Lauréat de Quinté l’automne dernier dans le lourd d’Auteuil sur le parcours de 3600 mètres, Garrick Harmony a reconduit cette performance dimanche dans le Prix Juigné (Grp III) pour son premier essai à ce niveau. Arrêté en début d’année dans un événement à Pau, le partenaire de Félix de Giles a donc célébré en grand son retour à Paris offrant un premier Groupe à l’obstacle à son mentor Adrien Fouassier. Et quel exploit, face au must sur les balais, en dominant suite à un finish d’anthologie la favorite July Flower qui n’est autre que la dauphine de Losange Bleu dans le Prix Renaud du Vivier (Grp. I). Certes le champion de Dominique Bressou n’était pas de la partie tout comme Thélème ou encore Hermès Baie, mais que ce succès ouvre de belles perspectives au fils de Zoffany qui adore les terrains profonds. La suite au prochain épisode…

Zephyr de Beaumont portait le plus gros poids de la course. Mais ce sont surtout ses adversaires qui n’ont pas fait le poids dimanche dans le Prix Univers II, le Quinté destiné aux poulains de 4 ans. En patron, devant et méchant, l’élève d’Alain Couétil, qui accompagnait en tête Algajust, a forcé l’allure dès le tournant d’Auteuil puis a essoufflé un à un ses poursuivants y compris Kapsa, très joué, qui avait tenté de le suivre dans le tournant final. Estimé et ménagé, endurci par son hiver palois, le partenaire de Thomas Beaurain, qui avait chuté dans la course précédente, devrait n’avoir aucun mal à monter dans les étages de l’obstacle. Derrière lui, Astalavista a bien conclu pour s’assurer un avantage décisif sur Calliandra, Mazarin du Berlais et Pearl Doctor. Avec « Zephyr » un vent de fraîcheur a soufflé sur les balais de la Butte Mortemart… peut-être même une tornade !

Le Prix Jacques Andrieu (Grp. II) était une révélation, le Prix du Pontavice du Heussey (Grp. III) une confirmation, mais le Prix Henri Desmontils, dernier Groupe I du Meeting d’hiver, prend des allures de consécration. Oui, Edition Géma est bien une grande dame du trot monté ! Oui Guillaume Martin est assurément l’un des meilleurs jockeys des pelotons. Vous additionnez la qualité du cheval et de l’homme à celle de l’éleveuse, Marie-Annick Sassier, de l’entraîneur, Marc Sassier, qui lève au ciel son premier trophée classique, et de toute une écurie tirée vers le haut par son personnel et vous obtenez une ligne droite d’anthologie de la fille de Prince Gédé pour aller chercher Horace du Goutier dont les débuts sous la selle sont en tout point prometteurs. Granvillaise Bleue, la tenante du titre finissait bien, mais trop tard. 2024 restera l’année des 10 ans. Outre Edition Géma, on citera aussi Espéranza Idole, la grande dame du Cornulier. Nos mamys ont fait de la résistance !

Au papier tout semblait si facile pour Idao de Tillard dans le Prix de Sélection, samedi. Son cinquième Groupe I du Meeting était à portée de fusil. A bout touchant même. Et pourtant, ce neuvième succès consécutif n’aura pas été le plus simple à aller chercher. On a même cru un instant dans le tournant final que le grand champion allait être battu à plates coutures par Kana de Beylev qui évoluait sur son parcours. Les deux « Bigeon » ne lui ont fait aucun cadeau, mais Idao reste Idao et, bien qu’actionné par Clément Duvaldestin, a été cherché au plus profond de ses entrailles les ressources pour tracer deux cents derniers mètres de folie et croiser son principal rival aux abords du poteau dans un chrono qui en dit long sur la difficulté de la tâche en 1’09’’6. Une fois les œillères rabattues et le boss mis en ligne, l’accélération noua a encore laissé rêveurs. La « Sélection » a bien été faite par « Kana », mais avec Idao on finit toujours par subir. Ses parieurs ont souffert. Clément et Thierry ont eu chaud. Idao, lui, en rigole encore…

Elle avait tout donné cet hiver sans pourtant remporter le moindre Grp. I. Cette injustice a été gommée samedi dans le Prix des Centaures par Idéale du Chêne, certainement la meilleure, tout du moins la plus régulière, dans la discipline du trot monté. Un vrai régal pour son jockey Paul Ploquin et pour son mentor Julien Le Mer qui ont poussé, l’un sur la selle et l’autre dans les tribunes, pour venir à bout de deux redoutables adversaires à savoir Jean Balthazar, qui évoluait sur son parcours, et Kalif Landia, le cadet de l’épreuve qui perdait son invincibilité sous la selle après une course héroïque. Du grand spectacle pour couronner la fille de Bird Parker d’un troisième classique après les Prix Jag de Bellouet et de Vincennes. Deuxième du Prix Bilibili, deuxième de l’Ile-de-France, troisième du Cornulier ces dernières semaines, Idéale du Chêne n’était pas la plus riche de l’épreuve par procuration. C’est bien plus qu’un succès, c’est la confirmation d’une longévité et d’un talent rare qu’on souhaite dans les joutes à venir à toute écurie.

Il n’aura couru que six fois depuis novembre, mais il aura finalement gagné ses six combats. Fait si rare qu’il mérite d’être souligné. Face Time a donc réussi le Meeting d’hiver parfait. On attendait de Gaspar d’Angis qu’il lui donne samedi, pour le dernier Quinté du Meeting, un semblant de réplique, mais le partenaire de Matthieu Abrivard ne lui a laissé aucune chance. Même après une échappée lors du premier heat qui a provoqué quelques sueurs froides dans le clan du futur gagnant. Après un violent effort en plaine, le fils de Coktail Jet s’est amusé de cette opposition pour s’imposer comme à la parade devant un Horsy Dream retrouvé à qui Pierre Belloche n’a rien demandé si ce n’est de se caler dans le dos du lauréat. Desiderio Desi, Usain Töll et Gaspar d’Angis verroullaient l’événement du jour. Un cinquième Quinté pour Face Time en quatre mois, le neuvième de sa carrière… et certainement pas le dernier.  

C’est le cœur empli de joie et les larmes à peine dissimulables que Matthieu Lebrec a accueilli mercredi son premier Quinté en qualité d’entraîneur avec Fan de Phyt’s. L’engagement était idéal dans ce Prix de Lure, quasiment au plafond des gains, dans une course fermée avec pour seuls candidats les 8 à 10 ans sans européens, mais aux dires de son mentor « c’était inespéré. Surtout avec lui. C’est un cheval monté à la base, alors quand il est au top, il est dur. On l’a récupéré il y a deux ans et demi. Pour les vétérinaires il était condamné. Alors on l’a réparé ». Comme quoi, il ne faut jamais baisser les bras. Et pour que l’histoire soit encore plus belle c’est Pierre-Yves Verva, son ancien entraîneur, qui l’a emmené au poteau après une vive lutte qui a fait plier Fabuleux d’Echal et Eric Raffin qui perdaient aussi l’accessit d’honneur sur le poteau aux dépens de Feeling Paco, lui aussi de retour après de gros soucis aux jambes. Grande Soirée et Gagneur complétaient un Quinté de trotteurs… ou de phénix.

Le terrain est rarement aussi profond sur les bords de la Méditerranée avec un pénétromètre qui indiquait mardi 5,6. Un véritable Quinté pour les nageurs. A part sa récente troisième place à Cagnes sur une piste très souple, Azov partait un peu dans l’inconnu. Mais Azov, sous 60 kg, est parti très vite pour s’installer en tête. Durablement. Avec un Maxime Guyon qui a une science du train inégalable et qui fait feu de tout bois qu’on se trouve à Paris ou à Marseille. Le représentant de Fabrice Vermeulen réaccélérait en sortie de tournant final et tuait rapidement tout suspense, personne ne pouvant réagir à ce démarrage. Giraffe, qui a besoin d’un rythme sélectif, était le seul à tenter un improbable retour sans y parvenir. Morsan réglait Cortez Bank dans le sommet pour le dernier accessit alors que Blanc Bleu, cinquième, ne finissait pas dans le rouge. Azov récolte une cinquième victoire sur ses douze dernières partitions. On pouvait se poser la question sur son aptitude au terrain, mais certainement pas sur son état de forme.