Si le public repart souvent de Clairefontaine conquis, avec le sentiment d’avoir passé du bon temps, de l’autre côté de la lice, chez les professionnels, sachez qu’il en est de même si l’on en juge les propos de Mickaël Seror et de Jehan Bertran de Balanda, deux entraîneurs de plat et d’obstacle bien connus sur le circuit.

Parenthèse estivale en tribunes, escapade professionnelle côté piste, chez les metteurs au point comme pour l’équidé prédomine aussi à Clairefontaine un élan de bien-être. « De convivialité aussi, selon Mickaël Seror, entraîneur à Chantilly. Qui s’empresse d’ajouter, au sens large du terme. On se situe au plus proche d’un public familial. Des gens qui viennent de tous horizons, de toutes les générations, pour réellement apprécier le spectacle et s’amuser. Des joueurs respectueux des lieux et du travail des professionnels. Même quand j’y emmène des partants, c’est le seul hippodrome où je me sentirai presque en vacances ». Un témoignage que rejoint volontiers Jehan Bertran de Balanda, installé depuis de longues années au centre d’entraînement de Maisons-Laffitte. « J’ai toujours pensé que Clairefontaine présentait tous les bons côtés d’un hippodrome de province. Souvent, les professionnels réservent des tables avant une réunion. On est très vite servis, c’est toujours agréable. Mais ce que l’on retient en premier ici, c’est le charme que dégage le lieu. Dès que l’on pénètre dans cette allée colorée, on y reçoit immédiatement un excellent accueil de la part des organisateurs. C’est très chaleureux. Les gens sont détendus, se baladent au gré des stands, il y a des espaces de restauration partout et pour toutes les bourses, de nombreuses animations, le champ de course est très bien entretenu et fleuri,… avant de penser au jeu, le public vient pour passer une bonne journée, pour la beauté de l’endroit. C’est la Normandie fleurie ». Si le public répond nombreux à chacun des rendez-vous du Meeting d’été, les courses, en tant que telles, font également le plein de partants.

"La piste de Clairefontaine n'est pas critiquable !"

Mickaël Seror en évoque l’une des raisons. « Il s’agit d’un anneau sans tactique de course préétablie. Que ce soit en bon terrain ou en lourd, on peut monter de l’avant comme de l’arrière. Tous les chevaux s’élancent pour ainsi dire à armes égales. Il n’y a pas d’aptitude à la piste proprement dite. D’autre part, vous aurez noté cette année que les premières réunions de plat se sont courues en dedans alors que tout se jouait à l’extérieur depuis cinq ans. Cela témoigne que la piste a mieux travaillé cette année que les précédentes, que de gros efforts ont été entrepris par toute l’équipe. Sur ce point, il n’y a pas matière à débats. Quelques professionnels ont critiqué l’état du terrain ces dernières semaines. Je les invite à me prouver, à me montrer qui fait mieux que Clairefontaine. Avec autant de partants à chaque réunion, avec autant de courses depuis le mois de juin, trouvez-moi une piste qui fait mieux. S’il y en a une je prends volontiers. Moi, je n’en connais pas. Axelle Maître et son personnel réalisent un travail remarquable. Rappelons, il y a quelques années, qu’elle fut l’une des premières à imaginer une sortie de piste, pour passer le manège et rentrer aux écuries, totalement ombragée pour le bien-être des chevaux ». Pour Jehan Bertran de Balanda la réponse aux critiques se résume en quelques observations. « De par son nombre de réunions et par corrélation de partants, mais surtout face aux conditions climatiques, la piste n’est pas critiquable. Vous avez beau l’arroser, quand il fait 30° toute la journée ça sèche très vite. C’est problématique. Dans l’ensemble et notamment sur le parcours d’obstacle où je distille davantage de partants, je n’ai vu que très peu de chevaux s’accidenter. Des tas de grands professionnels y viennent, courent leurs chevaux et se font plaisir à y revenir. La critique est la spécialité du moment et je trouve cela désagréable par rapport à l’attention du personnel de Clairefontaine pour ses installations. On ne force personne à se rendre sur un hippodrome. Là, on constate toujours autant de chevaux engagés, autant de monde sur place et je ne croise que des gens satisfaits. Chaque professionnel a ses boxes, du reste magnifiques et très bien entretenus, et reçoit je me répète un super accueil, on ne peut pas s’amuser à tout critiquer de but en blanc, cela devient énervant ». Clairefontaine ne serait-il pas tout simplement jalousé ? La question peut se poser. Remarquez, il y a matière !

F.R.

Dix minutes très longues pour ne pas dire interminables. Insoutenables même pour l’entourage de Highfield Princess. Si cette dernière venait de gagner de haute lutte, et pour ainsi dire de bout en bout, le Prix Maurice-de-Gheest, deuxième Groupe I du Meeting de Deauville, les commissaires étudiaient son comportement et notamment un changement de ligne au moment de l’emballage final qui aurait pu desservir Garrus. Sans conséquences pour les officiels qui posaient le rouge sur la jument de 5 ans entraînée par John Quinn et montée par Jason Hart. Pas forcément les Britanniques auxquels on aurait d’emblée pensé. Mais des Anglais quand même ! Heureux de prendre leur revanche sur Naval Crown et Artorius qui l’avaient occultée dans les Platinium Jubilee Stakes (Grp. I), au début de l’été à Ascot. Les héros d’hier, auxquels il faut associer un Perfect Power triple vainqueur de Groupe I méconnaissable, ont fait profil bas, écartés d’un revers de manche par Minzaal, Garrus et Rohaan très proches les uns des autres dans l’empoignade aux accessits. Moonlight Cloud et Marchand d’Or ne sont malheureusement plus là pour assurer sur le long terme un titre français dans cette épreuve.

Exercice exigeant à la fois vitesse et fond, le Grand Handicap de Deauville, sur ses 1600 mètres ligne droite, est également le handicap le plus richement doté du Meeting avec ses 100 000€ d’allocations. Y cohabitaient des éléments de valeur classique et de jeunes loups ambitieux et affamés comme Tornadic qui restait sur trois succès dont un Quinté à Saint-Cloud. La sanction pouvait sembler amère avec une pénalisation de douze kilos. Mais c’est mal connaître le petit anglais de Jérôme Reynier qui imposait un train très soutenu à l’extérieur à tel point que le peloton resté côté corde demeurait sans réaction. Le poulain emmené par Théo Bachelot a réussi son coup en épuisant tous ses adversaires sauf… Célestin qui, aux abords du poteau, le démunissait d’une victoire de bout en bout. Le protégé de Hans-Albert Blume venait lui aussi de triompher dans un Quinté à ParisLongchamp et rappelait aux turfistes qu’on ne termine pas quatrième par hasard de la Poule d’Essai des Poulains. C’était il y a certes deux ans. Vents Contraires s’engouffrant dans le sillage de Tornadic, s’adjugeait la troisième place devant Kiloecho et National Service. Repos !

Le Prix de Genève, un Groupe III qui donne généralement un avant-goût de Critérium des 4 ans est devenu le territoire privé de Philippe Allaire. Triple vainqueur des dernières éditions, cinq fois lauréat sur les sept plus récentes confrontations, l’entraîneur qui n’a pas son pareil pour sublimer les jeunes présentait encore samedi à Enghien trois redoutables adversaires dont Izoard Vedaquais, le chef-de-file de sa génération, Italiano Vero, qui affûtait ses outils en vue du Critérium du 3 septembre où il sera présenté déferré des quatre, et Callmethebreeze, plus connu sur la scène européenne et dont l’objectif n’est autre que l’UET. Du lourd sur le papier et sur le compte en banque car les trois poulains totalisent déjà près de deux millions d’euros, les gains d’un champion du calibre de Etonnant. Sur la longue distance de 2875 mètres, le tenace Izoard Vedaquais a contrôlé l’épreuve à sa guise, bien que « bricolant » légèrement au début de la ligne droite, pour triompher dans un canter devant ses deux camarades d’écurie. Seul Carlomagno d’Esi a tenté de rivaliser avec ce trio Allaire avant de baisser pavillon pour s’octroyer une prometteuse quatrième place. Just a Gigolo, lui, souriant, attend son heure…

Sept fois à l’arrivée de Quinté en neuf tentatives sans réussir à en « piquer » un, Dragonet, qui trouvait des conditions de course optimales samedi à Deauville, y est enfin parvenu à la grande joie de Christopher Escuder qui l’a vu lutter tout au long de la ligne droite face à By The Way, son autre pensionnaire réclamé il y a un mois à ParisLongchamp. Et ces deux-là, bien que cohabitant sous le même toit, ne se sont fait aucun cadeau. Mention toutefois au lauréat contraint aux extérieurs en face et dans le tournant final sans que cela n’angoisse réellement Maxime Guyon. Pour le second accessit, le familier Khochenko devait lui aussi s’employer jusqu’au bout pour repousser le favori Super Super Sonic et plus loin Mexican Dream. Dragonet, muni pour la première fois d’œillères australiennes, adepte de la psf et présenté sur sa distance armé de beaucoup de fraîcheur n’a donc pas raté sa cible. Avec son compagnon de route, ils auront quelques anecdotes à se raconter dans le van sur le long trajet du retour.

Ce lundi 8 août, votre journal Le Veinard sera à l’affiche de la réunion de Clairefontaine avec en point d’orgue le Quinté qui nous est dédié. Si votre Quotidien n’a pas hésité une seule seconde à rejoindre les partenaires de Clairefontaine c’est qu’il règne sur cet hippodrome des valeurs communes de partage et de convivialité qui nous ont immédiatement séduites. Voilà pourquoi en Normandie il est devenu « the place to be ».

Vous verrez forcément les courses différemment. Encore, faut-il pousser les portes de l’hippodrome de Clairefontaine et vous laisser guider par l’ombre d’un accueillant tapis de parapluies. N’y voyez surtout pas l’annonce d’une quelconque prévision météo. En Normandie, il ne pleut jamais. Enfin, surtout cet été !  Et si la grisaille venait à dissiper votre bonne humeur, vous aurez sous vos yeux le plus bel antidote au stress des affaires courantes. Le cadre est bucolique. L’ambiance détendue. On s’y sent immédiatement à l’aise comme dans une résidence secondaire que le jardinier a délicatement soigné durant votre absence. Tout est beau. Propre. Coloré. Fleuri. Le lieu impose naturellement, à sa guise, tout le respect qu’il mérite. Il vous happe, vous invite, quelle que soit votre strate sociale, dans un bain de foule populaire. Aux antipodes des images d’Epinal et des fameux clichés « bling-bling » que peut encore véhiculer chez certains nos joutes hippiques. Les temps ont changé. Clairefontaine a su s’adapter pour séduire et fidéliser les turfistes, souvent en herbe, tout comme les professionnels dont beaucoup ne cessent de lui témoigner leur amour (voir ci-dessous). Et que dire des 650 chevaux de plat et d’obstacle (ne les oublions surtout pas) qui ont foulé les pistes depuis le début du Meeting. Bref, unanimes.  Ainsi va tout l’été à Clairefontaine. Et l’on ne déroge pas à cette règle depuis la première réunion qui s’était jouée le 20 juin. Cela ne nous rajeunit pas. Tout comme d’avoir la chance de pouvoir toucher et discuter avec Jacques Ricou, cinq cravaches d’or, ou encore Morgan Regairaz, convalescent et à qui l’on souhaite un prompt retour à la compétition, chaque matin* de réunion mixte ou d’obstacle à 10 h pour une parenthèse ludo-éducative. Deux grands jockeys qui vous accompagneront dans les coulisses de l’hippodrome et vous expliqueront tous les caprices d’un parcours tout en détaillant chacune des difficultés comme si vous étiez prêt à les franchir. Ne rêvez pas trop… et surtout ne prenez aucun risque inconsidéré.

Dans la proximité des chevaux

A chaque fois, ces confidences matinales autour de Clairefontaine se terminent par un apéritif de l’amitié et quelques spécialités régionales, les partenaires affluant pour participer à la vie hippique. Pour promouvoir à la fois leurs produits et cette institution qui est du reste la seule du bassin normand à pouvoir s’enorgueillir d’une tri-disciplinarité, et de quatre pistes différentes sur une superficie de 25 hectares, puisque les trotteurs s’y expriment à l’occasion de trois réunions annuelles en juillet. « Champ de courses, champ de fête » tel est le slogan de l’hippodrome depuis des lustres sans prendre la moindre ride. Flâner dans des espaces ombragés et apaisants, déambuler au gré de ses envies et vivre dans la proximité des chevaux. Car Clairefontaine est aux antipodes de ces arènes qui vous parquent à un bout de l’hippodrome, avec services très limités, tout en y payant le prix fort dès l’entrée. Avec la Boutique, antre de la culture et de l’art hippiques, son village des exposants, où l’on parle passion et terroir, ses nombreux jeux gratuits pour aiguiser le parieur qui dort en vous, son village pour les enfants et ses incontournables chevaux à pédales, le circuit de mini-voitures, l’atelier de maquillage et ses goûters copieux, on ne sait jamais quand l’heure de la dernière course sonne qui des parents ou des enfants en auront pris le plus plein les yeux. Plein les papilles aussi avec ses quatre restaurants et trois bars qui proposent à des prix très abordables une pause champêtre avant le spectacle de l’après-midi. Voilà pourquoi convergent et se massent souvent plus de 5000 personnes au paradis normand du cheval. Un simple aller vous suffira pour déjà réserver votre billet retour.

*Visites guidées des coulisses de l’hippodrome à 10h en matinée des jours de courses. Animation ouverte à tous sous réserve d’une entrée de 5€ (gratuit pour les – 18 ans) acquittée à l’ouverture des portes.
 

A chaque réunion son thème d’animations :
 
Vendredi 5 août (plat) dès 13 h : Explorons nos produits du terroirj
Lundi 8 août (obstacle) dès 13h : Oui au Veinard
Vendredi 12 août (plat/obstacle) dès 13h : Folle journée avec le Casino Tranchant de Villers-sur-Mer.
Samedi 13 août (plat) dès 13h : Cool avec Deauville Tattoo Festival.
Vendredi 19 août (plat) dès 13h : On est encore en vacances.
Lundi 22 août (plat/obstacle) dès 13h : Festival du Cinéma Américain avec le CID.
Vendredi 26 août (plat) dès 13h : Rendez-vous Normandie en folie.
Lundi 12 septembre (obstacle) dès 12h : Suivons le Centre d’entraînement de Galop de Dragey (avec l’association Galop Baie).
Lundi 17 octobre (plat) dès 13h : En piste avec Aux courses les jeunes et les Sapeurs-Pompiers de Touques.
Vendredi 21 octobre (plat) dès 13h : Trick or Treat.
 

Le Prix de Pigalle, sans ses petites femmes, mais avec Alexandre Abrivard arborant la casaque familiale dans un sulky de Jean-Michel Bazire. En termes de casting, difficile de faire mieux mercredi à Enghien. Cependant, Falco Berry restait sur une performance plutôt moyenne, une cinquième place, le 30 juillet dernier sur les 2100 mètres du plateau de Soisy. Cinq jours plus tard, le fils de Scipion du Goutier était donc jugé en appel. Avec pour défense une déconvenue qui allait devenir une vraie préparatoire. Déjà en tête à un tour de l’arrivée, ce bon vieux Falco ne sentait le danger arriver qu’à deux cents mètres du but, mais l’imprévisible Fabulous Dream se désunissait au moment où il paraissait dominer son adversaire. Falco Berry pouvait enfin pousser un ouf de soulagement au passage devant le photographe après s’être préservé tout à la fin du rush de Fée de Ranchval en pleine piste. Flower by Magalou, Espoir d’Elphigny et Eternelle Délo mettaient le rouge sur un Quinté uniquement composé de trotteurs du second poteau. Deux succès supplémentaires dans la course au sulky d’or pour Alex Abrivard qui met un peu plus la pression sur Eric Raffin et Matthieu Abrivard.

Après avoir pris possession des trois Groupe III d’ouverture du Meeting deauvillais, nos amis anglais kidnappaient également, un peu plus tard le Prix Rothschild (Grp. I)  grâce à Saffron Beach qui dominait sans la moindre émotion Tenebrism, lauréat il y a trois semaines du Prix Jean-Prat (Grp. I). God Save (toujours) the Queen sur la côte normande. Le Quinté, en épilogue du programme, nous renvoyait aux étages inférieurs même si les quinze concurrents, pour la plupart de vrais spécialistes des gros handicaps, n’avaient guère de secrets à dévoiler aux turfistes. S’il est un Français qui lui ne déçoit jamais, c’est bien Mickaël Barzalona, auteur d’un nouveau triplé ce mardi, dont deux succès pour André Fabre grâce à Pieter de Hooch et Winwood qui découvrait la catégorie en 40 de valeur. De quoi laisser de la marge au fils de Siyouni qui, même sans expérience et tout en s’élançant à l’extérieur sur ce parcours de 1300 mètres, écartait d’un revers de manche au poteau des deux cents mètres l’animateur Ozan. Hotspot, troisième, s’intercalait entre les deux locaux de Romain Le Dren-Doleuze, Shalgoda Diamond échouant aux portes du tiercé devant le surprenant Lanaken.