Marc Sassier était le seul entraîneur mayennais dans le Prix de la Mayenne, une course européenne labellisée Groupe III. Alors on y comptait dans l’entourage dans cette épreuve fermée en l’absence de la belle Kokote. Les étrangers, eux, bien qu’en forme, n’auront pas pesé lourd. Entre Immortal Doc, disqualifié au départ, Schampus qui a fait les grands boulevards et Yahoo Diamant qui partait à faux, Kanto Avis n’était pas dérangé pour prendre la tête dans les premiers mètres. Du coup, ils n’y verront que la queue. Benjamin Rochard a maîtrisé confortablement cette affaire, sans être attaqué et sans même avoir besoin d’actionner les œillères dans la ligne droite. Derrière, depuis longtemps, seuls les accessits se discutaient sans casser les oreilles du lauréat et Jolie Surprise réglait aux abords du poteau l’Italienne Dea Sprint Bar. Alors qu’il a commencé la monte, sans que cela ne semble le perturber, Kanto Avis , le plus riche et l’un des plus jeunes au départ, s’est donc offert une belle promenade au soleil sur les bords de Marne. Les autres n’auront reçu de ce « Kanto » qu’un « Avis » de passage ! 

Dernier des trois grands rendez-vous hivernaux à l’attelé, le Prix de Paris, appelé aussi Marathon Race avec ses 4150 mètres, a sacré Joumba de Guez. Un mois après avoir remporté le Prix de Cornulier, la nouvelle grande championne de l’écurie Vautors a concrétisé ce doublé que ne réussissent que les chevaux d’exception. Le dernier en date était Jag de Bellouet en 2004. « Au monté elle y va parce qu’il faut y aller, mais c’est une vraie jument d’attelage » avait prévenu Jean-Michel Bazire dans l’avant-course. La fille de Carat Williams et de Quoumba de Guez ne l’a pas fait mentir en s’imposant presque de bout en bout. Idéal Ligneries et Iroise de la Noé, qui avaient osé s’approcher à son extérieur, s’y sont cassé les dents comme Josh Power un peu plus loin. Sans Idao de Tillard et Go On Boy, Joumba de Guez s’est donc baladée sans jamais s’inquiéter des retours conjugués de Hussard du Landret, le tenant du titre, et de Fakir de Mahey avec un Mathieu Mottier toujours présent dans les grands rendez-vous. Comme le dit avec modestie le professionnel sarthois « j’ai la chance d’être toujours au bon endroit au bon moment ». Le multiple sulky d’or remporte ce Prix de Paris pour la huitième fois, à trois reprises avec Jardy, soit une fois de plus que Jean-Réné Gougeon, l’homme de Une de Mai et de Bellino II. Et si Joumba de Guez imitait Jardy. Un alphabet plus tard avec ce « J » cousu d’or… celui aussi de « JMB ».

Le Prix Jacques Géliot, Quinté proposé samedi à Cagnes-sur-Mer, paraissait ouvert. Un favori se détachait pourtant du peloton avec la candidature de Tumbler. Il est vrai que l’élève de Nicolas Caullery tournait autour du pot après avoir terminé troisième puis second d’épreuves similaires sur la Côte d’Azur. Une telle forme qui n’avait pas de quoi angoisser son entraîneur même si son protégé revenait sur le sable fibré. Monté à mi-peloton, Tumbler a longuement attendu derrière Big Log, mais devait raccourcir ses foulées à mi-ligne droite pour laisser passer Matt Machine avant de pouvoir se décaler. Sueurs froides pour les turfistes, mais deux cents mètres c’était déjà de trop pour le partenaire de Stéphane Pasquier qui faisait la différence en quelques foulées à la stupeur de Aversa et de Dom Bertrand qui s’expliquaient depuis un moment côté corde. Au final, l’écurie de Nicolas Caullery constituait le couplé gagnant. Showpower, quatrième, qui ne déçoit jamais à Cagnes, se classait ensuite devant Matt Machine et ses 62 kilos. Sur ce qu’il a montré, Tumbler peut viser plus haut. Plus au Nord aussi avec une participation prochaine dans une listed à Saint-Cloud aux dires de son metteur au point.      

Mercredi, dans le Prix Henri Rossi, à Cagnes-sur-Mer, le lauréat avait fait un long déplacement de Normandie. Avec optimisme tellement l’entraînement de Yann Barberot marche sur l’opposition. Depuis le début de l’année, l’écurie s’était déjà imposée à treize reprises. Saint-Etienne a donc inscrit son nom sur la quatorzième ligne du palmarès 2025. Il aurait même pu le faire bien plus tôt s’il n’avait pas été malchanceux dans le Prix de Cherbourg, à domicile, où il avait terminé pétri de ressources sans trouver le passage. Revanchard, Clément Lecoeuvre a profité de son excellent numéro dans les boîtes, sur un parcours de 2000 mètres où la corde est avantagée, pour patienter derrière les premiers avant de perforer la ligne de front à 250 mètres du but pour s’évader sans forcer son talent. Kovel et Alpage, qui adorent la Côte d’Azur, terminaient en trombe sans faire vaciller le lauréat tandis que Forever Given et Lou Man suivaient un peu plus loin. Saint Etienne a donc fini par vaincre dans un Quinté à sa onzième tentative à ce niveau, lui qui s’y était déjà distingué cinq fois en intégrant la bonne combinaison. On ne peut donc pas prétendre que le représentant de Gérard Augustin-Normand était le plus « vert » du lot.  

Les turfistes attendaient la victoire de JMB, ils ont constaté la démonstration de JP… enfin Rikita Jp, une jument italienne au fort caractère arrivée il y a désormais deux ans chez Jocelyn Robert. Déjà remarquée par sa deuxième place dans un lot similaire le 10 janvier, Rikita Jp, faute d’engagements n’avait plus été revue depuis. Ce qui a laissé le temps à son entraîneur de la préparer pour la présenter en « mode course » mardi dans le Prix Fontainebleau déferrée des quatre pieds et avec des œillères plates pour la première fois. Ensuite, il suffisait de faire confiance à Matthieu Abrivard… et le driver a cousu de fil d’or sa prestation en trouvant le dos du favori, Killiam Fromentro, pour n’en faire qu’une bouchée dès la mi-ligne droite. Un succès autoritaire qui en appelle d’autres. La nouvelle recrue de la team Bazire conservait l’accessit d’honneur au courage devant Kaptain du Liamone dont la fin de parcours n’est pas passée inaperçue pour priver Kill Joy Lady d’une place dans le tiercé. Malgré son numéro peu enviable Kash Lady complétait la bonne combinaison de ce Quinté réservé aux seuls 5 ans.