Journée exceptionnelle pour la famille Monclin dimanche. Deux semaines après le Prix de Cornulier, où elle s’affichait très bonne sixième, Geisha Speed s’est imposée dans la course qui s’apparente à la revanche du Championnat du Monde de trot monté, le Prix de l’Ile-de-France. Après, il est vrai, un confortable parcours – du cousu main - donné par Anthony Barrier. Constamment préservée dans le sillage de l’animateur Inshore, la petite merveille de l’élevage Triguel a vu une grande porte s’ouvrir entre l’animateur et Granvillaise Bleue et a allongé ses foulées pour rapidement créer la différence malgré la nouvelle belle fin de course de Idéale du Chêne. Un Groupe I de prestige pour l’écurie Monclin dirigée par Jean-Philippe et une émotion particulière dans la voix du papa, Jean-Marie. « C’est un merveilleux aboutissement que de voir ses couleurs gagner un Groupe I. Ça ne m’était encore jamais arrivé et c’est d’autant plus grand que ce soit mon fils qui me permette de remporter une telle épreuve ». Flamme du Goutier et Hanna des Molles, les deux plus récentes lauréates de ce Classique à grande vitesse (1’10’’5), n’ont jamais été en mesure d’améliorer leur classement de cinquième et sixième.

Favori du Prix de la Gironde, le Quinté dominical, Fakir de l’Aulne n’a pas manque le coche tout en doublant la mise suite à sa belle victoire nantaise. Rarement déferré sur les pistes en dur, préféré par Eric Raffin qui délaissait d’autres opportunités, le sujet entraîné par Camille Jean trouvait également des conditions de course parfaites en n’ayant que des vieux briscards à affronter sans la moindre présence « européenne ». Mais tout cela n’est que théorie et il fallait encore transformer l’essai sur la pouzzolane ce que le fils de Real de Lou a parfaitement fait en contrant nombre d’attaques et notamment celle de Fulmida, dans le tournant final, qui lui prenait même un avantage qu’on pouvait croire décisif en début de ligne droite. Que nenni ! Le Fakir en avait gardé sous les sabots pour se relancer et triompher facilement sans s’inquiéter du finish de Feeling Boy qui réalisait néanmoins un retour remarqué à l’attelé. Fulmida reculait troisième devant Filou Smiling et Feel Smart. Fakir de l’Aulne, qui n’a découvert les balances de Vincennes qu’à la fin de ses 8 ans par une prometteuse troisième place sur le parcours classique, se sent visiblement bien à Paris. Son propriétaire Stéphane Sauvage ne l’empêchera surtout pas d’y revenir….

Arrivée très serrée dans le Prix du Tréport samedi à Deauville. On a longtemps cru que Love is Gold était parti pour remporter son quatrième handicap mais il n’a pu contrer dans les ultimes foulées Bauhinia Rhapsody, un fils de Siyouni qui avait débuté sa carrière en Angleterre. Longtemps englué au sein du peloton après avoir reculé dans le parcours, le partenaire de Tony Piccone a perforé un rideau de concurrents pour placer sa tête sur le poteau au bon moment et découvrir victorieusement les handicaps à la française au grand bonheur de son entraîneur Jean-Vincent Toux. Love is Gold avait pris ses responsabilités et n’a rien à se reprocher. L’associé de Stéphane Pasquier conservait d’un rien l’accessit d’honneur devant Young Man, Moutarde et Jordanella. Sur sa distance, sur un parcours où il s’était déjà imposé en novembre et sur sa fraîcheur, le lauréat nous a rappelé qu’un Anglais est toujours aussi redoutable dans nos pelotons. What else !

Deuxième le 25 janvier avec Gloriette San, seconde encore le lendemain avec Deputy Ruler, la forme des protégés de Sandrine Gavilan ne laissait planer aucun doute. L’écurie tournait autour d’une victoire à Pau et Passalito est arrivé comme par miracle pour enfin concrétiser mercredi dans le Prix de Lescar, le handicap support du Quinté palois. En troisième épaisseur le nez au vent pour aborder l’ultime boucle, sans puiser dans ses réserves alors que le rythme de la course avait baissé d’un ton, l’associé de Maryline Eon a été le premier à lancer le sprint de ce mile et n’a plus été menacé malgré les honorables conclusions du vétéran Laris, 11 ans, et de El Torero qui livrait un beau paseo. Lauper, déjà lauréat sur ce parcours en décembre, fournissait un bon quatrième devant Abelard F. Si Maryline Eon remportait le quatrième Quinté de sa jeune carrière, tout en réalisant un doublé lors de cette réunion, Sandrine Gavilan vit quant à elle ses premiers instants de plaisir dans un événement. Passalito est devenu Paloissito !

Qu’il n’était pas simple ce Prix de Châteauroux, mardi, sur un hippodrome de Vincennes dont il restait un parfum d’Amérique sans le public, avec nombre de trotteurs étrangers présentant que très peu de lignes sur notre sol. Parmi eux, G. K. Justus était peut-être l’un des plus connus s’étant produit à onze reprises sur notre territoire sans jamais parvenir à vaincre. Mais son ultime tentative à Vincennes l’annonçait sur la montante et son entraîneur, Stefan Ardvisson, n’avait pas caché sa confiance dans nos colonnes. Restait à Pierre-Yves Verva, qui le découvrait, à faire parler la poudre et l’expérimenté driver a eu le temps de savourer son succès en laissant sur place Helios Carducien peu après l’intersection des pistes pour s’envoler vers un désinvolte succès. Derrière, Haida du Bellay, bien engagée, terminait la plus vite devant La Sassicaia, Chitchat et Hortino mais loin derrière ce fameux « Justus » qui semble commencer à apprécier sa nouvelle vie à la française.