L’histoire de l’obstacle ne s’écrit pas sans Charly Milpied La passion. Un mot qui revient tel un refrain dans le vocabulaire de Charly Milpied, journaliste et commentateur hippique. Elle a conduit ce jeune bordelais jusqu’aux plateaux de télévision alors qu’il n’était nullement prédisposé à cette surexposition. Equidia a eu du nez. En l’espace de huit ans, il s’est imposé comme l’irremplaçable voix de l’obstacle.
Il s’est installé confortablement chez nous. En bruit de fond avec cette voix aussi suave que limpide, en incrustation sur le petit écran avec cette joie contagieuse d’être au cœur de l’événement qui ferait instantanément aimer les courses à tout néophyte,… en quelque sorte en vrai guide de la profession tant ses interventions sont expertes, riches de sens et constamment bienvenues pour autrui. Bref, avec Charly Milpied le journalisme hippique a pris un sérieux coup de jeune. Un vent de fraîcheur souffle désormais sur l’obstacle. Bonne pioche pour la chaîne Equidia qui, visionnaire, a ouvert ses portes en 2015 à ce petit jeune que les études visaient pourtant à conduire sous un autre empire. « J’ai grandi en région bordelaise. J’y ai fait une licence d’histoire. A la sortie de ma troisième année d’études supérieures, je n’avais pas forcément envie d’aller plus loin car je savais depuis longtemps que je voulais devenir journaliste hippique. Il fallait juste trouver un moyen de passer ce cap. J’ai donc passé des tests à l’été 2013 pour commenter les courses sur internet au moment où Geny Courses lançait sa web tv. Je suis ainsi monté à Paris. Tout est parti de là. Je n’ai jamais entrevu l’idée de travailler au sein même des écuries pour devenir jockey, courtier ou cavalier du matin par exemple. J’ai par contre toujours été attiré par le métier de journaliste pour raconter des choses. Avant d’avoir dix ans, je disais déjà à mes parents que je voulais commenter les courses à la télé ». Charly s’en souvient comme de la Guerre de cent ans. Fontainebleau pour « mettre les pieds dans le plat » Certainement davantage même, lui qui séchait fréquemment les cours du vendredi pour construire des ponts qui l’envoyaient au paradis chez Daniel Barone, jockey puis entraîneur du Sud-ouest et très bon ami de son père. « Les courses, c’est une transmission de famille. Mon papa a toujours été un passionné. Dans sa jeunesse, mes grands-parents l’emmenaient déjà sur l’hippodrome de Royan. Viralement, maman aussi a été séduite. C’était vraiment la sortie en familiale avec ma grande sœur. Nos week-ends étaient orchestrés par les partants de l’écurie de Daniel. Ses chevaux, à 90% des sauteurs, on les considérait comme s’ils nous appartenaient ». Mais en cette époque pas grand-chose, sinon rien, ne laissait supposer qu’il se retrouverait micro en main quelques années plus tard dans la boîte à images. Sauf sa détermination et quelques rêves d’enfant. « Le premier direct j’avais beaucoup de pression. On a l’impression d’entrer dans la cour des grands. Ça faisait des années et des années que je voulais me retrouver là. Quand le grand jour est arrivé, en qualité de voltigeur à Fontainebleau, accompagné par ma sœur en guise d’assistante de luxe pour m’aider et me détendre au maximum, c’était un peu spécial. Gianni Caggiula et Laurent Bruneteau, deux figures de la chaîne, étaient en tribunes. Forcément ça ajoute un petit peu de stress. Premier invité, première interview, Pascal Bary. Avec du recul, je me dis que je n’avais pas forcément commencé par le plus simple. C’était une manière pour moi pourrait-on dire de mettre les pieds dans le plat. J’en garde un très bon souvenir », rappelle ce féru de sport en général, de football et de rugby en particulier, qui, émerveillé, décortiquait déjà chaque mot du commentateur lors des retransmissions télévisées. « On apprécie toujours un sport par le côté passionné et passionnant de celui qui vous le narre. Parce que l’on vit la chose grâce à lui, au travers de lui. La passion nous transporte. Si l’on évoque par exemple le football, à Bordeaux, le public était ce qu’il était mais il n’était pas non plus incroyable. Donc je suis très vite devenu supporter de l’OM. Je ne l’ai du reste pas crié sur tous les toits quand je suis arrivé à Paris ». S’il est un domaine dans lequel Charly excelle, c’est pour ses connaissances sur l’histoire des courses. A l’écouter studieusement, on pourrait penser qu’il a traversé les générations malgré son jeune âge. « Je n’ai pas grandi aux côtés d’Al Capone » « Honnêtement, j’ai quand même passé vingt ans en étant déconnecté de ce qu’il se passait dans les grandes courses. J’allais certes sur les hippodromes dans le Sud-ouest, mais jamais à Auteuil, assez peu à Paris. Les entraîneurs, jockeys et propriétaires de la Capitale n’appartenaient pas forcément à mon quotidien. Je n’ai pas grandi aux côtés d’Al Capone. Lors de son épopée, j’avais une petite dizaine d’années. Passionné par l’histoire en général, j’ai donc étudié celle des courses, oui, et en fait je pense que mon atout principal c’est ma mémoire. Quand je récupère une information, j’arrive à la stocker et à la conserver. C’est déjà un point important. Ensuite je ne peux pas appréhender les courses sous tous leurs aspects, dès lors l’aspect historique revêt beaucoup d’importance parce qu’il me donne un profil type du cheval qui peut s’imposer. C’est passionnant de (re)découvrir tout ce qui s’est déroulé dans le passé. Concernant l’obstacle, discipline à laquelle je consacre mon temps, j’ai l’impression qu’il faut comprendre ce qu’il s’est déroulé avant pour savoir ce qu’il va se passer après » confie encore le journaliste. Malgré cela, l’erreur est humaine et la critique est légion dans un métier où la surexposition n’apporte pas toujours que de bons retours. Charly Milpied a alors fait des remarques une carapace, s’en est servi pour continuellement progresser. « La critique fait partie du job. Si je donne, entre guillemets, autant de ma personne pour tout suivre et essayer de maîtriser un maximum de sujets, c’est pour la transmission. Pour transmettre la passion mais aussi pour donner un maximum d’informations au turfiste afin qu’il puisse se faire son propre avis. J’essaie, mais je n’y arrive pas toujours, de ne pas laisser transparaître mon avis personnel. Quand on fournit nombre d’éléments, il faut aussi savoir conserver un maximum d’objectivité. Forcément parfois on va conduire les parieurs sur une mauvaise piste. J’avoue qu’au début je le digérais assez mal. Je me remettais peut-être un peu trop en question quand ça ne se passait pas comme je l’avais prévu. J’ai pris un peu de recul. Je sais très bien qu’on ne peut pas toujours avoir raison ni avoir les bonnes informations tout le temps. Par épisodes, j’ai reçu des messages qui n’étaient pas forcément sympathiques, mais avec l’expérience on se rend compte qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Il y a toujours du bon et du moins bon mais quand la grande majorité des retours est positive ça nous incite à persévérer. Des critiques il y en aura toujours. C’est logique. Elles permettent de grandir. Je me suis construit grâce à elles. On commettra toujours des erreurs tout en essayant d’en faire de moins en moins. C’est pourquoi j’essaie de me détacher le plus possible du pronostic même si ça fait partie de nos missions générales parce qu’on est des privilégiés dans le sens où l’on est au contact, presque au quotidien, des professionnels. Il faut donc se mouiller pour aider ceux qui sont en attente d’informations et qui ont besoin de nous. Ça fait partie du jeu ». Alors que se profile un week-end si particulier dans le Temple de l’obstacle, Charly, lui, est derrière les élastiques depuis plusieurs semaines. Attentif, prêt à jaillir une fois encore à l’antenne. « Avec quatre des neuf Groupe I de l’année, on va tout de même avoir 50% du programme classique. Et pour toutes les générations. Une page de l’histoire des courses va encore s’écrire ce week-end et ça donne envie d’y être. Tout va se passer là. A Auteuil sur deux jours. Je trouve ça génial. Ça va permettre de rassembler beaucoup de monde que ce soit en termes de téléspectateurs, de spectateurs, d’entraîneurs irlandais ou anglais,… et c’est bien que les étrangers viennent se mesurer à nos Français qui, notamment dans le Grand Steeple, du moins je l’espère, détiennent la vérité ». Fabrice Rougier
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Rosario Baron, Johnny Charron sacrés Champions Il y a deux ans, personne n’aurait parié un kopeck que Johnny Charron, simple jockey dans les pelotons d’obstacle à l’aurore de la quarantaine, remporterait deux Grand Steeple-chase de Paris coup sur coup. Et il l’a fait. Il y a trois mois quand Rosario Baron clôturait son meeting par un succès sur le steeple de Pau, il aurait fallu être cinglé pour prétendre qu’il dominerait le favori Gex au terme d’une lutte des plus haletantes dans la plus belle course de France voire du Monde pour les sauteurs. Et il l’a fait. « Rosario » le nouveau venu et Johnny, aujourd'hui deuxième dans la course à la cravache d'or, sont deux rocs au cœur tendre. Et Daniela Mele, une entraîneure redoutable… qui n’a jamais peur de rien et dont le savoir crée avec le talent le plus pétillant des cocktails. Toute une équipe à saluer, sans oublier Jean-Yves Baron, l’éleveur du lauréat, Frédéric De Sousa, son propriétaire, et tous ceux qui ont participé chaque matin à cet exploit historique. Gex, encore deuxième, demeure le plus beau des dauphins. Un gentil dauphin triste, un amour de cheval qui, à 7 ans, finira par faire naître les mêmes émotions chez Emmanuel Clayeux ! Rendez-vous en 2024 !
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Thelème s'offre Hermès Baie et les Britanniques Ils sont inséparables et surtout les meilleurs hurdlers en activité. Comme à leurs plus beaux jours, Thelème et Hermès Baie ont constitué samedi le jumelé de la Grande Course de Haies d’Auteuil, premier classique de la saison française, faisant la pige aux Anglais et aux Irlandais de Willie Mullins qui espéraient croquer du Frenchy. Après de gros ennuis de santé, l’élève de François Nicolle, pleinement retrouvé, franchissait en tête la dernière difficulté mais demeurait sans réaction quand le pensionnaire d’Arnaud Chaillé-Chaillé fondait sur lui avec Gaëtan Masure pour remporter le quatrième Groupe I d’une immense carrière. Klassical Dream, Hewick et Feronily acceptaient la défaite sans masquer les déceptions britanniques. Après Mid Dancer et Zaiyad, Arnaud Chaillé-Chaillé compte désormais trois Grande Course de Haies d’Auteuil et succède à deux sacres de François Nicolle. Auteuil, place des Grands Hommes.
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Gamay de l’Iton décidément imprenable Et de trois ! Gamay de l’Iton a enrichi son palmarès d’une troisième victoire consécutive. De son troisième Quinté aussi. Comme le 21 avril, sur le même parcours, le protégé d’Hugues Levesque a fait ce qu’il a voulu de ses camarades de jeu. Eberton a bien tenté de lui voler les manettes pour conduire le peloton, mais François Lagadeuc n’a pas laissé cette opportunité à Junior Guelpa. C’est donc de bout en bout que le fils de Bird Parker a construit son succès emmenant dans son sillage l’autre favori, le bien connu à ce niveau Gaspar de Brion. A l’entame de la ligne droite, Gamay surclassait Gaspar dans le chrono canon de 1’12’’. Jusqu’où ira-t-il ? Au loin, Fifty Five Bond remportait le sprint du peloton pour l’octroi du dernier accessit devant Dexter Chatho et Gala Téjy. Paraissant de plus en plus fort d’une course sur l’autre, Gamay de l’Iton remplit aussi les carnets de commandes alors qu’il séduit également dans le off des pistes à l’occasion de sa première année de monte. Champion et étalon, voilà un cheval complet qui ne recule décidément devant rien.
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Freja vole au-dessus du Quinté clodoaldien Freja n’est pas la jument la plus simple à utiliser. C’est Fabrice Chappet lui-même qui nous l’avait confié dans l’avant-course. Et pourtant, même non placée, elle avait réalisé un truc lors de sa dernière apparition à ParisLongchamp malgré son numéro à l’extérieur. Quand on s’appelle Stéphane Pasquier, on tire bien entendu des enseignements de chaque parcours. Mieux loti mardi dans les boîtes avec le numéro 2, il a longé le rail tout le parcours pour transpercer le peloton au poteau des trois cents mètres et s’en aller cueillir un franc succès que la pauvre In the Mood, seconde pour la quatrième fois consécutive, ne pouvait lui contester. Missalia s’octroyait le dernier accessit devant Private Lounge qui terminait avec Ioritz Mendizabal son trajet en boulet de canon aux dépens de Rosanne du Gouet. Monsieur Quinté a encore frappé, mais l’homme du jour restera Fabrice Chappet qui raccompagnait le lauréat aux balances et la note de la course aux écuries. Coup de chapeau à notre consultant !
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La prise d’Auteuil par Lucas Vandamme S’il avait jusqu’alors davantage marqué de son empreinte la petite province, Lucas Vandamme s’est, le week-end dernier, hissé à la hauteur des meilleurs jockeys d’obstacle en réussissant un somptueux coup de trois à Auteuil. Fait rare pour un apprenti. Formé à Maisons-Laffitte par le tandem Patricia Butel et Jean-Luc Beaunez, il n’a pour autant encore rien dévoilé de tout son potentiel.
Il lui a suffi d’une réunion pour crever l’écran. Un samedi banal devenu férié pour Lucas Vandamme. Un 6 mai pourtant comparable à un autre jour sur la Butte Mortemart. Tout du moins jusqu’aux alentours de 15h40. Pour la troisième fois de la réunion, le jeune-jockey, qui ne comptait alors que onze succès à son actif, venait de passer victorieusement le poteau pour la troisième fois en un peu plus de trois heures. Un coup du chapeau à la manière des grands du métier. Sans vraiment y croire dans un premier temps. « Dès ma première victoire sur Karmix, j’étais bien entendu très satisfait. Cela n’arrive pas tous les jours de gagner dans le Temple de l’obstacle quand on est apprenti. J’étais plutôt confiant pour mon deuxième partant, Makassir, dont les boulots du matin m’avaient laissé une bonne impression, même sans l’avoir personnellement jamais monté en course. Malgré ce doublé, Jean-Luc Beaunez ne m’a pas du tout félicité, mais plutôt motivé, reconcentré car la journée n’était pas terminée. Il m’a dit qu’il en restait une et qu’il fallait aussi la gagner. Ce n’est donc vraiment qu’après le passage du poteau avec Matnight que j’ai commencé à souffler, à savourer ce qu’il m’arrivait, sans vraiment réaliser l’étendue de la performance sur le moment. J’ai quitté Auteuil, comme on sort d’une journée normale. Sur le coup ça ne m’a pas plus enjoué que ça. Je n’y croyais pas forcément, j’étais toujours dans ma bulle. C’est surtout le lendemain en revisionnant les courses sur France Galop qu’on réalise », analyse le jeune homme de 20 ans qui, après avoir ouvert son palmarès à Nîmes en 2021 en selle sur As de Carpat totalise aujourd’hui quatorze succès, dont quatre à Auteuil. Une progression constante pour celui qui, à l’origine, rêvait d’une carrière de jockey de plat. « Le poids m’a conduit à changer d’itinéraire. Il est vrai que j’ai toujours été amoureux du cheval, mais surtout un fou de vitesse. J’ai du reste commencé mon apprentissage chez Henri-François Devin. J’y suis resté deux ans avant de rentrer grâce à mon père, qui était dans la même classe à l’Afasec que monsieur Beaunez, au service de l’écurie de Patricia Butel et de Jean-Luc Beaunez. Quand j’ai débarqué à Maisons-Laffitte, je n’avais jamais sauté un cheval de course. Je découvrais complètement cette discipline. Dès le lendemain, j’ai franchi mon premier obstacle. Et une fois qu’on est lancé, on éprouve une seule envie, celle de continuer ». De Chantilly à Maisons-Laffitte Bercé au bruit des sabots et des hennissements, Lucas Vandamme a grandi avec pour unique horizon les pistes de Chantilly. Dans les pas d’un père qui exerce son métier depuis 33 années chez monsieur et madame Fabre. « J’ai été happé par la vitesse, par la puissance que dégageaient les galopeurs. Ils ont toujours fait partie de ma vie. Je les adore. Tous les week-ends je sillonnais les boxes, j’assistais aux galops de matin. J’y consacrais également toutes mes vacances. Avant d’entrer à l’Afasec, j’avais du reste déjà monté un peu pour le plaisir chez Cédric Boutin. Ma passion n’a jamais cessé de croître », souligne-t-il alors qu’il va bientôt entrer dans sa quatrième année chez ses patrons. « Pour apprendre ce métier il n’y a pas mieux comme maison. Surtout que Jean-Luc et Patricia me font assez confiance, me laissent ma chance même si certains propriétaires sont réticents et désirent des pilotes plus expérimentés. Jean-Luc a été jockey avant moi, il connait toutes les ficelles de la profession. Il ne passe pas un matin sans qu’il m’apprenne quelque chose. Il est toujours derrière moi pour me guider. Depuis quelques mois, il me laisse aussi monter pour l’extérieur. Il n’y a rien de tel que la compétition pour apprendre. A ce propos, il est envisagé que j’aille prochainement monter en Italie à Mérano. J’en piaffe d’impatience. Rien n’est encore réellement ficelé, mais ce serait une enrichissante expérience ». Lucas vit ses rêves en grand. Sans penser aux douleurs. Sa rupture des ligaments du pouce, sa luxation de l’épaule, il les a déjà oubliées. « C’est le métier », lance t’il tout aussi joyeux qu’ambitieux à une bonne semaine du Grand Steeple-chase de Paris. « Si l’on fait ce métier, c’est avant tout pour participer à ces grands moments de sport. Un Grand Steeple c’est impressionnant. Rien que de regarder ce genre de course, de la tribune ou à la télé, génère en moi des frissons. Monter au niveau Listed ou Groupe je n’attends que ça. J’ai hâte (rires) ! Mais le Grand Steeple, ce ne sera pas pour cette année. J’espère déjà que ce coup de trois m’offrira de nouvelles opportunités de montes pour l’extérieur ». Samedi, en attendant, Lucas tentera d’apporter un nouveau titre à son écurie avec First Polar. « Le matin, il paraît bien. Quand je l’ai débuté à réclamer, je suis tombé assez bêtement. Il va découvrir Auteuil, un profil bien différent de celui de Fontainebleau, ce qui pourrait l’aider dans sa tâche car il n’a pas trop de vitesse ». Au jeune-jockey en forme de préfacer ce « Premier Polar »… Fabrice Rougier |