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2023 Semaine 26

Azka premier vainqueur de Quinté de l'été deauvillais
Publié le DIMANCHE 02 JUILLET 2023


C’est parti sous le soleil normand pour une belle série de Quintés sur l’hippodrome de La Touques. Seize trois ans prometteurs se mesuraient dimanche dans le premier d’entre-eux et l’entraînement de Carlos et Yann Lerner s’y est rapidement distingué grâce à Azka qui s’est accommodé de son numéro 14 dans les boîtes. Il est vrai que les Mansonniens sont rarement avantagés par le tirage au sort, mais ils détenaient en la présence de Stéphane Ladjadj sur la selle une botte secrète. Certes, Christophe Soumillon, en déplacement en Afrique du Sud, n’était pas de la partie, mais Azka n’y perdait pas vraiment au change car il retrouvait son cavalier du matin. Ingénieux, Stéphane Ladjadj a très vite repiqué à l’intérieur avant de demander un effort à son protégé au poteau des 300 mètres qui en aura mis plein la vue aux observateurs. Zahyana, Grecian Bonanza et i’m A Beliver, qui terminaient dans cet ordre n’ont pu endiguer le finish du lauréat en pleine piste. Sea Breaker mettait quant à lui le rouge sur un Quinté à l’arrivée sans surprise. Azka venait en tout cas de prouver à deux reprises qu’il avait un Quinté dans les jambes. Et peut-être deux…


Le coup de maître de Corentin Gourgand à Vichy
Publié le MERCREDI 28 JUIN 2023


Mercredi, Imoko Jibelau a réussi ce rare challenge d’offrir à son driver Corentin Gourgand, apprenti chez Stéphane Bourlier, un premier Quinté à Vichy alors qu’il découvrait les joies d’une épreuve à événement. Cependant, le jeune driver s’est composé un délicieux met aux petits oignons en prenant la tête à un tour de l’arrivée sans jamais être inquiété par la suite. Pas même dans le tournant final où le fils de Timoko l’avait successivement abandonné sur faute à Enghien puis à Vincennes. Plus sérieux à droite, Imoko Jibelau a donc su rester sage jusqu’au poteau même s’il fut copieusement attaqué non loin du but par le surprenant Falco de Nouville surtout remarqué cette année sur l’hippodrome de Paray-le-Monial. C’est dire si le protégé de Pierre Callier a réalisé une survaleur pour s’octroyer l’accessit d’honneur devant Hodrigo Ever, un autre extrême outsider, Into The Mystic et Féria de Busset pour faire encore plus chanter les rapports dans l’arène de l’Allier. Après Nathan Howie la veille, nos jeunes pilotes semblent totalement décomplexés et surtout inspirés l’été venu. Un vent de fraîcheur sous le soleil. 


Gold For Nizzy et Nathan Howie quittent Auteuil avec un premier Quinté
Publié le MARDI 27 JUIN 2023


Auteuil a fermé ses portes pour deux mois en distillant un Quinté plutôt modeste faute de partants dans le Prix de Chantilly. Petit handicap, mais grande victoire pour Nathan Howie qui s’emparait sur Gold For Nizzy de son premier Quinté. La petite histoire aura même voulu qu’il l’emporte pour l’entraînement extérieur de Donatien Sourdeau de Beauregard et conjointement pour la casaque de son patron Mickaël Seror qui a eu du nez de confier sa protégée à son confrère - bien plus qu’adversaire -  du Maine-et-Loire. Du reste Gold For Nizzy demeure invaincue depuis qu’elle a changé d’air avant son précédent succès aux Sables d’Olonne. Tout va donc pour le mieux pour Sir Seror qui sellait aussi le troisième, Forza, après avoir remporté une heure plus tôt un steeple-chase avec Hextrawel du Porto. Dans ces conditions, le favori Henri Brulard, excellent finisseur, ne se mécontentait pas du premier accessit tandis que Assad Lawal et Instar de Rêve ponctuaient respectivement leur parcours quatrième et cinquième. Les sauteurs reviendront le 1er septembre sur la Butte Mortemart non sans, pour certains, transiter par le non moins superbe hippodrome de Clairefontaine tout l’été.      


Jean-Noël Fraud le galop dans tous ses états
Publié le LUNDI 26 JUIN 2023


A 62 ans passés de quelques mois, Jean-Noël Fraud vient de prendre une retraite bien méritée après 18 années au service du Groupement Technique des Hippodromes Parisiens (GTHP). Cet ancien jockey qui avait grandi sous l’ère de John Cunnington a cette particularité d’être passé par tous les corps de métiers - ou presque - que propose la discipline du galop. Un professionnel charismatique que personne n’est prêt d’oublier. 

Dans le microcosme hippique il est connu comme le loup blanc. Voire même plus. On l’a aperçu partout. Sur la selle, dans les écuries aux côtés des plus grands noms du galop, dans les vans, dans les bureaux de la société mère, derrière les boîtes, en marge pour l’organisation des réunions parisiennes, dans de nombreuses commissions pour améliorer la discipline, bref si vous n’avez jamais croisé un jour le regard bienveillant de Jean-Noël Fraud c’est indéniablement que vous avez raté un épisode de notre noble art. Ceux qui l’ont approché s’en souviennent. Forcément ! Son altruisme, son professionnalisme n’ont laissé personne insensible. Mais la roue tourne. Jean-Nöel a décroché le 1er juin après avoir donné un demi-siècle a sa passion. Un retraité qui a su rester jeune. Aussi bien dans sa tête que dans son corps. « Quand on est bien dans son travail, depuis ses débuts en apprenti, qu’on ne connaît pas de problèmes de poids et qu’on vit de sa passion, je pense qu’on ne vieillit pas », reconnaît un adolescent de 62 ans prêt à entamer une nouvelle carrière loin de tout hippodrome.  « Je vais quitter Lamorlaye pour déménager dans les tous prochains jours sur l’Ile de la Réunion. Je n’ai jamais pu m’occuper de mon fils durant mes années de travail, car je partais le matin très tôt et rentrais tard le soir, pas plus de ma femme. Il va s’ouvrir une vie différente pour eux comme pour moi. Mais je ne compte pas perdre mon réseau d’amis des courses. Notre but avec mon épouse est de créer une chambre d’hôte au sein même de notre domicile pour recevoir les amis de passage, en voyage ». Tout s’arrête sauf sa disponibilité pour ceux qui l’ont accompagné dans cette longue aventure hippique qu’il retrace en quelques mots avec une pointe de nostalgie. « J’ai été apprenti, jeune-jockey et jockey, puis assistant de premier garçon, garçon de voyage pour l’étranger, assistant entraîneur, représentant de l’association des jockeys de la Fédération de l’Est, j’ai participé à la commission des programmes des courses de l’Est, je me suis battu pour les jockeys n’ayant pas gagné quinze courses dans l’année afin de leur offrir davantage d’opportunités de montes. J’ai connu tellement de monde à France Galop avant mon arrêt de travail que je m’en suis servi pour exprimer certaines lacunes dans les calendriers. J’ai aussi contribué à mettre en place le trophée du meilleur jeune jockey de France. Il existait un fossé entre les apprentis et les jockeys professionnels. Je m’étais donc investis pour trouver un sponsor. Cela avait été bien perçu à l’époque et le trophée était remis durant la cérémonie des cravaches d’or à Deauville. Je suis très heureux d’avoir été l’instigateur de ces avancées. J’ai également beaucoup voyagé ». Tiens tiens… les voyages forment la jeunesse at-on coutume de dire. A priori, ils la conservent aussi. Et pourtant, l’homme ne s’est jamais ménagé. Ne se laissant aucun répit. Avec d’abord plus de 150 gagnants en tant que jockey dans une frange du vingtième siècle où les places étaient très chères. « J’ai débuté dans une période où il n’y avait que des vedettes. Pas très propice pour les apprentis. Heureusement, on avait des week-ends à Fontainebleau spécialement dédiés aux jeunes. A l’écurie de Jack Cunnington, chez qui j’ai commencé en 1974 avant que John Jr n’en prenne la succession, il y avait Henri Samani, Maurice Philipperon, Jean-Claude Dessaint, Jean-Luc Théault, Dominique Vincent, apprenti tout comme moi, Eric Saint-Martin nous a rejoints quelques années après. Dès lors quand vous êtes le sixième couteau ce n’est jamais évident de percer.  Jacquot m’a néanmoins lancé et permis de gagner des courses avec des inédits ou des rentrants, jamais de premières montes. J’en suis parti en 1988 pour transiter par Lyon, puis par le Maroc avant de revenir dans la cité des Gones chez Maillard. J’ai ensuite obtenu un contrat en Lorraine chez Jacques Antoniello et tout s’est subitement déclenché. J’ai fini tête de liste des jockeys de l’Est deux années de suite, puis une troisième en travaillant à Strasbourg pour Jean-Marie Huss ». L’Avignonnais d’origine n’a que très rarement posé ses valises, se fixant l’objectif de parcourir tous les hippodromes de France. « Chez « Jacquot » Cunnington, on courait aux quatre coins du pays. J’ai monté sur quatre-vingts champs de courses différents. J’étais ravi de ces découvertes, de rencontrer des gens, de me rapprocher du public. Mon plus grand regret reste de n’avoir jamais bénéficié d’une monte en Avignon, chez moi, à Roberty ».

"Mon épouse a contribué à rendre ma vie fabuleuse"


Une carrière qui ne s’arrête pas en si bon chemin. « Ensuite j’ai découvert la Suisse pour Henri Van de Poële, grâce aussi à un propriétaire de monsieur Fabre qui m’avait demandé de courir chez lui. Puis, il y eut ce cap de passer premier garçon assistant, puis garçon de voyage chez monsieur Doumen. J’ai découvert l’obstacle, d’autres facettes du métier comme les soins, les préparatifs des courses pour l’Angleterre ce fut également une période merveilleuse. Je montais Jim and Tonic le matin, c’était fabuleux, même si je regrette de n’avoir jamais voyagé avec lui. J’ai poursuivi ma route dans plusieurs écuries comme celle de Mathieu Boutin en tant que garçon de voyage et accessoirement jockey. On voyageait ensemble pour monter à Strasbourg et Nancy. J’en ai vécu d’excellents moments ». Mais à 44 ans l’arrêt est brutal. Un accident. Des cervicales touchées. Et un chirurgien catégorique qui lui apprend qu’il ne pourra plus jamais monter à cheval. « Son témoignage a été bref et violent. J’ai mis beaucoup de temps à faire mon deuil. Mais il fallait tout stopper pour poursuivre une vie normale. C’est lors de ma phase de rééducation que j’ai rencontré ma femme qui était kiné. Elle m’a soigné, m’a remis d’aplomb, m’a soutenu moralement et a contribué à rendre ma vie fabuleuse ». Un mal pour un bien. D’autant plus que le GTHP lui apporte dans la foulée un second souffle. « J’ai repris du service deux mois dans les bureaux de France Galop. Ça ne me convenait pas du tout. Rester enfermé devant un ordinateur n’a jamais été mon kif. J’ai donc rejoint l’équipe du GTHP en 2005. Depuis j’ai officié comme agent polyvalent. J’ai été tireur derrière les boîtes de départ et j’ai géré l’attribution des boxes à Saint-Cloud ou Vincennes pendant 17 ans jusqu’à ce fameux 1er juin. Je me suis complètement épanoui dans mes nouvelles missions. J’ai retrouvé ma place auprès des chevaux entouré de collègues avec qui j’ai pris un immense plaisir de collaborer. J’ai aussi cette chance que tous les professionnels des courses que j’ai connus soient restés des amis. Je n’avais guère l’occasion jusqu’alors de prendre du bon temps avec eux. Alors là, pour la première fois, lors des réunions du Prix du Jockey Club et du Prix de Diane je me suis déplacé à Chantilly, j’ai pu les voir, vivre de chaleureux moments, chose que mon travail ne me permettait pas. Je continue de regarder les courses, je m’y intéresse toujours autant et je compte conserver des contacts avec mes anciens collègues pour qui je prendrai grand plaisir à partager mon expérience. Je n’ai jamais lâché la formation de mes futurs collaborateurs. Il demeurera toujours s’ils le souhaitent cet échange pour perfectionner la discipline et pérenniser ce qu’on a réalisé pour rendre service aux professionnels et assurer la sécurité des chevaux. Je pars le cœur léger car je mesure mieux que quiconque tout leur professionnalisme ».
 
Fabrice Rougier


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