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2023 Semaine 03

La deuxième Flamme
Publié le DIMANCHE 22 JANVIER 2023


Le Prix de Cornulier a rendu dimanche une copie conforme à son précédent exercice. Préservée toute l’année  par Thierry Duvaldestin dont on manquera toujours d’arguments pour qualifier l’immense travail, Flamme du Goutier est réapparue dans la discipline dans sa robe de princesse. Magnifiée à l’attelé par Théo Duvaldestin, qui peut revendiquer sa portion de fierté à l’issue des 2700 mètres de la grande piste, la tenante du titre s’est discrètement extirpée d’un peloton massif dans le tournant final, en prenant le sillage de Hannah des Molles, puis a giclé et tétanisé Granvillaise Bleue sur un sprint percutant totalement imparable pour la partenaire de Camille Levesque, abonnée aux accessits dans ce Championnat du Monde sous la selle. Hannah des Molles était simplement battue par meilleures, détachée de Vaprio, la surprise italienne,  et de Zarenne Fas. « Pour gagner une grande course comme ça, il faut une grande jument », confiait ému peu après l’arrivée Mathieu Mottier, l’un de nos meilleurs « étriers » à qui il manquait ce titre suprême. La Flamme a soufflé son second coup de chaud. Qui s’en approche fin janvier s’y brûle !


Le feu d’artifice de Jubilé Prior
Publié le DIMANCHE 22 JANVIER 2023


La jeunesse ambitieuse se testait samedi dans le Prix Pardieu (Grp. II), une épreuve sous la selle dédiée à des 4 ans qui pourraient, dès l’an prochain, réserver leur place dans le Prix de Cornulier. Ne brûlons toutefois pas les étapes, mais Jubilé Prior, un élément de la famille Desmarres, semble avoir trouvé le raccourci pour arriver à l’heure le Jour J. Poulain plutôt froid dans un parcours, ce qui n’arrangeait pas vraiment ses affaires sur les 2100 mètres, Jubilé Prior s’est posé à trois-quarts de Junon dans l’ultime boucle puis, semblant stagner à sa hauteur, s’est subitement enclenché à deux cents mètres du but quand Aurélien Desmarres lui a baissé les œillères. Un artifice qui met à chaque fois le feu aux poudres et l’on se souvient encore de son finish du 7 janvier dernier pour détrôner la bonne Jessy de Banville, grande gagnante du Prix de Vincennes (Grp. I), dans le Prix Léon-Tacquet (Grp. III).  J’Adore, déferrée des quatre pour une première, devait se satisfaire d’un nouvel accessit d’honneur, tout en restant « maiden », devant Junon et Jaguar du Goutier. Pour Jubilé Prior, plus aucun doute n’est permis : ça « Desmarres » fort ! Très fort !


Hokkaido Jiel sage comme une image
Publié le DIMANCHE 22 JANVIER 2023


S’il représentait la classe, samedi dans le Prix de Brest (Grp. III), Hokkaido Jiel se cherchait néanmoins un succès depuis le 25 août 2021, jour où il devançait dans un Groupe II Honheck et Hooker Berry, deux chevaux qu’on ne présente plus et qu’on retrouvera dimanche prochain dans le Prix d’Amérique. Intermittent du spectacle, parfois pour ne pas dire souvent facétieux, le protégé de Jean-Luc Dersoir n’a cette fois pas bougé une oreille, se contentant de suivre le rythme imposé par Charly de l’Aunay puis de se lancer dès le tournant final à la poursuite de Falco d’Havaroche avec qui Eric Raffin espérait bien vivre sur son avance. David Thomain avalait tout cru le dernier rempart et passait le poteau sous un tonnerre (non pas de Brest) mais d’applaudissements. Go on Boy, avec du confort aux pieds, traçait une très bonne ligne droite pour repousser l’ambitieux « Falco » au troisième rang. Héliade du Goutier et Firello estampillaient les derniers billets du Quinté ne laissant aucune chance aux concurrents des 25 mètres comme Cash du Rib et Eclat de Gloire, réduits aux plus modestes allocations. Déferré des quatre pieds pour la seulement quatrième fois de sa carrière, « Hokkaido » a donc mis aux ordres ses aînés tout en enrichissant son patrimoine d’un quatrième semi-classique. Et certainement pas le dernier !


Jonathan Carré : J’ai très vite repris goût à la France
Publié le VENDREDI 20 JANVIER 2023


Samedi dernier, après 7 ans d’absence, Jonathan Carré a fait une surprenante réapparition à Vincennes. Expatrié en Suède, le jockey monté sort d’une magnifique saison où il vient de pulvériser le record de victoires dans la spécialité sur une année civile. Rencontre avec un homme transformé depuis son départ de l’hexagone.

Sept ans. C’est la période durant laquelle Jonathan Carré n’avait plus foulé la pouzzolane de Paris-Vincennes. Un retour aux courses et aux sources avec trois montes le week-end dernier pour celui envers qui, au début des années 2010, beaucoup promettaient un bel avenir. En deux ans, notamment grâce à Quemeu d’Ecublei, le jockey avait étoffé son palmarès de neuf Groupe II et de deux Groupe III. Puis, silence radio. Le doute mêlé à la jeunesse, un tempérament bien trempé confronté aux incertitudes, il n’en fallait pas plus pour que Jonathan change radicalement de vie et d’horizon. En 2016, la Suède apparaissait soudainement comme un nouveau challenge. Et il s’y est fait le bougre ! Même si la nostalgie de la France l’a toujours envahi. « Au début, je ne regardais pas trop les courses françaises. J’avais toujours un petit pincement au cœur. Chez nous il faisait nuit et froid et quand j’allumais la télévision, je voyais la France en plein jour sous le soleil. Mais je trouvais ma nouvelle activité amusante. C’était en mars et cette année là la neige a tenu jusqu’au mois de mai. Là (lire mercredi, ndlr), je pars aux courses. Il fait 1° et il neige. Finalement, le soir tu es tout content de rentrer chez toi au chaud. On a récemment connu des températures jusqu’à moins 15 voire moins 18, ça pique un peu le matin. Mais ce que je retiens avant tout de cette expérience, c’est qu’elle m’a énormément reposé et posé. Par rapport à ce que je viens encore de vivre samedi et dimanche, la vie est beaucoup moins stressante en Suède. On prend le temps de vivre. J’étais content de revenir chez moi, mais finalement j’ai compris pourquoi à l’époque j’étais parti. Samedi, ça m’a fait vraiment drôle. Entre les interviews, le fait de retrouver mes amis, mon fils qui m’accompagnait, j’ai vraiment eu du mal à me concentrer. J’étais paumé, pour ne pas dire complètement à la rue. Rien que le fait de courir toutes les 35 minutes alors qu’on dispose seulement de 25 minutes en Suède a suffi à me dévarier. Ça allait déjà bien mieux le dimanche. J’avais retrouvé mes repères. J’ai du reste très vite repris goût à la France. Alors, je reviens ce week-end pour débuter deux chevaux dans la spécialité du monté, Joyful Diva pour Jarmo Niskanen dans un Groupe II et Collier, un trotteur Italien, pour Salvatore Minopoli dans une course européenne. Ça va être un joli challenge avec deux candidats sympas à juger » s’impatiente déjà le Scandinave d’adoption. Du jeune tempêtueux qu’on avait connu à son début de carrière, il ne reste plus grand-chose si ce n’est la dextérité et l’amour du cheval.

"Un après Quemeu d'Ecublei dur à digérer"

Un tout autre personnage s’est avancé vers nous. Et, il assume pleinement ses errances d’hier. « J’ai mûri. Je me suis entouré d’un agent qui m’a réellement calmé et fait découvrir la personnalité des Suédois. Autrefois, j’étais un peu trop impulsif. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’étais impoli ou arrogant, mais je ne me laissais jamais faire. Toujours sur le gaz. Je pouvais même manquer de respect aux gens sans m’en rendre compte. Je le déplore aujourd’hui. Au sommet de la carrière de Quemeu d’Ecublei, son entraîneur, Frédéric Prat, a pourtant essayé de calmer mes ardeurs. Je n’ai pas voulu l’écouter. Je le regrette encore. Avec du recul, j’aurais aimé vivre ces grands moments avec davantage de maturité, en prenant plus de plaisir tout en étant plus reconnaissant envers les gens qui m’ont donné ma chance. Je veux les remercier car sans eux cette belle carrière n’aurait pu exister. Quand tu es jeune, tu as l’impression que tu as tout réussi, mais on a beau te freiner, quand tu cours au niveau Groupe, que tu montes dans le Cornulier, tout s’enchaîne et tout paraît facile. Puis la vie te rattrape. C’est pourquoi il faut sans cesse garder les pieds sur terre et se lever le matin en se disant que rien n’est acquis ». Pour preuve, après les sourires des balances démarre une sordide traversée du désert. « L’après Quemeu d’Ecublei a été dur à digérer. J’ai connu le creux de la vague. Lors de ma dernière année de licence en France, la réussite me fuyait. Dans le même temps, mon père nous a quitté d’une maladie, beaucoup de choses m’ont saoulé. Puis, ma femme est tombée enceinte de notre premier enfant. Il a fallu trouver une nourrice, on a commencé à chercher, ça coûtait cher, presque un salaire. En Suède, on bénéficie d’un congé de maternité d’un an, alors après réflexion, avec ma femme originaire de là-haut, on a décidé de tout plaquer. Un vrai besoin de changement, une envie de repartir à zéro », confie Jonathan qui s’est rapidement fait sa place dans les pelotons du Nord de l’Europe. L’expérience ne se perd pas. La grinta non plus. Et, à force d’abnégation, le petit frenchy a gagné ses galons jusqu’à battre l’an passé le record de victoires sur une année civile en Suède. L’Etrier d’or scandinave, le boss de Solvalla. « Le système veut qu’ici les clients nous écoutent. On arrive à planifier les courses ensemble, c’est une addition de compétences. Ce sont les propriétaires qui décident en premier. J’ai eu la veine aussi de travailler pour des entraîneurs qui n’ont jamais hésité à changer le programme de leurs trotteurs parce que je courais sur tel ou tel hippodrome. Fin août, mon agent m’a parlé de ce record. Je ne comprenais pas le but, je n’avais pas envie de courir après un chiffre. Pour moi se précipiter, faire des conneries, voire faire mal aux chevaux ce n’est pas dans mes gênes. J’ai continué à monter gentiment et quand j’ai vu qu’on était à cinq ou six succès du record, je me suis dit allez faut qu’on tape dedans. Le dernier mois il me restait treize courses alors qu’il me manquait quatre gagnants. Sur mes neuf derniers engagements, j’en ai gagné six. Comme on dit, les gagnants appellent les gagnants. Plus tu gagnes de courses, plus tu reçois des premières chances. C’est un cercle vicieux. Par contre, en absence de résultats, on préférera toujours ton collègue en pleine bourre. Rien que Linus Boy m’a fait gagner neuf courses cette année en dix associations. Il aura marqué mon parcours comme Quemeu d’Ecublei, même si Quemeu reste Quemeu. C’était de la came. Il rentrait en piste et tu le sentais imbattable. Tu montais un guerrier. Il allait au contact des chevaux, il connaissait par cœur son travail, il savait se reprendre tout seul, s’économiser, et quand un concurrent démarrait il passait sur le pied de 1’10 en une seconde. Il avait un coup de jarret à l’intersection des pistes qui était hors normes ». Ah la France ! On y revient à chaque propos.

Un possible retour en France

En revisitant encore de bons vieux souvenirs comme cette seule participation au Prix de Cornulier avec Premiere Steed. Jonathan avait alors 23 ans. « Pour le Cornulier, dimanche, je vais réserver une table au restaurant panoramique et je vais suivre ça avec attention. J’encourage les gens à venir car c’est quand même une grande finale du Trot qu’il faut considérer au même titre qu’un Prix d’Amérique. J’y ai participé en 2011 et c’était grandiose. Malheureusement, Fabrice Souloy m’avait appris ensuite que la jument avait dû faire un coup de sang pendant le défilé. C’est comme ça, ce sont les courses, mais dans la foulée je m’étais rattrapé en gagnant un Groupe II pour Philippe Allaire avec Tucson, donc cette journée reste particulière ». Quand Jonathan évoque la France c’est presque déjà comme s’il s’en rapprochait. Un retour au pays serait-il envisageable ? « Ce n’est pas impossible. Je tâte le terrain. Si je continue à être sollicité par des clients comme ce fut le cas ces deux ou trois week-ends, il est probable que j’y réfléchisse plus sérieusement. Mais si je redescends, il n’est pas question de s’appuyer sur la seule bonne volonté d’un agent. Il me faudra des garanties, comme trouver une place pour ma femme, une école pour mes enfants et arriver à séduire un ou deux entraîneurs prêts à me relancer. Si tu n’as pas une bonne assise, un bon soutien derrière, tu peux gratter toute ta vie, tu n'y arriveras jamais ». Jonathan Carré traîne aujourd’hui dans ses bagages 62 succès au trot monté dans une même saison, plus de 200 victoires. Suffisamment pour que sa terre natale croit en la détermination d’un de ses fils… prêt au pardon.

Fabrice Rougier


Nighthab sonne le retour de Christophe Soumillon
Publié le MERCREDI 18 JANVIER 2023


Christophe Soumillon est de retour. Et ça se voit ! Lauréat le jour de sa reprise à Chantilly, voilà que le diable belge s’empare de la Côte d’Azur pour y arracher, mercredi, le deuxième Quinté du Meeting, le Prix du Languedoc, réservé aux 4 ans. Aussi ingambe que son partenaire, Nighthab avait bouclé 2022 par un succès dans un handicap à Chantilly qui lui valait la pénalité de cinq livres. Mais quand les deux protagonistes ont faim de titres, les ravages sur la concurrence sont imminents. Planqué côté corde derrière Lighted Glory, le poulain désormais entraîné par Vincent Sartori a suivi l’effort de son « lièvre », non sans se faufiler dans un trou de souris, puis est venu dicter sa loi sans le moindre effort pour prononcer ses vœux à ses nouveaux copropriétaires de l’écurie de groupe Legend Racing Club.  Joli Coup en réalisait un tout aussi beau en accueillant l’accessit d’honneur, au terme d’un incroyable finish en pleine piste, devant Lighted Glory qui s’accrochait à sa présence dans le tiercé. Warm Breeze et Heliopolis suivaient un peu plus loin. Acquis un peu moins de 25000 € à l’issue du Prix de Bolbec à Deauville, le lauréat a déjà remporté à son nouvel entourage près de 42000 € d’allocations en trois mois et trois courses dont un Quinté. De surcroît le 200ème de Christophe Soumillon. Nighthab à jamais dans la légende du « Racing Club » cher à Pauline Mengès.  


Les odyssées victorieuses de Hulysse Digeo
Publié le MARDI 17 JANVIER 2023


Aussi facilement qu’il l’avait fait à Mauquenchy le 2 janvier pour bien débuter l’année, Hulysse Digeo a remporté le Quinté, le Prix de Brionne, mardi, dans le Temple du trot. Son deuxième après celui déjà glané du côté d’Enghien à l’automne. Avec au passage une démonstration de sa polyvalence car il n’est jamais simple de passer d’un 2100 mètres piste plate au parcours classique si exigeant de Gravelle. Face à ses aînés, le protégé de Jean-William Hallais, évoluant sous les couleurs familiales de Jean-Claude, a d’autant plus de mérite qu’il a véritablement lancé le sprint à l’intersection des pistes pour se retrouver au début de la ligne droite pris dans l’étau entre les deux « Malmqvist », l’animateur M.T.Oscar et Devs Definitif qui l’avait suivi dans son offensive. Mais ni l’un ni l’autre des deux Ssandinaves ne parvenait à canaliser le fils de Rêve de Beylev qui rejoignait le disque sans la moindre escarmouche.  Devs Definitif concluait « définitivement » deuxième devant Gino Viva et Héradamès, tous deux attentistes à proximité des leaders, et Sam The Man. Une fois encore « Hulysse » était sur son 31. L’entraîneur-driver du Calvados n’avait plus qu’à présider la cérémonie. Et c’est encore plus convivial quand ça se termine par un petit « Digeo » au grand bonheur de l’éleveur Eugène-André Eicher.


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