Comme en 2021 avec Marianafoot, Jérôme Reynier est reparti de Deauville avec le Prix Maurice de Gheest dans la poche. C’est toute une équipe qui a atteint le paradis, l’entraîneur phocéen en premier, le jockey Antonio Orani qui inscrit à son palmarès sa ligne la plus prestigieuse, et Franck Blondel son cavalier d’entraînement sans oublier toutes les petites mains si importantes de Calas qui réalisent un travail extraordinaire avec Lazzat… mais pas seulement. Lazzat arrivait invaincu après cinq sorties publiques, avec deux Groupe III dans l’escarcelle, mais il a grimpé dimanche une vraie marche à 3 ans seulement face à quelques sprinters expérimentés. Monté à l’avant du peloton, à trois-quarts de l’animatrice Matilda Picotte, le fils de Territories a appuyé sur l’accélérateur à 350 mètres du but et n’a cessé d’amplifier son avance dans les deux ultimes hectomètres pour laisser Exxtra et Beauvatier à plus de trois longueurs. Un vrai champion comme on n’en voit pas tous les jours et qui est prêt à suivre les traces de Moonlight Cloud ou de Marchand d’Or qui ont remporté ce Groupe à trois reprises. L’avenir nous le dira mais laissons Lazzat savourer son invincibilité.  

C’est un gros outsider qui a remporté dimanche le Grand Handicap de Deauville, le handicap le plus richement doté de la saison française avec ses 100 000€. Et, comme le dimanche précédent au même endroit, son acteur principal s’appelle Eddy Hardouin qui enlève de fait son second Quinté du Meeting normand. A la surprise générale, sauf pour son entraîneur Antoine de Watrigant qui partait avec encore plus de confiance suite aux pluies tombées dans la soirée de samedi. Cheval de terrain très souple et lourd, Etatique s’est retrouvé dans le petit peloton de l’extérieur que Calas emmenait sur un drôle de pied, puis s’est calé le long de la lice pour conclure le plus vite et devancer de peu le petit poids Zvaroshka finissant en trombe côté corde. Calas était récompensé de son initiative en terminant troisième devant Atakama et Short Final. Etatique, le héros du jour, enlève à 5 ans son deuxième événement après celui glané à ParisLongchamp au printemps et va devoir, à la valeur qui sera désormais la sienne, combattre à l’étage supérieur. Rien de bien inquiétant selon son jockey si l’automne est aussi pluvieux que le printemps.  

Un florilège de poulains en vue et deux outsiders, le Prix du Champ Durand, disputé sous les giboulées d’août, n’a pas dérogé à la difficulté d’un Quinté deauvillais. Sur le parcours en ligne droite normand de 1300 mètres, mieux vaut occuper rapidement les avant-postes comme l’a fait Cristian Demuro avec Vercors. Poulain plutôt froid, le protégé de Fabrice Chappet a emmené le peloton côté corde puis est reparti au bon moment pour éviter de justesse le finish époustouflant de Brothers of Lily’s qui était encore très loin des leaders à une centaine de mètres du poteau.  Troisième, La Mandala confirmait ses bons débuts dans les handicaps à Chantilly et devançait Agat, malgré son poids, et Tokyo Dreamer. Ayant mieux couru que ne l’indiquait son classement dans les très relevées Britania Stakes (29 partants) à Ascot, Vercors est revenu d’Angleterre endurci comme un sprinter irlandais (ses origines !) et signe la déjà troisième victoire de sa carrière, la seconde en compagnie de Cristian Demuro avec qui il s’entend à merveille.

Il est de ceux sur qui les turfistes peuvent s’appuyer en toutes circonstances. Hamilton du Ham, comme à son habitude, a terminé dans la bonne combinaison du Quinté qui s’est couru mercredi à Enghien, le Prix de Pigalle. Le pensionnaire de Yannick Desmet l’a même gagné en se débarrassant dès le tournant final de toute opposition. Une formalité pour Yoann Lebourgeois qui connaît par cœur son partenaire. Résultat, le fils de Rachmaninov Seven remporte son troisième Quinté, le second avec son pilote du jour, tout en intégrant la bonne combinaison d’un événement à neuf reprises en onze participations. « Hamilton » c’est du solide ! Dans ces conditions, il était impossible de refaire du terrain sur le lauréat si bien que Hello Sport et Gipsy de Chamant n’avaient plus que les accessits à se batailler pour terminer dans cet ordre devant Horatius d’Ela, piégé en deux nez au vent et Filarete du Verger qui récoltait le fruit de ses efforts.