Le « Goodbye World Tour » de Lanfranco Dettori aura tenu toutes ses promesses dimanche à Deauville. A l’occasion du Prix Jacques Le Marois, le jockey italien de tous les records a effectué ses adieux à la Normandie en y remportant son 19^ème Groupe I, dont huit rien que sur le plus beau mile européen. Un exploit accompli avec Inspiral, la tenante du titre, qui lui permet de gagner cette mythique épreuve pour la quatrième saison consécutive. Big Rock a tout tenté, dans un style qui lui est propre, en essayant d’ériger son succès de bout en bout, mais le dernier hectomètre lui fut fatal et n’était pas sans nous rappeler la seconde place de la merveille de Christopher Head dans le Jockey Club. Un dernier saut de l’ange et Lanfranco Dettori s’en va… en ayant marqué son époque.

Par les temps qui courent, mieux vaut avoir Aurélien Lemaitre avec que contre soi. Malgré un mauvais numéro dans les boîtes, le crack jockey a enlevé comme le dimanche précédent le Quinté dominical deauvillais, le Prix des Chênettes pour l’entraînement de Christopher Head avec Woodstock City. Une monte à la perfection, bien calé en deuxième épaisseur dans le sillage de See The light, pour jaillir à 300 mètres du but et s’imposer sans émotion. Dans une épreuve rondement menée par Cameron, qui rentrait dans le rang à mi-ligne droite, Magellan, bienheureux de retrouver le sable fibré, s’octroyait l’accessit d’honneur devant le courageux See The Light qui s’installera très prochainement dans la lumière. Melbora et Azka suivaient ne laissant aucune place au favori Grecian Bonanza totalement transparent. Une performance de l'élève de Jean-Claude Rouget trop mauvaise pour être exacte.

Neuf mois d’absence en raison de soucis de santé, une rentrée jugée plus que correcte par son entourage en compagnie de sa cavalière et la fraîcheur a fait le reste. C’est ainsi que Bemer a enlevé avec la manière le Quinté disputé samedi sur l’hippodrome de Deauville. Plein gaz dans la ligne opposée, Théo Bachelot décidait alors de laisser galoper librement son partenaire qui, sur sa classe et son aptitude dans ce genre de terrain à peine souple qui s’était bien raffermi, est allé au bout sans peine et sans véritables rivaux. Derrière lui, à deux longueurs, North Hunter effectuait un bout vite pour régler aux abords du disque tous les petits poids de la course à savoir dans l’ordre Swiss Bank, Bevan et Va S’y Mix. Andreas Suborics n’avait pas caché sa confiance dans nos colonnes. Bien vu mentor !

Génie des pistes, héros de l’élevage, Ready Cash s’en est allé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 18 ans. Il avait accompli par sa polyvalence la gageure d’avoir le Monde à ses pieds. Repose en paix champion !

Nous pensons à ses éleveurs, Monsieur et Madame Tébirent, Pascal et Carole Berthou, au personnel du Haras de le Fesnière (Mayenne) qui l’a vu naître, à celui du Haras de Bouttemont (Calvados) qui a veillé sur lui pour lui donner la meilleure des retraites jusqu’à son dernier souffle, à Philippe Allaire, son propriétaire et entraîneur qui l’a révélé, à Thierry Duvaldestin, qui avait pris avec un incroyable succès la suite de sa carrière à partir de l’année 2010, à Bernard Piton, Jos Verbeeck et Franck Nivard, ses compagnons de route, à ses lads Tristan de Genouillac et David Javelle qui l’ont propulsé par leur proximité au sommet de l’Amérique, à la France entière aussi qui s’est levé mercredi matin du mauvais pied en apprenant la triste nouvelle. Ready Cash est décédé ! Stupeur et abattement général. Malheureusement, il ne s’agissait pas d’un mauvais rêve. Celui qui a porté la génération des « R » depuis ses débuts en compétition, qui a remporté deux Prix d’Amérique et deux Prix de France pour un total de huit Groupe I, qui s’imposait au moment de son arrêt de la compétition comme le cheval le plus riche que la France ait connu et qui avait l’adhésion et le respect de la France turfiste s’en est allé rejoindre à 18 ans, suite à une crise de coliques, les Bellino II, Fandango, Cocktail Jet qui, comme lui, avaient écrit la légende des courses hippiques. Génie des pistes, le fils de Indy de Vive et Kidéa n’allait toutefois pas rester dans l’anonymat hors du champ des hippodromes. Car à l’évocation de Ready Cash, on s’émerveillait encore dans la rubrique élevage. Etalon hors pair, il devenait rapidement celui dont les saillies étaient les plus recherchées et prisées. En France comme à l’étranger. Mon père ce héros pourront longtemps s’écrier ses rejetons dont certains, comme lui, connaîtront une rare célébrité. D’Avila, dès sa première année de production, qui remportait d’emblée le Critérium des Jeunes, à Italiano Vero, en passant par des monuments qui récoltaient autant d’affection que lui tels que Bold Eagle, Face Time Bourbon et son pendant du trot monté Flamme du Goutier. Merveilleux compétiteur, Inégalable géniteur. Un artiste complet qui terminera sept années durant, entre 2016 à 2022, tête de liste des étalons pères de lauréat avec une saison 2018 record où ses produits capitaliseront à travers le Monde près de 11 millions d’euros. Avec, excusez du peu, à ce jour, plus de cent victoires de Groupe I dans le monde entier. Ready Cash, le trotteur de tous les exploits. L’ami de tous les turfistes, l’amour de tous ceux qui ont eu la chance de l’approcher, le rêve de tout propriétaire devant son incomparable splendeur et son éternelle bravoure. Les héros ne meurent jamais a-t-on coutume de dire. Personne n’osait penser que Ready Cash nous prouve en cette nuit d’été le contraire.

F.R.

En ce jour de deuil national après la disparition de Ready Cash, Horace du Goutier, l’un de ses illustres fils, trouvait l’opportunité de déposséder Gaspar d’Angis de son maillot jaune. Mais l’hommage du représentant de Sébastien Guarato n’aura pas eu lieu à Saint-Malo. A qui la faute ? Au maillot jaune, Gaspar d’Angis dont la mésaventure de Châtelaillon a rapidement été gommée. Débordé par son éternel rival à un tour du but, non sans le faire travailler un peu, le partenaire d’Eric Raffin a semblé dominé au bout du dernier passage en face quand Hugues Monthulé jouait son va-tout, mais à mi-ligne droite, après lui avoir débouché les oreilles, le « Gaspar du GNT » reprenait un départ pour corriger son challenger. Une première pour le protégé de Jean-Michel Baudouin après quatre confrontations directes. Comptant désormais neuf points d’avance au classement général, le maillot jaune reprend le large en Bretagne et cela promet une fin de compétition à suspens. Suite du duel à distance le 13 septembre à Angers. A « Horace » d’inverser le score en attendant l’étape du 27 septembre au Mont Saint-Michel dans laquelle l’actuel leader ne sera pas de la partie a annoncé son mentor.

Près d’un mois après la Fête Nationale qui avait pour scène l’hippodrome du Bois de Boulogne, l’heure était aux retrouvailles pour trois des cinq premiers du Quinté de ce jour férié. Parmi eux, Bullace, excellent deuxième ce jour-là à tel point d’en faire le favori mardi à Deauville sur les 1600 mètres ligne droite. Cependant, sans gagner ni faire de bruit, dans la seconde épreuve le même jour à ParisLongchamp, Al Khamsin avait produit un spectaculaire effort pour terminer cinquième, comme du reste un mois plus tôt à Saint-Cloud où il s’était déjà fait remarquer. Cette fois, il lui fallait affronter une catégorie supérieure, mais Rosario Mangione s’est parfaitement servi de ses qualités de finisseur et de sa polyvalence pour enclencher le long de la lice des tribunes à cent cinquante mètres du disque afin de dominer le représentant du clan Lerner et d’endiguer le bon finish de Gallant Deed. Gaylor Senora perdait les accessits tout à la fin et se classait quatrième devant Chance. Impressionnant depuis son arrivée chez Hélène Mennessier, suite à sa réclamation en mai à Fontainebleau, Al Khamsin, que son entraîneur savait doué est peut-être même un surdoué. Il offre en tout cas un premier Quinté à sa mentor qui, comble du comble, aura deux gagnants à longuement féliciter ce soir puisque son fils s’est imposé dans les Championnats de France à poneys. Une journée décidément pas comme les autres pour la vétérinaire de Chantilly.