Martial Gauvin sur le « Péron » de Vincennes Le Prix Adelinda, une course C, jouait les têtes d’affiche de la nocturne qui s’est tenue ce vendredi sur l’hippodrome de Paris-Vincennes. Promu au titre de Quinté, il hébergeait quinze juments d’âge bien connues par les amoureux des lieux dont Evita Péron dont l’engagement attirait moins l’attention que ses plus récentes performances à Paris. En effet, début janvier, en plein meeting d’hiver, elle décrochait les étoiles sur la Grande Piste gagnant son Quinté à la manière des fort(e)s. Cependant, la protégée de Martial Gauvin apprécie beaucoup moins la petite piste et ses virages, elle qui n’est pas connue pour ses qualités de vireuse. Avec Matthieu Abrivard au sulky, qui lui est familier, la candidate du Centre-est s’est accommodée aux aléas et, tout en voyant ressurgir ses vieux démons dans le tournant final, s’est relancée dans la ligne droite pour ne faire qu’une bouchée de Energie d’Echal à qui Eric Raffin avait pourtant donné le parcours sur mesure après un départ volant. Eire d’Helios, troisième, se comportait honorablement pour contenir la conclusion d’Alexandre Abrivard avec la favorite Dolina des Plaines, uniquement devancée par ses cadettes. Un Quinté sans montée, mais avec une grosse cote, Diane du Levant s’octroyant le cinquième strapontin à près de 60/1. Pour la triplette Gauvin-Abrivard-Evita, l'équation est simple : deux Quintés courus pour deux succès. Jamais deux sans trois...
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Fortunes Melody poursuit son Défilé Elles n’étaient plus que six pouliches à prendre le départ ce vendredi du Prix Pelat (listed-race) à Auteuil après le forfait de Lola Oak. Un petit lot pour des concurrentes pétries de qualité qui prétendaient succéder à de grandes dames comme Whetstone ou L’Autonomie, respectivement victorieuses de cette épreuve en 2017 et 2018. C’est dire si cette voie est sacrée avec en ligne de mire les fameux Prix Bournoisienne (Grp. III) voire mieux encore le « Cambacèrès » (Grp. I), autrement dit la Grande course de haies des 3 ans. Hôtesse du Chênet, entraînée par Marcel Rolland, trouvait une belle occasion d’inverser le score face à Fortunes Melody, la pouliche stationnée chez David Cottin qui l’avait dominée dans le Prix du Défilé le 13 juillet dernier. Pour arbitrer ce face à face, les turfistes avaient unanimement choisi la débutante et très bien née Haie d’Honneur, élevée au Haras de Saint-Voir et affûtée par Gabriel Leenders. Mais son manque d’expérience et un brin de malchance, alors qu’elle était contrariée dans la ligne d’en face quand Haiku Enki chutait, devait condamner la fille de Fame and Glory a jouer les observatrices. Car treize longueurs devant, Hôtesse du Chenet et Fortunes Melody assuraient encore le spectacle, Nicolas Gauffenic prenant après le saut de la dernière haie un court avantage avant que l’associé d’Anthony Renard vienne pour la seconde fois lui voler le butin. La « Fortunes » sourirait donc aux audacieux et surtout à son jockey, joker de luxe de Kevin Nabet suspendu, qui remporte en ce jour un premier titre à ce niveau. L’Autonomie a depuis remporté huit courses de Groupe dont le fameux Renaud du Vivier. On souhaite autant de belles émotions à l’entourage de cette jolie lauréate.
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Pour Mikaël Mescam seule la victoire est virale Damien, un jockey convalescent, et Mikaël, entraîneur en vogue, deux frères pour poursuivre l’œuvre de Didier Mescam. A la tête de vingt succès depuis le début de l’année, pour un effectif d’une petite vingtaine de chevaux, l’entraîneur Mikaël Mescam réalise sa meilleure saison. Révélée par des éléments comme Bergerac et Saint Poursain sur les obstacles et Hurricane Dream en plat, l’écurie sarthoise cache bien d’autres trésors que l’automne est en passe de dévoiler.
« On se donne beaucoup de peine. J’ai une équipe très solidaire et dévouée et, surtout, rien ne se fait chez nous par hasard. On sort entre trois et quatre lots par matinée. Chaque pensionnaire a un programme d’entraînement bien spécifique, on passe beaucoup de temps sur la piste. Nous avons de plus la chance de posséder des installations extraordinaires dans la Sarthe. Dès que j’ai visité ce site, j’ai tout de suite ressenti le besoin de m’y installer. Je n’en ai du reste pas visité d’autres. C’est un outil complet avec une boucle qui finit en montant et une grande piste qui possède une longue ligne droite de 1000 mètres. On peut ainsi varier nos méthodes de travail ». Mikaël Mescam tombe le masque. Tout pile trois ans après son installation, le jeune mentor n’a de viral que le succès. Rien que pour l’exercice 2020, vingt victoires ont déjà été comptabilisées, dont trois Quintés et une première listed-race en plat alors que l’écurie n’a de cesse de survoler les obstacles. La polyvalence de l’effectif ne l’égratigne pas. Bien au contraire. Mikaël surfe sur toutes les vagues. « Que chaque cheval gagne sa ou ses courses par an est un objectif. On essaie de viser au plus juste. On court uniquement à bon escient avec cette alchimie que l’on juge primordiale de trouver la course idéale quand le cheval arrive au sommet de sa condition. Il est vrai qu’on a enchaîné les succès cet été, mais c’est avant toute chose la récompense pour tous ceux qui m’accompagnent au quotidien », reprend celui qui cohabite au centre d’entraînement de Savigné Levêque avec Paul de Chevigny. Selon les désirs de Bergerac Pour autant, Mikaël n’a pas la folie des grandeurs. Avec une petite vingtaine d’éléments sous sa férule, il a atteint sa barre de perfection. Faire grandir l’écurie ne signifierait pas forcément de la propulser plus haut alors que « Mescam Racing » tutoie déjà le top 10 des entraîneurs d’obstacle. « On est au max, glisse-t-il le sourire aux lèvres. Il est important de limiter l’effectif pour rester attentif, vigilant et faire du bon boulot ». Le travail bien fait ! Qui mieux que Bergerac, premier élément à avoir écrit son nom en black type à l’écurie, peut en parler ? Sa rentrée pourrait du reste sonner fin septembre. Tout du moins s’il en donne l’ordre à son metteur à point. « Rien n’est réellement encore programmé pour celui qui est un peu notre cheval de cœur. C’est le premier à nous avoir propulsés au haut niveau. C’est un cheval inconstant, avec ses périodes de forme et ses creux. S’il est actuellement en pleine préparation, il est difficile de viser une course particulière. C’est lui qui nous guidera. Aujourd’hui, avec sa valeur handicap et ses gains, il est obligé de se présenter au sommet de son art. Mais je le sens sur la montante ». En plat, Hurricane Dream demeure l’autre attraction dans la cour sarthoise. Titulaire de quatre succès en cinq apparitions en piste, il progresse marche par marche dans la hiérarchie et se présentera dimanche dans le Prix Prince d’Orange (Grp. III) après avoir fait sien cet été à Deauville le Prix Nureyev (Listed). « Ça semble jouable, assure Mikaël. Le cheval est encore mieux qu’au mois d’août où l’état de la piste l’avait vraiment aidé. Il lui faut impérativement un terrain souple pour exprimer tout son potentiel, mais je le retrouve pleinement le matin » résume-t’il à propos de ce lieutenant engagé dans le prochain Prix de l’Arc de Triomphe. « L’Arc, peut-être. Le Prix Dollar est aussi une alternative, mais j’ai surtout des idées de voyages avec lui, même si le contexte sanitaire nous freine. Nous sommes suspendus à la levée de certaines quarantaines. Nous irons donc étape par étape ». Les 3 ans poussent au portillon Dans l’ombre de ces deux vainqueurs au niveau semi-classique, Laskalin se prépare déjà pour son hiver palois, Saint Poursain pourrait répéter sa récente victoire de Quinté dans un terrain très profond, alors que Transtlantic s’affirme comme un sujet d’avenir. « Nous peaufinons sa préparation depuis un an. Maintenant, c’est direction Auteuil. Il affiche de très bonnes dispositions sur les haies. Il a un modèle qui sort de l’ordinaire et surtout d’indéniables facilités. Monsieur Dubois m’a fait confiance depuis le début. C’est agréable de travailler pour d’aussi grands professionnels qui vous laissent une totale liberté ». La team Mescam œuvre également au renouvellement de ses troupes. Si Violon de Brejoux va désormais à 11 ans profiter de sa retraite après avoir capitalisé plus de 400 000 € de gains, les 3 ans assurent vouloir prendre le relais, certes avec un léger retard. « L’indisponibilité de mon frère Damien nous a mis un coup au moral même si les résultats ne s’en sont pas ressentis. Nos 3 ans étaient prêts au printemps, mais le confinement est passé par là. Mon frère les a gentiment remis en route avant d’être écarté sur blessure. J’ai hâte qu’il reprenne la direction des pelotons et participe à notre réussite. Une bonne dynamique, c’est vertueux. Tout s’enchaîne bien. Le matin on est en confiance. Quand les chevaux travaillent ensemble on possède des bases, des lignes, tout est rendu plus facile. Désormais, gagner un petit Groupe cet automne, courir à l’étranger ne me déplairait pas. Les chevaux disposent d’une feuille de route qui le permet. Alors pourquoi pas ? ». Quand la forme est là… Mikäel n’est jamais loin. Fabrice Rougier |
Nemean Lion rugit enfin dans le Prix du Lac Deuxième le 19 août en terrain lourd à Clairefontaine de Transatlantic, un Dubois à propos duquel son mentor Mikaël Mescam ne tarit pas d'éloges, Nemean Lion n'a cette fois-ci dans le Pix du Lac, notre Quinté en semi-nocturne sur l'hippodrome de ParisLongchamp, trouvé aucun adversaire pour lui barrer le chemin du poteau. Pour sa septième sortie, ce poulain arborant les couleurs classiques de l'écurie Godolphin, entraîné par André Fabre, est donc comme l'on pouvait s'y attendre sorti des listes de maiden où il n'avait semble t'il pas vraiment sa place. Constamment à portée de fusil de Wengernalp, l'associé de Mickaël Barzalona a lancé le sprint à quatre cents mètres du disque pour ensuite gérer la situation en bon produit de Golden Horn qui ne devrait avoir aucun mal à répéter en mûrissant. Battu mais pas abattu, le protégé de Waldemar Hickst a longtemps fait illusion pour l'accessit d"honneur avant d'être délogé une seconde fois par Silver Cristal qui semble taillée pour la distance classique. Pour trouver un outsider, il fallait attendre le passage du quatrième, en la "personne" de Akyo qui réintégrait les handicaps avec six livres de moins sur le dos après un long séjour dans les réclamers. Supplémenté et nanti d'une place rêvée dans les boîtes, Royal Ghost, un ancien Wertheimer désormais entraîné par Adrien Fouassier, concluait quant à lui cinquième avec l'appui de Christophe Soumillon laissant Blue Swan, pas vraiment décidé à rejoindre ses adversaires derrière les boîtes, Reventador, logiquement pénalisé suite à sa victoire deauvillaise, et la favorite Manne au bord du "Lac", pour ne pas dire aux portes du Quinté.
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Un premier Groupe pour Elie de Beaufour L’équipe de Châtelaillon-La Rochelle n’était pas peu fière d’accueillir pour la première fois depuis l’encore jeune création de son hippodrome une étape du Grand National du Trot. La neuvième sur le papier, la sixième sur la piste en raison du contexte sanitaire. Et du spectacle il y eut avant même le coup d’envoi, le starter étant contraint de reprendre à trois reprises un départ qui aurait pu être fatal à Elie de Beaufour qui s’accrochait avec Cristal du Perche lors du deuxième essai. Projeté à terre, Eric Raffin conservait néanmoins le contrôle de son partenaire. Ouf ! Le pire était évité pour les turfistes qui avaient fait du fils de Royal Dream leur bouillant favori. L’association Raffin-Bazire sécurise. Et le début de carrière de Elie de Beaufour tout autant, lui qui présentait avant ce grand rendez-vous un bilan de seize succès en vingt-et-une productions. De quoi jouer sur du velours. Si Diable de Vauvert, qui devait lui rendre 25 mètres, n’était pas n’importe quel adversaire, la piste leur a tout de même donné raison. Le duel envisagé aura cependant fait naître quelques frissons dès le tournant final quand Gabi Gelormini se positionnait à hauteur de l’animateur. A cent mètres du poteau, le « Diable » de Bertrand Le Beller tentait encore un baroud d’honneur pour se faire respecter auprès du champion de « JMB » qui, sans réellement s’affoler, se moquait bien de son injonction. Derrière ce ticket choc, Dayan Winner, ayant constamment sucé les roues du futur lauréat, achevait son parcours à la troisième place précédant les outsiders Baccarat de Niro et Belle du Marin à 110/1. Avec six disqualifiés, dont plus de la moitié dans un premier tournant mouvementé, la porte charentaise était - il est vrai – ouverte à plusieurs surprises.
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L’Eclair (de classe) du Maffray Alors qu’Auteuil intronisait à son tour ce mardi sa saison automnale, les hurdlers se sont longuement fait désirer, les opérations ayant été retardées de dix petites minutes par deux faux départs et l’appel en renfort du maréchal-ferrant. Le top-weight Celtior, lui, était pressé d’en découdre, prenant rapidement le contrôle de la course en compagnie notamment de Epi Sacré et de Beauté Promise. Le favori Saint Anjou rôdait à proximité alors que l’extrême outsider Sterne chavirait en tête au dernier passage dans la ligne opposée. Détendu depuis le début à l’arrière garde et pointé encore dernier, Eclair de Maffray observait ce petit manège de loin. Toujours anonyme dans le tournant final, le partenaire de Ludovic Philipperon progressait à bâbord entre les deux derniers obstacles, que sautaient conjointement avant leurs adversaires les deux pensionnaires de Laurent Viel Saint Anjou et Celtior, puis créait la différence sur une simple accélération, dans un éclair de classe, afin de signer son premier Quinté pour l’entraînement de Patrice Lenogue. Les derniers seront les premiers a-t-on coutume de dire. Le fils de Honolulu a vérifié l’expression sans la moindre contestation, même si Foudre Delta et Saint Anjou, classés dans cet ordre pour les accessits, finissaient fort à l’opposé, côté tribunes. Fighter du Seuil et Epi Sacré, qui n’avaient jamais quitté le premier tiers du peloton, fournissaient l’arrivée d’un Prix Jean-Bart au cours duquel le lauréat du jour s’était déjà distingué en 2019 avec une quatrième place. Sur la Butte Martemart, le monde de l’obstacle n’a pas fini de nous faire vibrer, avec un week-end se profilant les 17 et 18 octobre à couper le souffle. Sauf peut-être celui d’Eclair du Maffray.
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Shielding sort sa valeur de quarantaine Aperçu sur la montante à Vichy lors de sa troisième place dans une course à conditions avec Sylvain Ruis au milieu du mois d’août, Shielding a répété ce lundi lors de la réouverture des hippodromes parisiens en enlevant à Saint-Cloud le Prix de l’Ile-de-France, le deuxième Quinté de sa carrière. Déjà victorieux sur le mile clodoaldien il y a à peine deux ans, l’élève de Stéphane Labate a bénéficié d’une ouverture providentielle côté corde pour s’infiltrer à l’intérieur de Esperitum et s’envoler, en 40 de valeur, vers un net succès facilité par l’inspiration de l’incontournable Maxime Guyon. Courageux, Esperitum reculait néanmoins à la cinquième place dépassé coup sur coup par Darshano, mais surtout par Asterios qui lui arrachait l’accessit d’honneur sur le fil tout en réaffirmant qu’il valait toujours quelques livres de plus sur sa fraîcheur et notamment au Val d’Or où le pensionnaire de Mikel Delzangles semble avoir pris ses marques. Enfin, Meri Senshi, quatrième de cette première épreuve de handicap, augmentera un peu plus sa cote de popularité auprès des turfistes. Si la jument placée sous la férule de Stéphane Wattel demeure à la recherche d’un premier titre dans les événements, elle s’est enorgueillie d’une septième participation à l’arrivée d’un Quinté en onze tentatives. Pour « Meri », le jour de gloire est presque arrivé…
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