Dans le Prix Ovide Moulinet (Grp. II), pour les 5 ans, il y avait dimanche un épouvantail au nom de Jushua Tree. Certains voient même en lui dans les prochains mois le premier opposant à Idao de Tillard. Le protégé de Jean-Michel Bazire tentait la passe de cinq après avoir enlevé deux Groupe I cet hiver. Seulement, celui qui écrase sa génération s’est élancé sur la mauvaise jambe perdant une trentaine de mètres. Un sacré retard à combler d’autant plus qu’il n’avait pas eu une course facile dans le Prix Bold Eagle. Dès lors, pour les huit autres concurrents s’ouvraient tous les possibles et Justin Bold, l’élève de Jean-Rémi Delliaux, a sauté sur l’occasion pour s’emparer d’un semi-classique qu’il méritait sur l’ensemble de son meeting.  Non seulement il piquait la balle à l’animateur J’Aime le Foot en début de ligne droite, mais il devait encore se montrer appliqué pour la mettre au fond alors que Josh Power se faisait de plus en plus menaçant dans la surface de réparation. Sur la montante, le fils de Bold Eagle a donc suppléé son demi-frère sur la plus haute marche du podium. De quoi « Moulinet » à quinze jours du Prix de Sélection.

« C’est plus qu’un cheval, c’est Idao ». On a utilisé tous les superlatifs, mais c’est sûrement Thierry Duvaldestin qui a trouvé la bonne formule. Quinze jours après son triomphe dans le Prix d’Amérique, Idao de Tillard s’est offert le Prix de France en toute décontraction et en pulvérisant le record de l’épreuve en 1’09’’4. Drivé moins offensivement et abordant la montée dans le wagon de trois, Clément Duvaldestin a marqué à la culotte Ampia Mede Sm et s’est anecdotiquement retrouvé dans le tournant final derrière les trois derniers vainqueurs de ce Groupe I, à savoir Delia du Pommereux, Vivid Wise As et Ampia Mede Sm. A portée de fusil de trois des grands plus sprinters de ces dernières années, le Roi de Vincennes n’a tiré qu’une cartouche dans la ligne droite pour dompter cette opposition de gala. Go On Boy, deuxième, ne peut regretter que sa présence et reste lui aussi un phénomène tout comme Ampia Mede Sm, troisième, et Emeraude de Bais, dont le finish à la corde a dû envahir de frissons Robin Bouvier. Hokkaïdo Jiel, cinquième, confirmait que sa performance dans le Prix d’Amérique ne s’était pas jouée sur un coup de dés. Tous derrière et lui devant… Idao de Tillard restera à vie l’un de ses héros qui font aimer les courses.

C’est un Italien qui a remporté samedi le Prix de Munich devant une Suédoise. Et pourtant le Quinté se disputait bien à Vincennes. Pour trouver trace d’un petit frenchy dans cette épreuve européenne, il faut descendre jusqu’à la troisième place pour y trouver Héliade du Goutier à une cote d’outsider. Ibiki de Houelle qui avait fait sensation dans le Prix Jean-René Gougeon n’a pas rempli sa mission de favori après avoir été contré par Always Ek depuis la montée. Le protégé d’Alessandro Gocciadoro était en ce samedi pluvieux intraitable. Sur le parcours de vitesse parisien, où il avait déjà oblitéré sa dernière victoire française il y a deux ans, Always Ek a pris l’avantage à un peu plus de mille mètres du but puis a contrôlé l’épreuve sans vraiment se soucier de Imhatra Am facile deuxième. Bilo Jepson, très joué, finissait fort pour ajuster Oscar L. A. et conclure au pied du podium. Always Ek emmagasine un vingt-deuxième succès et le second Quinté de sa carrière tout en améliorant son chrono (1’10’’6) sur un tracé où il se sent comme de l’autre côté des Alpes.

Les Quintés se suivent et se ressemblent sur la Côte d’Azur. Comme lundi, le gagnant affiche une cote d’outsider. Comme lundi, le jockey lauréat est Théo Bachelot. Pourtant, beaucoup pensaient que ce Prix des Bouches-du-Rhône, un handicap pour poulains de 4 ans, reviendrait à un entraîneur marseillais. Mais nul n’est prophète en son pays, même si le favori et très chuchoté Village Anglais, le « Seroul de service », entraîné par Jérôme Reynier, a fait bonne contenance jusqu’au bout pour prendre le dernier accessit. Antonio Orani a tout donné pour refaire son retard sur Shahbandar mais le cheval entraîné en République Tchèque par Ingrid Janackova-Koplikova, lauréat de listed dans son pays, s’est montré intraitable s’imposant en sujet presque déclassé devant Hoxton, soit deux candidats qui portaient des œillères pour la première fois de leur carrière. Il est clair qu’on en a pris plein les yeux. No Limit Dream et Bluff formaient ensuite la bonne combinaison du Quinté. Le Meeting de Cagnes reste bien sous tous rapports…

On sait depuis plusieurs semaines l’écurie Baudouin en réussite ; on notait également que Icône Madrik avait une revanche à prendre sur Isabella Ferm qui venait de la devancer tout à la fin le 25 janvier. C’était d’autant plus excitant pour la fille de Royal Dream car elle retrouvait cette fois sa rivale sur le parcours classique, sur ces 2700 mètres où elle avait imprimé ses deux succès parisiens. Et le troisième s’est effectivement fait jour mardi dans le Prix de la Chartre-sur-le-Loir, un Quinté réservé aux seules femelles. Un engagement en or transformé malgré une progression en troisième épaisseur le nez au vent dans le tournant final. Bien que sollicitée à ce moment-là par Louis Baudouin, Icône Madrik trouvait les ressources suffisantes pour ajuster la favorite Ibiza Bella assez tôt. Animatrice, la représentante Marmion trouvait le temps long et ne pouvait parer la belle conclusion de Ilaya ni celle de Iris From qui l’avait suivie au chaud côté corde. Irina d’Atout verrouillait un Quinté exclusivement composé de juments de 6 ans. Même pas une miette pour les 7ans. La team Baudouin, après Epsom d’Herfraie à Cagnes, enlève quant à elle son deuxième événement en moins de deux semaines.