Dans une génération de 4 ans qui se cherche depuis un bout de temps un vrai leader, Kalif Landia peut dorénavant revendiquer fièrement ce titre. Le lauréat du Prix de Vincennes un an plus tôt, quasiment jour pour jour, a réédité dimanche en s’imposant dans le Prix Jag de Bellouet, nouvelle épreuve qualificative pour le Prix de Cornulier. Un second Groupe I pour le jeune entraîneur Alexis Grimaud qui sait préparer ses élèves pour le grand jour. Quant à la finition, difficile de trouver mieux que Benjamin Rochard le jockey en verve. Bouillant en plaine quand Kaviarissime lui subtilisait le volant de l’épreuve, Kalif Landia est venu porter l’estocade en début de ligne droite à celui qui lui avait préalablement volé la vedette. Derrière le vainqueur, Kapaula de L’Epine, sage comme une image, fournissait une fin de course prometteuse pour la suite et Jérémy Van Eeckhaute intégrait le jumelé de cette jeunesse décomplexée. Pas de chance par contre pour les favoris dans les épreuves de Groupe I puisque Kyt Kat commettait à son tour l’irréparable dans la phase initiale comme l’avaient fait plus tôt dans la réunion Lionheart et Jéroboam d’Erable dans les jeunes catégories…   

« Ils ont été grandioses… la jument et ce gars-là », comprenez Paul Ploquin, déclarait Mike Izzo les yeux gorgés de larmes. Pour son premier partant dans un Groupe I, le jeune entraîneur de 33 ans est sorti vainqueur du Prix Bilibili, deuxième course de qualification pour le Prix de Cornulier. Avec les couleurs niçoises que son père fait briller depuis longtemps dans le Sud-est. Une famille de passionnés et autour de Jezabelle Bie une bande d’amis qui a vécu des émotions encore inenvisageables cet été. Le jockey, lui, y a cru avant tout le monde. Et Paul Ploquin, petit prodige de la spécialité, se trompe rarement. Plusieurs fois placée au niveau semi-classique, Jezabelle Bie a, au fil des courses, regardé les meilleurs de sa génération droit dans les yeux. Et quand Jeroboam D’Erable, son plus récent tombeur, après un heat et un canter inquiétants, disparaissait prématurément sur faute en début de parcours des horizons nouveaux se dessinaient… comme lorsque l’on est sur la Promenade des Anglais. J’Aime le Foot, June et Joumba de Guez débarquaient de front dans la ligne droite, mais la dernière assaillante a mis un gros coup de frein à leurs ambitions. Un jour de rêve pour un père, petit amateur et éleveur et propriétaire asssidu, et un fils qui monte les marches de la profession comme on grimpe celles du Palais des Festivals à Cannes… bref l’intensité des courses comme on l’aime.

Le Prix Jean Dumouch (Grp. III), le Quinté dominical à Paris-Vincennes, s’est résumé à un duel tactique entre Eric Raffin et Alexandre Abrivard, soit les deux pilotes respectivement associés aux deux favoris Gaspar d’Angis et Inexess Bleu. Pour le premier nommé, il fallait rendre 25 mètres à un adversaire coriace en tête, alors le protégé de Jean-Michel Baudouin a pris comme il sait si bien le faire un excellent départ pour passer déjà devant son rival aux tribunes. La suite allait devenir cauchemardesque pour le « Gaspar » alors que Inexess Bleu avait pris le pouvoir en plaine. Bloqué par un wagon de trois qui ne progressait pas vraiment alors que l’animateur avait cadenassé la course, Eric Raffin était contraint de repiquer à l’intérieur dans le tournant final et de subir tandis qu’Alexandre Abrivard, ne voyant pas le danger arriver à son extérieur, temporisait au début de la ligne droite pour ne pas libérer d’espace. Gaspar d’Angis parvenait à s’extraire de la mêlée, mais trop tard… et Inexess Bleu l’emportait sans vraiment combattre grâce à une drive d’expert. Goéland d’Haufor a par contre effectué un voyage de rêve qui le conduisait au dernier accessit devant Harley Gema et Hip Hop Haufor son compagnon de box. La course poursuite entre les deux champions n’aura donc pas donné lieu au bras de fer tant attendu. Tant pis pour le spectacle… tant mieux pour les couleurs de Michel Gallier. 

Les deux candidates parées de la casaque de Joël Séché ont terminé première et deuxième, mercredi, dans le Prix de Blanquefort, le Quinté sur l’hippodrome de Paris-Vincennes. Du pain béni pour les turfistes qui les avaient installées favorite. Il est vrai que contrairement à leurs couleurs, les deux femelles ne se sont pas mises dans le rouge. Arrivées ensemble en tête de cortège dans le tournant final, elles n’ont vu personne les inquiéter et c’est finalement Great Tigress, longtemps pointée à l’extérieur de High Propulsion qui prenait facilement le dessus. Derrière ce jumelé d’écurie, Harmony du Rabutin, autre jument sous la barre des 4/1, n’a pu rivaliser sans toutefois être dérangée par Graziela d’El et Haida Sautonne pour l’octroi du dernier accessit. Vraie jument de vitesse, Great Tigress est donc parvenue à ses fins à sa dixième participation dans un Quinté. Il lui fallait tout simplement trouver le bon engagement sur sa distance… comprenez celle de 2100 mètres où elle reste désormais sur cinq victoires.

Sur la Psf cantilienne, il n’est jamais évident de refaire des longueurs sur les chevaux de tête. Peu après le départ, la tâche semblait donc presque insurmontable, mardi, dans le Prix de la Piste des Lions, pour Star Rock et The First Dance pointés aux derniers rangs. Mais la science des courses n’étant jamais exacte, ils finiront tous les deux dans le tiercé, la victoire revenant au protégé de Vaclav Luka. En trois foulées, peu avant le poteau des trois cents mètres, le partenaire d’Augustin Madamet revenait en pleine piste sur la tête du peloton avant de déposer cette assistance comme un cheval n’appartenant pas à cette catégorie. Précédemment, sixième, cinquième et troisième à ce niveau, Star Rock a donc volé, la forme aidant, la tête d’affiche à ses rivaux après avoir assuré leurs premières parties. Murciano est allé loin, juste battu par un coup de mistral, et finissait deuxième devant The First Dance, My Black Lady, dont on retiendra aussi l’effort final, et Central Park West. Cheval désormais âgé de 5 ans, le lauréat du jour n’avait plus gagné depuis 3 ans. C’était pour l’anecdote à l’occasion de la course de ses débuts à Deauville.