent féminine, ce type d’événement pourrait ou même devrait, sans pour autant pratiquer la "chasse à l’homme", être reconduit plusieurs fois par an. Pas vrai les filles ?
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Dream de Lasserie sans forcer son talent Après avoir ardemment combattu à Cagnes-sur-Mer, Laval et Vincennes au printemps, perdant à chaque fois avec les honneurs ses batailles face à quelques sacrés loulous de l’envergure de Calle Crown, Dorgos de Guez ou Dostoïevski, Dream de Lasserie découvrait ce soir dans le Quinté sur l’hippodrome d’Enghien – le Prix du Médoc - des conditions de courses optimales en dominant du plafond des gains ou presque quelques adversaires moins huppés et plus âgés. Comme du côté des candidatures européennes, on ne voyait poindre aucun danger, Romain Derieux avait les cartes en main pour faire tapis. Généralement, le géant de Solvalla ne déçoit pas en pareilles circonstances. Le pensionnaire de l’écurie Daidou non plus. Il leur a suffi d’un parcours de « Rêve », malgré le recul de 25 mètres, avec un Crescendis en éclaireur pour ne fournir qu’un bref effort dans les cent derniers mètres et gagner dans un canter même si le partenaire de Jean-François Senet, le premier assaillant, n’a jamais jeté l’éponge. Cash du Rib, désormais mieux sans porter l’homme, livrait encore une copie correcte après avoir dû progresser le nez au vent en troisième épaisseur dans le tournant final. Courageux dans la longue ligne droite, il imposait d’un rien la quatrième place à Staro Ivy League alors que Dzarof de Guez profitait timidement de ce bel engagement en tête. Be One des Thirons, revenant de très loin, restera bien mieux qu’un simple sixième et sera à suivre de près dès son prochain engagement après deux somptueuses courses de rentrée.
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Wing Power et ses supers pouvoirs Ses dernières fins de courses à Salon-de-Provence et ParisLongchamp sortaient déjà de l’ordinaire, mais aujourd’hui Wing Power a conclu ses deux cents derniers mètres, en longeant le rail, de façon encore bien plus spectaculaire. Acquis à réclamer il y a moins d’un an, le protégé de Frédéric Rossi appartenant à l’écurie LH enlève son deuxième handicap consécutif et l’allongement de la distance aura levé tout doute sur son aptitude au parcours classique. Son jockey Maxime Guyon ne nous contredira pas. Non sans faire un petit mouvement dans l’épilogue – qui nécessitait l’ouverture d’une enquête – Liberté Absolue a longtemps cru régner sur ce petit monde, après avoir sèchement assommé sur une accélération Moko, mais l’attaque de l’espoir marseillais à son intérieur était imparable. The Room et Episodia ont longtemps lutté pour la troisième place reléguant Paper Bird en fin de combinaison. Un favori en compagnie de quatre outsiders. Rien de bien surprenant dans des handicaps pour les 3 ans où les vaincus n’ont certainement pas encore dit leur dernier mot. Quoi qu’on en dise, après le succès de Port Deauville et de Franck Forési en ouverture de la Grande Semaine du Galop, les deux quintés vichyssois auront pris la direction de Calas.
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Un rêve éveillé complètement fou Difficile exercice de se mettre dans la tête du parieur qui, lundi après-midi aux Sables d’Olonne, avait pris en base sur tous ses tickets Rêve Fou dans le réclamer de la septième course. Sûrement un grand écart entre la joie et la tristesse, entre l’extase et la mélancolie, peut-être même du paradis à un enfer dont les commissaires ont ouvert en grand les portes. Pour cent petits grammes, Kenegan Deniel s’est en effet vu « retoqué » à l’épreuve de la pesée. Le travail ne paie pas toujours puisque cet infortuné jockey venait de seller juste avant la course sous plus de 30° les quatre partants de l’écurie de Mickaël Seror. L'effort de trop. Son distancement de la première place ne tardait pas. Stupeur ! Comment un parieur, qu’il nous faut en ces temps de crise chérir, peut-il encore être la victime d’une telle décision ? Que l’entourage du lauréat soit pénalisé pour un manquement au règlement passerait encore (du reste Kenegan Deniel a écopé de quinze jours d’interdiction de monter), mais que deviendra le parieur après avoir connu la cave et le toit dans cet ascenseur émotionnel ? Des Assises du galop, comme celles organisées au Trot, permettraient peut-être de remettre certaines choses à « plat » pour satisfaire le plus grand nombre. Ne doit-on pas avancer ensemble ?
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