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2022 Semaine 30

Paper Trophy… même pas peur
Publié le DIMANCHE 31 JUILLET 2022


Depuis son retour sur le barreau 35 de l’échelle des valeurs, Paper Trophy tournait autour d’un succès de Quinté. Quatrième à Saint-Cloud, troisième à Compiègne, celui qui n’avait jusqu’alors jamais gagné en dehors de l’hippodrome de Tarbes a cette fois montré toute l’étendue de son talent dimanche à Clairefontaine en s’imposant sans l’aide de quiconque. Sauf peut-être celle de Maxime Guyon qui découvrait pourtant ce fils de Spanish Moon. Ramon Avial-Lopez, son entraîneur, a vu juste. D’où cette longue traversée de la France depuis l’Espagne. Le poulain a pour sa part lancé la course de très loin, après avoir accompagné Kings of Leon en tête, puis a livré une vraie démonstration de force sans vraiment craindre le retour de Utamaro qui s’appuyait contre le public pour conclure à la vitesse du vent. Quick Flash, Idée Fixe, Révoltée et Cœur Davier s’emparaient dans cet ordre des allocations secondaires dans une âpre lutte.  Le gagnant, dur comme un stayer, aurait bien produit quelques hectomètres supplémentaires. Mais pas de frustration pour le poulain, ni pour son jockey, aux balances. Juste la joie de poser ensemble.


La revanche de Fine Perle of Love
Publié le SAMEDI 30 JUILLET 2022


Après un Meeting de Biarritz mi-figue mi-raisin, où Jahir de l’Iton avait néanmoins sauvé l’honneur, l’entraînement d’Emmanuel Varin a effectué un retour gagnant en région parisienne en s’accordant le Prix Dominique-Savary, le Quinté de samedi à Enghien. Falco Berry, préparé aux petits oignons par Jean-Michel Bazire, ombrageait certes Fine Perle of Love à la lecture des cotes, mais sur la piste plate de Soisy la partenaire de Matthieu Abrivard lui a vite remis les pieds sur terre. Après avoir contré son principal rival dans le tournant final, elle passait une vitesse que le petit bolide portant la casaque de Laurent-Claude Abrivard n’avait pas en option. Le poteau intervenait toutefois au bon moment pour la lauréate, sous la pression de Elmagnifico de Lou auteur d’une très intéressante rentrée. Les « Martens » volent ! Evita Madrik rejoignait sur le fil Fynio du Pommereux pour se partager le dernier accessit devant Falco Berry qui, pour les quintéistes, sauvait l’essentiel. Fine Perle of Love met de fait un terme à une série de vingt-quatre sorties sans le moindre succès, tout en accueillant le second Quinté de sa carrière. Le premier avait eu pour planches le théâtre de Vincennes. Une sorte de grand chelem.  


Groupie du Quenne intraitable à Cabourg
Publié le VENDREDI 29 JUILLET 2022


« On se donne du mal comme beaucoup d’entraîneurs, mais là on est récompensé ». Le poteau est passé. Virginie Moquet respire soudainement beaucoup mieux au micro d’Equidia. Car à propos de Groupie du Quenne, son entraîneure explique « elle est infernale, mais on l’adore. C’est une top jument, capable d’être très nulle ou très bonne ». Vendredi, la partenaire de Pierre Houel a été formidable, majestueuse, après avoir durci la course dès le premier passage en face. Les favoris du second poteau espéraient une accalmie, mais la fille de Ouragan de Celland remettait un coup de clé dans la phase finale pour garder Ghostbuster à distance et chasser ses vieux fantômes. Emba du Vivier profitait d’un excellent parcours imaginé par son driver espagnol et échouait de peu pour l’accessit d’honneur. Goéland Gema et Elan du Prieuré intégraient ensuite la bonne combinaison du Quinté de Cabourg. A 33/1, la star du jour n’a pas pléthore de groupies. Mais ça ne saurait tarder…


Shenko (vraiment) Magic !
Publié le JEUDI 28 JUILLET 2022


L’histoire est belle à plus d’un titre. Pour son jockey d’abord, le jeune Alban Desvaux, tombé une heure plus tôt alors qu’il montait le cheval de ses exploits, Dauteuil Précieux. Pour ses entraîneurs, aussi, Chloé Hue et Gaétan Taupin qui remportent habilement leur premier Quinté. Et enfin pour le cheval, Shenko Magic, qui courait après la Grande course de Haies de Clairefontaine. Troisième en 2019, sixième en 2021 de ce Prix Guillaume d’Ornano, le fleuron du propriétaire Jean-Yves Seroux n’a cette fois pas tremblé en accélérant sèchement au début de la ligne droite avant de montrer au favori, Elvis de Balme, de quel bois il se chauffait. Les chargés Chella Speed et Calinight suivaient en net retrait devant Helsinki Nolimit. Il n’aura suffi que de deux courses de rentrée à « Shenko » pour redevenir l’un des cadors de Clairefontaine après une année 2021 émaillée de soucis de santé. Voilà qui réhausse la performance du cheval et surtout celle d’un entourage immédiat rassuré au-delà du bonheur de l’instant.


Masschaele le roi Philippe
Publié le JEUDI 28 JUILLET 2022


En plein cœur des vacances, Philippe Masschaele a choisi le décor biarrot et un pensionnaire de Matthieu Varin pour signer son 2000ème succès. A 53 ans, le jockey belge qui a connu la gloire au début du siècle reste pour bien des raisons un avant-gardiste, l’instigateur des nouvelles générations.

Hippodrome de Biarritz. Jeudi 21 juillet. Philippe Masschaele oblitère avec Joy Bankir, pour l’entraînement de Matthieu Varin, son deux millième gagnant. 1237 en France. 763 en Belgique. Une victoire en solitaire, l’une des plus faciles de sa carrière, pour ce Belge à qui le trot français devra éternellement faire montre de reconnaissance pour l’ensemble de son oeuvre.  Pourtant, à l’exploit, Philippe préfère répondre au présent plutôt qu’au passé. « Cette victoire se faisait attendre. Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas trop la forme. C’est un petit symbole qu’elle intervienne à Biarritz, la destination de mes vacances, même si j’ai peut-être été un peu moins bien armé cette année. Il y a des périodes favorables, d’autres non. Les courses ont toujours été ainsi. On travaille beaucoup tout le reste de l’année, du coup j’ai pris pour habitude de me réserver mon mois de juillet pour retrouver tous les amis sur le meeting. Le soleil, la plage et les vagues… ».  Le calme dans le travail. Tout du moins jusqu’à ce week-end avant son retour au pays. Sa patrie. Celle qu’il n’abandonnerait pour rien au Monde même si les Français chanteraient pour lui La Marseillaise en chœur. « Je travaille en France, mais je vis en Belgique à une heure de la frontière. La famille est très importante chez nous, on reste bien accroché à nos racines. Cela dit, j’ai baroudé un peu. Mes parents ne figuraient pas au chapitre des grands noms du trot. On est humblement une petite famille du métier et il a donc fallu se construire, se faire une place et aller chercher le pognon là où il était. J’ai fait des kilomètres, mais je ne regrette rien. J’ai mené ma barque comme je l’entendais. Je suis très reconnaissant de ce qu’a fait maman. Elle a perdu mon père, son mari, toute jeune en 1976. Elle a néanmoins poursuivi son activité. C’était une pionnière, l’une des premières femmes du circuit. Et elle a tout de même fait son petit bonhomme de chemin », reprend l’homme de 53 ans qui, à l’aube de notre millénaire, avait révolutionné la discipline du trot monté.

"On va aujourd’hui presque trop vite"

A tel point que son retrait des pelotons a généré un vide. « Je ne peux pas dire que monter en compétition me manque. Ce qui me chagrine davantage c’est que nous manquons aujourd’hui cruellement de jockeys en province. Mais il y a un temps pour tout. J’ai vieilli, j’ai grossi. Et c’est de nos jours plus physique. Faut être affûté, un vrai jockey de galop. Regardez Mathieu Mottier, il est vraiment beau à voir à cheval. Avec sa grandeur, on touche la perfection. Quand il monte Gladys des Plaines, il fait corps avec la jument. C’est magnifique. Comme lui, Alex Abrivard, Yoann Lebourgeois et Eric Raffin sont de grands pilotes, de vrais athlètes », constate encore le concepteur de la monte en avant, l’homme aussi qui savait mieux que quiconque gagner une course dès la volte. « Cette monte a changé la donne. J’en conserve une certaine fierté. Sur le coup, j’en ai profité. Non seulement on y a gagné en vitesse, mais c’est aussi plus esthétique, plus académique. C’est plus fluide même si, à la limite, on va aujourd’hui presque trop vite (rires). Quand les chevaux sont légers dans la bouche, il suffit juste de le mettre un peu sur le gaz pour qu’ils restent en suspension. J’avais fait de cette technique une spécialité. J’étais le roi du 2100 mètres on va dire ». Le patron du monté.

"Le tout répressif l'emporte"

Avec quatre étriers d’or et huit Groupe I comme récompenses suprêmes. « Miss Castelle, Leda d’Occagnes et Kérido du Donjon resteront comme mes trois bons chevaux. Mais une carrière ne se limite pas aux titres de noblesse. Certes j’en ai gagné des bonnes, mais j’ai surtout remporté beaucoup de prix de série notamment durant la période où je travaillais pour Fernand Dubois. J’étais tout jeune. A cette époque-là, il courrait ses trotteurs déferrés des quatre, avec le bonnet fermé et sans enrênement.  Moi je montais en avant. On a passé des cotes à 15 ou 20/1. Il m’en a offert des penalties. C’était d’une facilité déconcertante avec lui ». Pour autant ne faites pas dire à Philippe Masschaele que les courses étaient mieux avant. « Je ne veux pas qu’on me traite de vieux con. Avant c’était bien, mais maintenant ce n’est pas mal non plus. On peut regretter la baisse d’affluence sur les hippodromes. On a connu Enghien avec des tribunes bourrées. Il fallait faire bouger les spectateurs pour rentrer le cheval. Malgré la communication de Le Trot, on n’arrive pas à faire revenir ce public. Aujourd’hui, c’est le tout répressif qui l’emporte. Les décisions des commissaires, les faux départs. Avant il y avait moins de reprises à la volte. Moins de mises à pied aussi. Désormais t’es sanctionné si tu rentres une seconde trop tôt. Et pourtant je trouve qu’il y avait auparavant plus de respect entre les jockeys. Mais bon, on était plus jeunes, on s’amusait plus, on a fait comme tout le monde quelques conneries, c’était quand même le bon temps ». A l’évocation du nom de Philippe Masschaele renaît chez les turfistes une once de nostalgie. Et cela demeure un plaisir immense de croiser au sulky le petit belge, ce grand bonhomme aux désormais 2001 succès, au détour de nos bleds.

Fabrice Rougier


Couleurs de Clairefontaine par Maurice Dupuy
Publié le MERCREDI 27 JUILLET 2022


Le vendredi 5 août, l’hippodrome de Clairefontaine rendra hommage à l’un de ses plus beaux amours. Dans la stricte intimité du lieu, Maurice Dupuy a caressé en peinture ses couleurs, ses rondeurs, tous ses petits détails qui n’apparaissaient qu’à l’œil de l’artiste. Adulé par la profession, il subjuguait surtout le public par la finesse des traits du pinceau qui absorbait la réalité du spectacle sur chacune de ses toiles. Face à la piste, son chevalet était devenu un invité d’honneur qu’on soit à Saint-Cloud, Chantilly, Vichy ou sur les deux anneaux de la côte normande. André Fabre était du reste l’un des plus grands admirateurs de ses aquarelles. A la Pizzeria Santa Lucia de Deauville, refuge de la profession, Maurice Dupuy colore toujours les murs et cohabite avec son ami Joyeux pour régaler les yeux avant les papilles. Bref, le peintre a laissé depuis sa disparition en 2014 un souvenir indélébile, une œuvre incroyable qu’il vous sera possible de (re)découvrir, en une vingtaine de tableaux, à la boutique de l’hippodrome lors de la réunion de courses. A Clairefontaine, plus que jamais, on voit la vie en couleurs.   


Il Decamerone ou la malice espagnole
Publié le LUNDI 25 JUILLET 2022


Le Prix Le Journal Le Veinard programmé lundi sur l’hippodrome de Tarbes, bien qu’initialement prévu chez nos partenaires de l’Hippodrome de La Teste de Buch à qui l'on envoie toutes nos ondes positives, restera dans les mémoires. Déjà parce que l’hippodrome gascon, venu en aide aux Girondins, y jouait le premier Quinté de son histoire, mais aussi car il a vu triompher Il Decamerone, stationné en Espagne depuis sa réclamation du 2 juin à ParisLongchamp. Acheté 30 200 € par son nouvel entourage, il aura immédiatement permis à son entraîneur, Oscar Anaya, et à son jockey, Ricardo Ferreira, d’empocher leur premier Quinté. Ce qui était du reste l’objectif avoué dans nos colonnes. Il aura néanmoins fallu au fils de Born to Be sortir le grand jeu pour ajuster dans le bon balancier Lingering Dream à qui Guillaume Guedj-Gay avait pourtant dessiné le meilleur itinéraire le long du rail. El Ingrato poinçonnait le tiercé devant Lepti Prinsadi et Bellhara. Avec une allocation de 25 000 € au vainqueur, les plus grands spéculateurs évoqueront des pesetas bien investies. Les connaisseurs, eux, salueront cette malice ibérique.


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