On la savait qualiteuse. Il ne manquait plus qu’une petite étincelle à Mqse de Sévigné, qui restait sur trois deuxièmes places au niveau inférieur, pour passer un palier. Ce cap, la pouliche l’a franchi dimanche avec Alexis Pouchin dans le premier Groupe I du Meeting de Deauville, le Prix Rothschild. Pour le compte du Président de France Galop, un luxe, pour l’entraînement d’André Fabre, un spécialiste du rendez-vous qui constituait le jumelé gagnant avec Life in Motion et qui devenait, excusez du peu, le recordman de l'épreuve avec six succès. Alexis Pouchin, lui, semblait sur un nuage après avoir construit son premier succès classique sur un mile en ligne droite que la pouliche, raccourcie, découvrait pour cette occasion exceptionnelle. Il ne peut y avoir plus beau remerciement en direction d’un patron qui lui a toujours accordé sa confiance. On a longtemps cru que Sauterne récolterait les fruits de ses progrès mais les « Fabre » ont empêché un cru exceptionnel pour Patrice Cottier. Un magnifique Prix Rothschild avec en prime un podium 100% tricolore. What else après une année 2022 où les britanniques avaient raflé les cinq Groupes I du programme estival de La Touques.

Le Prix des Collectivités Locales, en guise de Quinté, donnait le coup d’envoi du Meeting estival de Deauville. Avec le tenant du titre Dragonet remis sur les rails avec des œillères par Christophe Escuder. Un succès que le cheval entraîné à Marseille espérait bien rééditer sur cette fameuse psf où il avait déjà enlevé deux Quintés l’été dernier. Mais un concurrent de Calas peut en cacher un autre et Dragonet, bien qu’ayant conclu dans une action significative, s’est fait surprendre par Saint Hellier avec qui Marvin Grandin est parti de loin après avoir longuement accompagné à son extérieur l’animateur Salduro. Anthony Crastus remportait cependant le sprint pour l’accessit d’honneur devant Alerio et Indian Pacific suivis par White Whisky qui officialisait une arrivée totalement composée d’outsiders comme c’est souvent le cas à pareille époque sur la Côte normande. 30/1 c’est en tout cas le rapport gagnant de Saint Hellier qui s’était déjà illustré dans un Quinté cet hiver sur le parcours. Avec trois Marseillais parmi les quatre premiers, la Méditerranée n’est donc plus si loin de la Manche.   

If You Came adore les parcours de vitesse. Il a été servi samedi dans le Prix de l’Hay-les-Roses pour empocher son premier Quinté. Bon débouleur, le protégé de Pierre-Yves Verva a d’emblée sucé les roues de l’animateur Icelander, qui avait pris un départ volant, puis ne s’est extrait de son sillage qu’au début de la ligne droite pour tracer une spectaculaire ligne droite. Car il fallait encore aller oser défier le favori Chemar qui s’était fait la belle après un violent effort dans le tournant final, effort « suréquin » qu’il finissait par payer à deux cents mètres du poteau. Le représentant de Matthieu Abrivard conservait toutefois la deuxième place devant Condor Bar, retrouvé, Indien de Fontaine et Icelander bien heureux de croiser le disque après s’être beaucoup donné en tête. Remarqué lors de sa précédente apparition à La Capelle, sur les 1800 mètres, il était fort probable que If You Can puisse le faire. Outre-Atlantique, en d’autres termes, cela s’appelle casser la « Barack » !   

Dimanche, dans le Prix Le Journal Le Veinard, à La Teste-de-Buch, sur cette piste qui lui est familière et avec l’appui de Fabrice Veron, Autumn Pride a partagé son premier Quinté avec Clélia Cabanne pour l’entraînement de Damien de Watrigant. Alors qu’ils étaient nombreux à croire le mâle de 7 ans condamné en raison d’une tendinite, les équipes de Christophe Pautier et Olivier Trigodet, portées par l’amour que lui témoigne sa jeune propriétaire, ont déployé toute leur énergie pour démontrer qu’avec professionnalisme il faut toujours croire au miracle. 

Certaines histoires rendent notre sport merveilleux. Elles laissent aussi imaginer que l’impossible n’a pas sa place dans les courses hippiques. Dimanche, dans le Prix Le Journal Le Veinard, Autumn Pride en a apporté une énième illustration. Ce mâle de 7 ans que l’on croyait il y a encore un an condamné a mis sur la piste de La Teste toute sa bravoure pour remporter son premier Quinté de bout en bout tout en affichant la plus petite valeur de l’événement. Une performance qui a fait chavirer sa jeune propriétaire, Clélia Cabanne, dont les couleurs n’illuminent nos pistes que depuis l’an passé. Pour cette Francilienne, installée en Gironde, la belle histoire a viré au conte de fées. Avec deux princes charmants, que dis-je deux héros, Damien de Watrigant, l’entraîneur, et Fabrice Véron, un jockey inspiré qui a pris l’ingénieuse décision de galoper en tête en pleine piste dans une partie de terrain plus roulante. Bref, quelques jours après cette après-midi dominicale mémorable, Clélia n’en revient toujours pas. « A la base, nous n’étions pas déçus d’être dans le Quinté, au contraire, mais nous aurions préféré le voir en deuxième épreuve où la victoire était largement à sa portée. En bas de tableau de ce gros handicap, on était davantage dans le flou En plus nous lui avions retiré les œillères, ce qui n’avait jamais été fait. On partait dans l’inconnu. Je m’attendais à une bonne prestation, mais pas du tout à gagner. Ce fut donc un rêve éveillé. Quand j’ai vu le cheval passer en tête le poteau, je n’y croyais pas. Son jockey, Fabrice Veron, a fait du super boulot. Depuis le début, ils forment ensemble un couple extraordinaire. Je trouve qu’il comprend très bien le cheval et le cheval l’aime beaucoup. Cette symbiose explique que ce soit un duo gagnant », rappelle Clélia, propriétaire d’un seul et unique cheval récemment débarqué chez Damien de Watrigant dans la campagne landaise. Pour changer d’air et reprendre du moral. Objectif atteint. « Le cheval s’était déferré à deux reprises à Saint-Cloud et à Lyon. Deux fois corde à gauche. Du coup, il s’était un peu fait mal aux pieds. Pour moi ces contre-performances ont été un peu difficiles à digérer parce que j’ai toujours su qu’il possédait un brin de qualité. On a donc fait le pari de lui changer les idées, de l’emmener dans un centre d’entraînement privé au calme avec de belles installations. Il est en paddock, c’est très important après l’entraînement pour que les vieux chevaux gardent le moral. Puis tout s’est bien déroulé. Damien de Watrigant a fait un super travail dessus, le changement de décor, le jockey, le fait de lui avoir retiré les œillères,… tout a joué en sa faveur car c’est un sujet qui se donne énormément », reprend cette passionnée qui néanmoins n’ose toujours pas y croire. « Après deux courses sous la responsabilité de Christophe Pautier, avec lequel il avait déjà fini quatrième dans un très bon lot à Vichy, « Autumn » a souffert d’une tendinite. A son âge, beaucoup de personnes m’avaient conseillé de laisser tomber. Pendant six mois il a été arrêté. Grâce à Christophe Pautier, qui lui a administré le meilleur traitement ainsi qu’Olivier Trigodet et son épouse Virginie, qui ont eu la gentillesse de le recueillir pour effectuer les soins durant sa convalescence, un petit miracle s’est produit. Je voudrai aussi les remercier pour toutes ces attentions afin que le cheval puisse retrouver son meilleur niveau. Ils ont passé beaucoup de temps sur lui pour un résultat exceptionnel. Je suis très contente d’avoir persévéré et ce succès est aussi le leur », s’empresse de souligner Clélia qui déroule une longue chaîne de remerciements et d’affection envers tous ceux qui ont contribué à la rendre heureuse d’avoir retrouvé et rendu compétitif son plus bel ami. Celui dont elle rêvait déjà dans sa plus tendre enfance…
La suite à lire dans votre Quotidien Le Veinard daté du samedi 29 juillet 2023

Gigolo Lover était l’un des concurrents les plus capés au départ mercredi d’un Prix du Médoc au goût de bouchon avec onze petits partants seulement. Décidément, ce n’est pas la semaine idéale pour le PMU suite aux déboires de la vielle à Dieppe. Après la disqualification prématurée du favori Gamin Jaba, après le forfait de Galantis, seul le protégé de Nicolas Bazire pouvait encore défendre les intérêts familiaux et il y est parvenu aux abords du poteau, flashant le malheureux Flying Brickell, couru pour la première fois sans enrênement, avec qui Sébastien Ernault pensait avoir dominé son sujet pratiquement de bout en bout. Faubourg, le plus riche du lot, terminait fort mais trop tard et se consolait avec le dernier accessit devant Fée de Ranchval et Zante Lover à qui Franck Nivard a donné un parcours en or dans le sillage de l’animateur. Gigolo Lover n’est pas « Just » un Gigolo, il agrafe tout de même un troisième Quinté à son palmarès.