Dans une génération où la hiérarchie restait bien indécise, La Joyeuse Wicz est venue de manière inattendue et au meilleur des moments mettre fin à toute spéculation en remportant, pour l’entraînement de Louis Baudron, le Prix Comte Pierre de Montesson, plus connu sous l’appellation du Critérium des Jeunes, soit le premier Groupe I du programme pour les 3 ans.  Les deux favoris, Luciano Menuet et Lovino Bello se sont livré un combat cruel depuis l’intersection des pistes. Le cheval de Philippe Allaire, qui souhaitait succéder à Just a Gigolo et Koctel du Dain, pliait à cent mètres du but, mais Eric Raffin, qui drivait le petit crack de Jocelyn Robert, ne pouvait pas se douter qu’une fusée viendrait mettre fin, en pleine piste, à tout suspense, sans avoir fait auparavant le moindre effort. Cette pouliche, il la connaît bien pour lui avoir été associé à ses deux plus récentes tentatives à Vincennes. Rageant ! Mais pas pour tout le monde car son pilote Gwenn Junod, l’auteur de l’exploit, le petit roi de Cagnes, a repris les rênes pour remporter son premier Groupe I. Avec, s’il vous plaît la moins riche des candidats et sous cette magnifique casaque Baudron pour laquelle il collabore efficacement depuis huit ans. Il y a des victoires plus « Joyeuse » que d’autres…   

Très appuyé au betting, Hacker Lover a enrichi son hiver à Vincennes d’un troisième succès. Et pourtant, le représentant de Mathieu Mottier n’a pas chômé quand dans la descente son plus sérieux adversaire, Eros Zola, lui prenait l’avantage dans une réduction kilométrique inférieure à la minute. Le protégé de Jean-Michel Bazire le paiera dès le début de la ligne droite alors que le favori, qui a pu « dormir » dans son sillage dans la montée, se relançait pour défier victorieusement et sans forcer son talent Grand Canyon. Tout à la fin, l’Italien Ziguli Dei Greppi, autorisé de participer sans garde-boue, s’intercalait entre eux à plus de 100/1 tandis que Zinko Top et Feeling Boy sautaient respectivement sur les deux derniers fauteuils du Quinté. Malheureux dans le Prix de Brest, dans une catégorie bien supérieure, après avoir reculé derrière Hastronaute en plein désarroi, Hacker Lover trouve donc une belle compensation et demeure assurément encore en retard de gains après bien des périodes d’arrêts forcés en raison d’une santé fragile.

Une fois n’est pas coutume, c’est un cheval entraîné à Calas qui a remporté samedi le Quinté azuréen, le Grand Prix de la Ville de Cagnes. Battu de fort peu dans le Prix de Cannes, il y a un mois jour pour jour, Olympic Message a pris une belle revanche en l’emportant pour son essai sur les 2000 mètres de la piste en sable fibré. Il n’en était pas du tout question au début de la ligne droite quand le bottom-weight Kar Vert ouvrait la voie à vive allure, mais à deux cents mètres du poteau, le paysage changeait littéralement en tête du peloton. C’est en pleine piste que le danger surgissait avec Saint-Etienne qui dominait Back To Black, mais encore plus à l’extérieur Olympic Message nous gratifiait d’une fin de course dont il détient le secret. Derrière, Le Sage prenait le dessus sur Big Log dans la lutte pour la quatrième place. En plein épanouissement, le partenaire de Sylvain Ruis agrafe à son palmarès une seconde victoire en douze tentatives, toutes deux obtenues sur le sable, et semble même en mesure de rééditer sur plus long vu le style de sa prestation. On reparlera certainement de cet Olympic… de Calas !

Du haut de ses 7 ans, avec ses trente courses au compteur, Hermès Express n’avait encore jamais vu Vincennes. Pire encore, il n’avait jamais évolué corde à gauche sur une piste en dur. Cependant, une statistique parlait pour lui, il n’avait jamais connu la défaite en trois courses avec Eric Raffin. Mercredi, au terme des 2700 mètres du Prix de Château-Gontier, les deux compères ont réussi à conserver leur invincibilité en résistant de justesse, après avoir replongé côté corde, à l’excellent finish de Helen des Oubeaux qui retrouve toutes ses sensations. Gadsem termine troisième laissant aux portes du tiercé Histoiremika et Hamador Durois. Ne disposant pas d’un programme favorable en province, le lauréat se souviendra longtemps de son premier voyage à Paris puisqu’il offre le deuxième Quinté de la carrière d’entraîneur de François-Pierre Bossuet. Remporter un Prix de Château-Gontier dans la Capitale quand on est Mayennais ça n’a pas de prix. Car comme on dit dans le Haut-Anjou, on ne gagne pas un Quinté avec un « Chio ».

Qui aurait pu croire à l’entrée de la ligne droite que Guerrier Castelets, alors dernier, avait les armes suffisantes, à l'occasion d'une semi-rentrée, pour venir s’imposer dans le Prix de Senlis mardi ? Pas grand monde. Si ce n’est peut-être Matthieu Abrivard qui a laissé les trotteurs en première ligne se livrer combat pour mieux les surprendre sur une extraordinaire pointe de vitesse. Graziela d’El a longtemps donné l’impression de dominer son sujet, après une belle lutte avec l’outsider Dante Godiva, mais Guerrier Castelets et Grez fournissaient deux fins de course imparables. Frodo S s’affichait cinquième. Acheté par Barbara Guenet aux ventes du Prix d’Amérique pour courir en amateurs, le fils de Uniclove n’a plus les gains pour évoluer dans cette catégorie, alors la championne des amateurs a changé de fusil d’épaule en devenant permis d’entraîner. Et c’est d’autant plus exceptionnel quand on sait que son seul élève lui a donc permis de remporter un Quinté. On la savait guerrière dans un peloton, la voilà conquérante sous une autre casquette.